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 ft 'Rhys ⊰ I can't breathe...

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Pepper S. O'Connor

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Pepper S. O'Connor
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MessageSujet: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptyVen 23 Jan - 23:45


   
Emrys & me
   
   
My love is wasted. Sorry for this I never meant to be. Hurting ourselves. And I'm complicated. You won't get me out of trouble, understanding myself...
   
Je souffrais le martyre. Je souffrais vraiment, physiquement, autant que psychologiquement et ce depuis une semaine. Depuis qu'il avait tourné les talons à vrai dire... Depuis que c'était réellement fini. Oui, réellement, parce qu'enfin, les mots avaient été dit. Après un an de fuite en avant, de relation achevée sans mots, sans dire adieu, nous avions enfin eu cette conversation que je ne voulais surtout pas avoir, Emrys et moi et comme je l'avais pensé, cela avait terminé de m'achever. Preuve en était de ma ruine que j'avais exceptionnellement fermé le café trois heures plus tôt, là où d'ordinaire, j'avais tendance à prolonger au maximum tant qu'il y avait des clients, tant que je pouvais m'occuper l'esprit à tout sauf à penser. Mais cette journée là m'avait fait trop mal. Malgré les clients, malgré les papiers à remplir, malgré tout, je n'avais fait que penser à lui. Lui l'amour de ma vie, lui qui portait toujours notre gage d'amour éternel autour du cou, lui qui n'arrivait pas à m'oublier... Ne voulait pas m'oublier, quand moi je faisais tout pour qu'il le fasse, pour qu'il soit heureux, avec une autre que moi. Était-je vraiment si folle que cela ? Combien de femmes amoureuses priaient pour que l'amour de leur vie trouve quelqu'un d'autre ? Combien d'entre elles quittaient un homme, justement parce qu'elles l'aimaient trop pour pouvoir continuer à l'aimer publiquement ? J'étais une femme comme une autre. Je n'étais pas différente des autres. J'aimais Emrys de tout mon cœur et je savais qu'apprendre qu'il voyait quelqu'un d'autre m'aurait tué, mais savoir qu'il n'avait personne, qu'il ne voulait personne et qu'il allait souffrir, probablement toute sa vie, par ma faute, me tuait plus encore...

Alors, depuis une semaine, je n'étais qu'une loque sans fard. Un amas de chair et d'os, qui n'avait plus l'apanage d'avant. J'entendais l'inquiétude dans la voix de Jayleen, que je n'avais entraperçue que brièvement au cours de la semaine et que j'avais plus ou moins évité en prétextant avoir trop peu de temps pour courir à droite à gauche régler des commandes et de nouveaux partenariats. Je voyais l'inquiétude dans le regard de mes employés, qui se gardaient bien, pourtant, de me demander comment aider, ne sachant pas quoi me dire pour comprendre, pour que les choses aillent mieux. Je la sentais en moi-même, l'inquiétude grandissante en moi, la peur de ne jamais réussir à sortir la tête de l'eau... Je me noyais, littéralement. Je me noyais dans la Tequila, ma meilleure ennemie depuis que j'avais décidé de partir de chez moi, des bras d'Emrys. Je me noyais dans les souvenirs, jouant et rejouant encore les scènes de ma mémoire, pleurant jusqu'à l'épuisement devant les quelques vidéos que j'avais conservé de lui, de nous. Je me noyais dans la misère, incapable d'en sortir. Le voulais-je seulement ? Je l'aimais depuis si longtemps. Il était mon 'Rhys depuis si longtemps. J'avais grandi avec lui. J'étais devenue celle que j'étais avec lui, grâce à lui, pour lui... Qu'est-ce que je pouvais être sans lui ? Pouvais-je seulement exister si je n'avais plus ses bras autour de moi ? J'en doutais fortement. Principalement parce que depuis que je ne l'avais plus, j'avais froid. J'avais froid tout le temps et pour tout. En hiver sous la neige, en été sur la plage, devant mon four à 200°... J'avais froid tout le temps, sans arrêt, parce que je n'avais plus ses bras. Je n'étais plus contre lui, la tête enfouie contre son cou, les jambes entremêlés aux siennes, les doigts traçant de belles constellations sur sa peau tendre. Le vide et le froid étaient tout ce qu'il me restait maintenant, là où mon monde était si chaud avant... Alors, exister sans lui me semblait bien difficile.

Surtout quand je passais la nuit allongée, incapable de m'endormir, les yeux rivés sur son sac professionnel. Après son départ, lors de cette fameuse journée, mon employée était venue me voir en disant qu'un sac avait été délaissé près du comptoir et à la seconde où je l'avais vu, j'avais su qu'il était à lui. Je n'avais que trop reconnu le bracelet accroché à la fermeture éclaire. Un babiole sans valeur, que Dan m'avait offert quand je n'étais encore qu'une gosse. Un bracelet idiot, que j'avais conservé toute ma vie à mon poignet parce que c'était un cadeau de mon frère adoré. Un bracelet prophétique, qui s'était cassé et était tombé de mon poignet deux jours seulement avant l'accident qui les avaient emportés lui et maman. N'y prêtant pas garde sur le coup, je l'avais laissé sur le meuble près de la porte de notre appartement et l'y avait oublié, n'y prêtant même pas attention lorsque j'étais partie définitivement de chez nous... Emrys l'avait finalement accroché à son sac et ce simple fait me retournait l'estomac, parce qu'il avait dû passer du temps dessus pour pouvoir l'accrocher et qu'il ne l'avait clairement pas fait juste parce qu'il trouvait la babiole jolie. Avoir les yeux rivés sur le sac et sur le bracelet toute la nuit était une autre de mes tortures quotidiennes, qui me rappelait douloureusement le mal que je lui (nous ?) avais fait. Alors je ne le lui avais pas encore rendu. Chérissant la possession autant que la détestant. Je voulais tant le lui rendre, son foutu sac, mais chaque fois que j'avais voulu l'appeler pour l'informer que je l'avais, chaque fois que j'avais pris mon courage à deux mains pour saisir son nom dans mon répertoire, je m'étais mise à trembler comme une feuille et les larmes s'étaient remises à couler toutes seules, sans que je ne puisse avoir le moindre contrôle sur elles. J'avais tenté d'appeler Jayleen, pour qu'elle le lui fasse passer, mais lui dire que j'avais le sac de son frère m'aurait obligé à lui dire que nous nous étions revus et que cet oubli était dû au fait que notre conversation s'était très mal terminé. Je n'étais pas encore prête pour cela, alors je m'étais tut, attendant qu'il revienne le chercher, s'il le voulait ou attendant que le courage me vienne... ou que la vision de ce sac et de ce bracelet me devienne si insupportable que le lui rendre m'aurait semblé plus acceptable...

« Il faut vraiment que tu arrêtes de te retrouver dans ce genre de situations Pepper », soufflais-je en moi-même alors que je me redressais sur la table d'auscultation, m'asseyant en soufflant furieusement. Jamais il n'allait arriver ce fichu médecin. Autant appeler une sage femme ou je ne sais quoi et lui laisser faire le sale travail. Pourquoi n'avait-il pas fait cela, au lieu de me laisser là avec juste moi-même et ma satanée tête trop pleine d'informations ? Dépitée, je me laissais retomber en arrière, la tête tapant contre l'appui tête, alors que je fermais les yeux en rageant.

« Toutes mes excuses, mademoiselle O'Connor », s'exclama enfin le médecin en entrant dans la pièce, refermant soigneusement la porte derrière lui. « Donc, où en étions-nous avant d'être interrompue de façon impromptue ? » Avec un soupir las, je pointais mon bas ventre des index. « Il faut que vous m'enleviez ça ! », lui rappelais-je, serrant les cuisses malgré moi. Depuis notre dernière étreinte avec Emrys, personne n'avait été visiter de ce côté-là et je devais avouer qu'après tant de temps, qu'un homme vienne y mettre son nez avait plutôt tendance à me gêner grandement, alors même que le médecin devant moi m'avait suivi depuis le premier jour où j'avais mis les pieds dans ce cabinet. Peut-être prendre une gynéco femme, maintenant, songeais-je un instant avant de me raviser. Non. J'avais déjà suffisamment chambouler mon existence comme cela et les affaires que nous avions ensembles étaient purement professionnelles. Je n'avais pas à être gênée. Je n'avais pas à envisager de mettre fin à cette relation là aussi. Point. Je ne m'y refusais que trop.

Le médecin tenta un trait d'humour en me demandant de quoi je parlais exactement, mais devant mon air sérieux et blasé, il cessa de rire et s'installa, me donnant les indications sur ce que je devais faire.

« Bon et bien je vous souhaite bonne chance », s'exclama le médecin alors que j'enfilais mon pull. « Pour ? », questionnais-je, m'arrêtant pour le fixer avec surprise. « Tomber enceinte. » Mon coeur s'emballa à la simple évocation de cette idée et je secouais vivement la tête. « Ce n'est pas mon intention. » Le médecin leva des yeux surpris vers moi, me regardant un moment avant de pencher la tête sur le côté. « Pepper, je vous connais depuis quoi ? Dix ans maintenant. Vous êtes l'une de mes patientes les plus rapidement passé au stérilet pour votre contraception et aujourd'hui, vous ne souhaitez plus en avoir. J'ai cru que vous et votre compagnon vouliez essayer d'avoir un enfant... » Cette image là, plus encore, faisait un mal de chien et m'obligeait à détourner les yeux. J'entendis l'homme appeler mon prénom, doucement, presque avec tendresse. « Nous sommes séparés... », soufflais-je, mettant mon manteau et attrapant mon sac. « Voilà pourquoi je n'ai plus besoin de rien. » « Je suis désolé pour vous. Mais vous devriez quand même garder une contraception, vous êtes encore jeune, vous pourriez rencontrer quelqu'un et... » Je secouais la tête violemment, ce qui suffit pour le couper dans sa phrase. « S'il vous plait, Pepper... Je vais au moins vous prescrire une contraception d'urgence, juste au cas où. Et si jamais vous avez besoin d'en reprendre une... passez-moi juste un coup de téléphone et je vous préparerais tout pour que vous n'ayez pas à reprendre une consultation... d'accord ? »

Tout en parlant, il avait griffonné sur son carnet d'ordonnances et me tendit rapidement la feuille avant que je ne m'enfuis. Après un instant à le regarder, je hochais la tête et fourrais le papier dans mon sac, le remerciant avant de lui dire au revoir et de quitter le cabinet. L'image d'Emrys et moi devant un écran d'échographie me hantait encore alors que s'ouvrait les portes de l'ascenseur et c'est sans prêter garde aux autres passagers que j'y entrais à mon tour. Les portes étaient à deux doigts de se refermer quand une main bloqua l'entreprise, forçant les portes à se rouvrir. Une femme survoltée et visiblement très très enceinte entra alors dans l'ascenseur en s'excusant platement d'avoir retardée l'appareil qui, lui, reprit sa fermeture et entreprit la descente tant espérée. Je voulais sortir de là au plus vite. Depuis le décès de ma mère et mon frère, j'étais devenue plutôt claustrophobe. Mes cauchemars s'étaient rapidement rythmés dans la mise en scène macabre de ce jour maudit et si les premiers avaient porté sur l'image que je me faisais des derniers moments de ceux qui m'étaient si chers, ils avaient rapidement virés d'histoire, quand j'avais fait le lien entre Emrys et là où il aurait dû se trouver ce jour-là. Mes cauchemar s'étaient alors empreint de sa présence et je l'avais vu mourir de mille manières différentes dans l'espace exigu qu'offrait la voiture de mon cher frère. Ces cauchemars-là avaient duré des mois et quand finalement ils s'étaient calmés, c'était moi dans la voiture, seule et asphyxiée, terrorisée et mourante... Personne n'avait plus été là à mes douloureux réveils en sursaut pour m'étreindre et m'assurer que ça allait passer. Que le peu de monde qu'il nous restait était vivant. Personne n'était là pour me promettre que moi, j'étais toujours vivante. Alors, avec les cauchemars s'était développée la phobie des espaces clos et du manque de contrôle, deux choses qu'offraient généreusement un ascenseur.

« Ooooh merde ! », souffla soudain la femme enceinte à côté de moi, me faisant réaliser qu'en trois étages, l'ascenseur s'était plus que vidé, nous laissant toutes deux effectuer les deux derniers seules... Sauf que l'ascenseur ne bougeait plus et le chiffre affiché au compteur ne cessait d'osciller entre 2 et 1... « Non... », soufflais-je à mon tour, me précipitant sur le panneau de commande pour appuyer frénétiquement sur le zéro restant obstinément éteint, comme tous les autres boutons. « Non, non, non, non, non... », suppliais-je, déjà au bord des larmes, la respiration saccadée, rapide et incontrôlable. « Non, non, non,... Pas ça... » « Heu... S'il vous plait, mademoiselle... Je vous en prie, calmez-vous parce que... moi et les ascenseurs on ne fait pas trop bon ménage et le docteur a dit que je devais ménager mon stress pour le bébé et là vous n'aidez pas du tout et... »

Tout en parlant, la jeune femme s'était mise à caresser frénétiquement son ventre, contractant plusieurs fois la main, avant de se plier soudainement en grimaçant de douleur. « Et le stress n'est vraiment pas bon pour le bébé... Je... » Je l'aidais à s'asseoir, la panique grandissante, alors que je voyais ses yeux se troubler de plus en plus. « Hey.... Hey... mademoiselle, non... Non, restez avec moi... Restez avoir moi, je vous en prie... » Mais elle ne répondait pas, achevant de glisser contre la paroi en perdant connaissance... Super. J'étais seule, terrorisée dans une cage d'ascenseur et en présence d'une femme enceinte qui venait de perdre connaissance et ne répondait pas à mes suppliques de se réveiller. Dans un geste inespéré, je me levais d'un bond et appuyait frénétiquement sur le bouton d'alarme, rageant impatiemment face à la ridicule musique d'ambiance qui annonçait que l'appel était en cours et que je devais attendre.

Puis une voix, enfin, qui me demanda la nature du problème. « Je... Je suis dans l'ascenseur... Je suis coincée... Et il y a cette femme... Elle est enceinte et... Mon dieu, sortez-moi de là tout de suite... Elle s'est évanouie... Bordel... Venez vite... VITE !!! », hurlais-je, ayant de moins en moins l'impression d'être compréhensible. Et comme si cela ne suffisait pas, l'autre idiot au bout de la ligne me demandait de me calmer. Comme si je pouvais me contrôler là, dans cette boite mortelle, dans cette situation précise. Entre deux crises de panique et de larmes, je parvins à lire le numéro de série de l'ascenseur, ce qui lui permit de m'assurer qu'une équipe était en route, puis il me demanda comment allait la femme - « Toujours inconsciente... Elle ne répond pas. Bordel ! » - et si elle respirait encore - « Oui... Mais je ne sais pas pour combien de temps... Elle est mal positionnée... » -. J'avais encore des restes. Malgré la panique, j'avais encore des souvenirs des cours que Rhys lisait assidûment et que je lisais au creux de ses bras, sans en comprendre la moitié du sens. L'homme parla de la bouger, d'une position sécuritaire et je me souvins cette fois des gestes de premier secours qu'il m'avait appris. Oui ! La position latérale de sécurité...

Dans un dernier effort de concentrations, tremblant plus qu'autre chose, je la mis dans ladite position, avant de m'éloigner d'elle le plus possible pour me recroqueviller dans un coin, suppliant pour qu'on vienne nous chercher, m'enfonçant peu à peu dans le noir. L'ascenseur fini par disparaître, la fraicheur aussi, la voix de l'homme au bout du fil qui ne cessait de me demander comment elle allait, quel était mon nom, me faisant le décompte du temps qu'il restait avant que les secours n'arrive. Je n'entendais plus rien de ses mots, ne voyait plus rien de ses murs lumineux bien trop proches de moi, ne sentait plus la fraicheur de la paroi dans mon dos. J'étais dans mon cauchemar, j'asphyxiais, me noyait dans le noir... sauf que cette fois, c'était bien réel. J'allais mourir ici...

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Emrys A. Snow

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptySam 24 Jan - 15:31



❝I can't breathe...❞
Pepper & Emrys
Pendant un an, j’étais au fond du trou. Je pensais vraiment avoir touché le fond, je ne pouvais pas descendre davantage. Ma vie était devenue une douleur sans fin, un enfer. Je m’étais réfugié dans l’alcool, je ne savais plus ce que ça faisait de sourire ou de se sentir bien, heureux. J’avais oublié ce sentiment. J’étais devenu l’ombre de moi-même, ne vivant plus que pour mon boulot et ma sœur, quand elle avait besoin de moi. Parce qu’elle a sa vie maintenant, ce n’est plus comme quand on était enfants. Elle n’a plus autant besoin de moi qu’avant. Pareil pour mon père, il vit très bien sa vie maintenant. J’avais longtemps pensé que je ne pourrais pas tomber plus bas. Je me trompais. La tristesse, la peine, le mal-être est un gouffre sans fond. Il y a toujours pire. Depuis une semaine, depuis ce jour fatidique où je l’ai revue pour cette fameuse explication, c’est encore pire. Depuis que je sais qu’elle ne m’aime plus et que plus jamais je ne pourrais la prendre dans mes bras, sentir sa peau contre la mienne, sa chaleur, son souffle, mon monde s’est écroulé encore plus. Je vis une descente aux enfers depuis un an, il semblerait que la chute ne soit pas terminée, et qu’elle s’est même accélérée.

Quand je suis retourné à la caserne la semaine dernière, après notre entrevue, j’avais les yeux rouges, une mine affreuse. Mon chef pensait même qu’il m’était arrivé quelque chose de dramatique. Presque. Je n’avais pas pu lui mentir pour l’échec de ma mission. Je lui avais simplement dit que je n’avais pas pu entrer dans le café parce que la gérante était mon ex, que je n’avais pas eu le courage. Evidemment, il m’a passé un savon, me rappelant que la vie personnelle et la vie professionnelle n’ont pas à interférer. Je n’avais rien à dire pour ma défense, il avait raison. Je suis faible. D’ailleurs, en voyant mon état minable, pitoyable, il m’avait congédié pour la journée et m’avait imposé deux jours de repos forcés pour que je me remette d’aplomb. Pour mon bien qu’il disait. Il ne se rend pas compte que me retirer mon travail, ce qui me permet de me lever chaque matin, n’est absolument pas pour mon bien. Mais je n’avais pas le choix, je devais lui obéir. Alors, malgré moi, je suis rentré chez moi. Je me suis assis dans mon canapé, fixant l’écran éteint de ma télé et ses mots résonnaient sans cesse dans ma tête, l’homme que j’aimais. Cette phrase repassait en boucle sans que je ne puisse l’arrêter. Alors pour mettre un terme à tout ça, j’ai attrapé ma bouteille neuve de whisky. Je me suis pris une cuite monumentale ce jour-là. Mes deux jours de repos, je ne les ai pas vus passer. J’ai passé l’un des deux jours à dormir et l’autre dans les toilettes. Le lendemain, la reprise du boulot a été difficile.

Surtout que je devais faire semblant de chercher mon sac dans la caserne. Je n’avais pas dit immédiatement à mon boss que j’avais perdu mon sac. Du moins, j’avais prétexté que je l’avais égaré dans la caserne et que je le retrouverai. Mais je savais pertinemment où il se trouvait. Je l’avais oublié dans le café. Cependant je n’avais pas la force de retourner le chercher. C’était trop difficile. J’espérais juste que Pepper le déposerait chez Jay et que ma sœur m’appellerait pour que je vienne le chercher. Ma pauvre Jay, je l’avais d’ailleurs évitée toute la semaine. Elle avait tenté de m’appeler, j’avais fini par décrocher au bout de la cinquantième fois en lui disant simplement que j’allais bien. Je ne voulais pas en parler. Je ne voulais pas m’étendre sur le sujet au risque de l’inquiéter, alors comme d’habitude, je feintais d’aller bien. Je sais qu’elle n’est pas dupe, mais elle n’insiste jamais, attendant surement que j’en parle de moi-même… J’essaye de faire ce que je peux pour ne pas qu’elle s’inquiète. Mais je ne sais pas si j’y parviens. Je veux juste la tenir à l’écart pour ne pas qu’elle voit dans quel état lamentable son frère se trouve. Je ne veux pas voir la peine dans son regard, ou l’inquiétude. Je veux qu’elle profite de sa vie sans avoir le poids de son frère misérable sur les épaules. Je n’ai pas le droit de lui imposer ça, c’est mon problème pas le sien. Je ne peux pas l’impliquer dans mes histoires, même si je sais qu’elle ferait n’importe quoi pour m’aider. Je ne veux pas la faire souffrir, pas pour moi. Alors tant pis, je préfère sombrer toujours plus, seul. Je n’ai pas besoin d’aide, personne ne peut m’aider. Personne ne peut m’apporter ce que je veux. Personne ne peut atténuer ce que je ressens. Une partie de moi a été arrachée, une seule personne peut me la rendre, mais elle ne le fera pas, elle ne le fera plus. C’est trop tard. Je suis condamné à subir mon existence pour le reste de ma vie. Cependant, je sais que mes forces s’amenuisent de jour en jour et un beau jour, je n’aurais plus la force de me lever chaque matin. Je n’aurais plus la force de faire semblant que tout va bien, je n’aurais plus la force de vivre. Et ce jour-là, ce sera fini. Je ne peux et ne veux pas vivre de cette manière pendant encore de nombreuses années. Le fait que je serais fier de mourir en sauvant une vie prend de plus en plus de sens et d’importance chaque jour. Ma vie touche à sa fin. Dans les années à venir, peut-être une dizaine d’années maximum, je n’aurais plus la force de rien, alors à quoi bon continuer ? Là n’est pas encore le sujet mais à présent, je me donnerais corps et âme pour sauver les autres, peu importe si je dois y rester. C’est en tout cas mon état d’esprit actuel. Ma sœur finira par se trouver quelqu’un et moi je resterai désespérément seul. Je vais finir par devenir un fardeau. Je n’aurais plus rien, alors à quoi bon continuer ? La dépression me guette, je sais que je vais finir par y plonger. Ce n’est qu’une question de temps. Qui sait ? Je suis déjà peut-être atteint pour penser de cette façon…

Toujours est-il que depuis tout petit, Pepper est à mes côtés. On a grandi ensemble, on a toujours vécu l’un collé à l’autre. J’ai littéralement perdu mon pilier. Sans elle, je ne suis plus rien. Je l’ai toujours eu dans ma vie. Sans elle, je pars à la dérive. Je ne vois plus le monde de la même façon, il est devenu terne, froid, sans vie, alors qu’autrefois, je le voyais plein de couleurs, de chaleur, de joie de vivre. L’expression un seul être vous manque et tout est dépeuplé prend tout son sens. Je me sens seul au monde, errant par-ci par-là, cherchant un nouveau but, que je risque de ne jamais trouver. Je me rattache à mes souvenirs, ne quittant jamais sa bague que je garde constamment autour de mon cou, laissant quelques affaires à elle dans ma penderie, regardant des photos de nous que je garde dans mon téléphone. Je pense constamment à elle et à chaque fois j’en souffre. Mais c’est plus fort que moi. Elle est dans ma tête, dans mon cœur, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Au boulot, j’ai beau me concentrer, elle finit toujours par revenir hanter mes pensées, toujours. A chaque fois que le téléphone sonne, je pense à elle, de peur qu’elle ait eu un accident. A chaque fois qu’on doit partir sur le terrain, je pense à elle, espérant ne pas la trouver morte ou blessée.

Je vois bien les regards compatissants de mes collègues. Certains ont même de la pitié. Lorsque l’un d’entre eux aborde le sujet de mon état, je coupe court à la conversation. Lorsque des amis m’appellent le soir pour prendre de mes nouvelles ou m’inviter à sortir, je ne réponds pas toujours et quand c’est le cas, je trouve toujours un prétexte pour rester chez moi ou assurer que je vais bien. Je me referme de plus en plus sur moi-même, laissant la solitude m’entourer. Je ne veux plus voir personne. Je ne veux pas leur imposer mon état, ma détresse. Alors, je m’isole de plus en plus. La dernière fois que je suis sorti, ça s’est très mal terminé. Un ami m’avait proposé de sortir pour me changer les idées, il y a quelques mois je crois. J’avais accepté. Arrivé dans le bar, il m’avait arrangé un sale coup – du moins je le percevais comme ça – en me laissant seul avec une femme qu’il avait invitée exprès. Avant de partir, il m’avait tapé sur l’épaule en me disant que je devais me remettre en selle. Je n’avais absolument pas apprécié. Je n’avais aucune envie de passer une soirée avec une femme. A peine était-il parti que j’avais expliqué le plus gentiment possible à la demoiselle que je n’étais pas intéressé et j’étais parti, la laissant seule à sa table. J’en étais désolé, mais c’était au-dessus de mes forces. Je suis rentré chez moi et mon ami est venu frapper à ma porte pour me faire la morale. La demoiselle avait dû l’appeler pour se plaindre. La discussion aurait pu s’arrêter là. Mais… il a alors dit des choses intolérables sur Pepper. Des mots que je ne pouvais pas supporter. Alors, je l’ai frappé. Et ce fut la fin de notre amitié. Tout ça pour dire que mon cercle d’amis est comme mon bien-être, il disparait.

L’attente était longue, trop longue aujourd’hui. Je n’avais rien de spécial à faire. On m’avait prêté un sac en attendant que je retrouve le mien. Mais celui-là ne me plaisait pas. Il y manquait quelque chose. Un effet personnel. J’étais assis à une table dans le réfectoire, remuant ma nourriture dans mon assiette avec ma fourchette. Je ne pouvais rien avaler, je n’avais pas faim. Trop de souvenirs douloureux affluaient dans ma tête, me coupant l’appétit. Ce n’était pas nouveau. Je ne mangeais presque plus, ne dormais presque plus. Certains collègues commençaient à me dire que je maigrissais à vue d’œil. Mais je m’en fichais. Je n’avais pas faim point barre. Je mangerai sans doute plus tard. J’entendais mes collègues rire autour de moi. L’un d’eux avait raconté une histoire drôle semblait-il. Je ne l’avais même pas écouté. Et quand bien même, les blagues ne me faisaient plus rire. Plus rien ne me redonnait le sourire. Moi qui étais si souriant et chaleureux autrefois, j’étais devenu le grincheux de la caserne. Peu importe.

Alors que je creusais un trou dans ma purée, en y enfouissant des morceaux de viande, d’autres collègues entrèrent en trombe dans le réfectoire pour nous informer qu’on devait partir sur le terrain. Enfin ! Sans réfléchir, je me levai immédiatement pour me porter volontaire et d’autres suivirent. Enfin un peu d’action pour me sortir de mes pensées. En chemin pour les vestiaires pour se préparer, mon collègue nous informa que nous devions nous rendre dans un cabinet médical dans le quartier historic district parce qu’un ascenseur était en panne avec deux femmes dont une enceinte, inconsciente qui plus est.

Une fois tous prêts, nous sommes montés dans le camion, sirène allumée et nous filions à travers les rues de la ville à toute vitesse. Arrivés sur place, je me portais volontaire pour rejoindre les deux femmes. Je ne voulais pas rester à ne rien faire en cherchant une solution pour débloquer l’ascenseur. Je voulais y aller pour me rendre utile, pour faire mon travail, pour aider les gens. Personne n’émit d’objection et tous semblaient d’accord. J’étais le plus léger de l’équipe alors ça arrangeait tout le monde. A l’intérieur du bâtiment, on avait ouvert les conduits qui conduisaient à la cage métallique pour que je puisse m’y glisser après m’être accroché à un câble. Je m’y faufilais, un sac sur le dos, non sans difficulté. C’était assez étroit en fait. Arrivé au bout du tunnel, j’aperçus l’ascenseur un peu plus bas. Je me laissais descendre le long du mur doucement alors que mes collègues déroulaient lentement le câble à l’autre bout. Je finis par atterrir sur l’ascenseur. Je m’approchai de la trappe centrale pour l’ouvrir et me glisser à l’intérieur. En descendant, j’aperçus la femme enceinte allongée par terre en position de sécurité. Bien. En touchant le sol, je jetai un rapide coup d’œil à l’autre personne, recroquevillée dans un coin, les deux sont bien là. J’eus une étrange impression en regardant la femme blonde une demie seconde, mais je n’avais pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit. Je détachai le harnais tout en reportant mon attention sur la femme à terre et j’enlevais mon casque qui ne me servait plus à rien et me bouchait la vue pour le poser par terre. Je m’accroupis devant la future maman en posant mon sac à côté pour vérifier si elle était positionnée correctement. Ce qui fut le cas. Je posais mes doigts sur son cou pour vérifier son pouls puis sous son nez pour contrôler sa respiration. Bon, ça ira. La blonde a bien agi en la positionnant de cette façon.

« Vous l’avez bien positionnée Mademoi… »

Pendant que je prononçais mes mots de félicitations, je m’étais retourné pour faire face à la femme recroquevillée dans son coin. Mais ma phrase fut coupée net lorsque je réalisai de qui il s’agissait. Ce sac, je le connaissais. Ce parfum, je le reconnaissais. Je ne pouvais pas me tromper. Même les yeux bandés, je pourrais la reconnaitre. Elle hante mes pensées, chaque minute, même quand je suis au travail. L’homme que j’aimais… Jamais je ne voulais qu’on m’appelle pour lui venir en aide. Jamais je ne voulais qu’elle ait besoin d’aide. Jamais je ne voulais qu’elle se retrouve dans ce genre de situation. Elle n’est pas blessée, certes, les circonstances auraient pu être pires, mais jamais je n’avais voulu qu’elle soit impliquée dans mon travail. Et pourtant, elle était là, devant moi, pendant l’une de mes interventions. Il n’y avait pas de danger imminent, pourtant, aujourd’hui, c’est elle que j’allais devoir sauver.

« Pepper… ? »

L’homme que j’aimais… J’étais certain que c’était elle, pourtant, je n’avais pas pu m’empêcher de poser la question. Comme pour me rassurer ? Espérant sincèrement que je me trompais ? Que mon esprit me jouait des tours et qu’en fait elle n’était pas là ? Je n’étais pas encore arrivé au stade de la voir partout, mais peut-être que justement ça commençait. Même si au fond de moi, j’étais sûr et certain que c’était elle. Bref, la stupeur passée, je devais reprendre le contrôle de la situation et faire mon travail. Sa respiration était irrégulière et je la voyais trembler. Il ne faut pas qu’elle succombe à une crise de panique. Je m’agenouillais à côté d’elle et posais une main sur son épaule.

« Tout va bien, je suis là, calme-toi, respire. Tout va bien se passer, tu n’es plus toute seule, c’est moi qui gère la situation maintenant. Ça va aller, c’est bientôt fini. Pepper, regarde-moi et concentre-toi sur moi, rien que moi. »


Se concentrer sur moi… La personne qu’elle doit détester le plus au monde. Facile à dire. Mais bon, elle n’a pas trop le choix, il n’y a que moi. Et si je veux éviter un drame elle doit à tout prix se calmer. Je me retournais rapidement pour jeter un œil sur la femme allongée par terre, mais elle n’avait pas bougé. Je devais la surveiller de temps en temps, au cas où elle se réveillait. Mais je reportais rapidement mon attention sur Pepper, parce que c’est elle qui me préoccupait pour le moment.



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Pepper S. O'Connor

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptyLun 26 Jan - 18:14


   
Emrys & me
   
   
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J'étais totalement tétanisée, persuadée que j'allais mourir ici. C'était idiot. L'ascenseur était juste bloqué. L'air continuait de circuler, les secours étaient prévenus, mais non, j'allais mourir ici, dans cette boite. J'en étais certaine. Mes pires cauchemars se réalisaient. Seule et totalement incapable de contrôler quoi que ce soit. C'était la fin de tout. La fin de ma vie. Si seulement Emrys avait été là pour me sauver. S'il avait pu passer par cette foutue trappe de secours qu'ils utilisaient toujours dans les films et venir me sauver... Nous sauver. Me dire, comme dans un rêve, que j'avais bien installé la pauvre femme enceinte et venir contre moi pour m'assurer que tout allait bien aller, que j'allais m'en sortir. Quel doux rêve que je vivais là que d'imaginer qu'il entrait pour nous sauver. Que de tous les sauveteurs de la ville, que de tous les pompiers de Savannah, c'était lui, Emrys Snow, et pas un autre qui venait prendre soin de la jeune femme, avant de se tourner vers moi... Avant de murmurer mon prénom sous la surprise et le choc... Avant de poser sa main sur mon épaule, pour m'encourager, me dire que mon cauchemar solitaire était terminé, qu'il allait s'occuper de moi et que je devais me concentrer sur lui et uniquement sur lui...

Brusquement, je relevais la tête. J'entendais sa voix si clairement, si surement. Et son toucher qui me faisait toujours frissonner malgré moi... Oh comme j'avais rêvé de lui, si souvent, après mon départ. Des cauchemars infâmes, mortels, qui me faisaient me réveiller en sueur, hurlante et inconsolable, parce qu'il n'était plus là pour me promettre qu'il respirait encore et que je ne pouvais l'appeler à trois heures du matin juste pour entendre le son de sa voix et m'assurer qu'il allait bien. Des rêves réconfortants, doux et sereins où il me promettait que les choses allaient s'arranger, où il me sauvait de ma misère, avant que je me réveille avec le besoin intense de lui et le vide cruel de l'absence, sans jamais pouvoir l'appeler plus, rien que pour entendre son souffle à l'autre bout du fil, rien que pour entendre son besoin intense à lui aussi d'être auprès de moi. Des rêves tortueux, souvenirs précieux d'une vie à deux intenses et passionnée, laissant dans son sillage le cruel aura du vide et du manque de lui, de sa peau, de sa chaleur. Oh combien tout cela me manquait. Combien il me manquait dans son entier. Sa voix, sa douceur, son odeur, sa chair... J'avais tellement besoin de lui...

Et il était là. Brillant de toute sa superbe, de sa présence réconfortante, de son regard concerné, de son parfum enivrant. Il était là, à me promettre que ça allait aller, que si je me concentrais sur lui et rien que sur lui, alors tout irait bien. Sauf que me concentrer dans cette situation n'était juste pas possible. Pas quand tout ce que je voyais, c'était les murs bien trop proches autour de moi. Pas quand ce que je sentais, c'était lui et moi, coincé ici. J'allais mourir ici et il allait m'accompagner dans mon enfer...

« Nooon », soufflais-je avec désespoir, avant de me jeter vers l'avant. L'angoisse virant et revirant dans ma tête, je fis tout ce que je pouvais faire, tout ce qui pouvait me soulager, m'apaiser... Dieu, combien de fois avais-je rêvé de me jeter dans ses bras après un cauchemar, juste pour qu'il me promette que tout irait. Juste par soif de croire ses mots quand il disait qu'ensemble, on pouvait tout affronter. Alors, tant pis si je faisais une erreur monumentale. Tant pis si j'en souffrirais ensuite quand il faudrait s'en détacher. J'avais trop besoin de ses bras. J'avais trop besoin de sa chaleur. Je m'étais littéralement jetée dans ses bras, sans même prendre garde à s'il allait tenir l'équilibre ou s'écouler sous mon poids et la violence de l'impact qui me fut soudain des plus nécessaires.

Dans un gémissement désespéré, je m'accrochais à son cou comme à une bouée, enfouissant mon visage au creux de son épaule jusqu'à ne plus voir le monde, ne plus rien sentir d'autre que lui et son odeur si brut et réconfortante. J'enfouissais, sans me priver, une main dans ses cheveux, alors que l'autre s'accrochait désespérément à ses épaules. Si je m'étais écouté à cet instant, je ne l'aurais plus jamais laissé partir. Tremblante de tous mes membres, sentant même les salves de frissons de terreur se répercuter contre son corps à lui, je creusais mon espace dans le sien, cherchant désespérément à quitter mon corps pour me fondre dans le sien et ne plus jamais être ailleurs que là, dans ses bras, soumise à tout ce qui faisait de lui l'être le plus réconfortant et le plus terrifiant de mon univers.

Ne me quitte pas..., ne cessais-je de prier, m'accrochant encore plus à lui à chaque frisson. Ne me quitte pas... Je t'en pris... J'avais tellement peur de me retrouver seule à nouveau.

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Emrys A. Snow

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptyLun 26 Jan - 21:40



❝I can't breathe...❞
Pepper & Emrys
Il y a une semaine, j’étais dévasté par ce que je pensais être notre dernière conversation. J’imaginais que depuis ce jour fatidique, je n’aurais plus l’occasion de lui reparler tant la douleur serait immense à chaque fois. Elle ne m’aimait plus, je l’avais bien compris. Alors, je supposais que plus jamais elle ne voudrait me parler ou plutôt, que je n’aurais plus jamais le courage de la regarder, de lui parler sans ressentir cette peine immense au fond de moi. Notre histoire était terminée. Notre relation avait pris fin. Notre couple était mort. Je pensais que plus jamais je n’aurais la force de me tenir devant elle sans m’effondrer. C’est ce que je me disais pendant toute cette semaine, essayant de me faire à l’idée que tout était bel et bien fini. Pourtant, elle se trouve devant moi à présent. Tremblante. La respiration haletante. Probablement apeurée. En la voyant dans cet état, je n’avais pas réfléchi aux évènements précédents. Je la voyais en détresse, j’étais là pour la sauver, pour faire mon travail. Sur le coup, j’étais beaucoup plus préoccupé par son état actuel que par ce qu’elle pouvait bien penser de moi. C’est assez difficile à concevoir pour moi, mais il fallait que je la traite comme n’importe quelle personne ayant besoin d’une aide des secours. J’essayais surtout de me focaliser sur cet aspect pour rester professionnel.

Du moins, j’avais tenté. Je voulais me concentrer sur ce que je devais faire pour lui venir en aide, à elle mais aussi à la femme enceinte à qui je jetais un coup d’œil de temps en temps pour m’assurer qu’elle allait bien. Le regard de Pepper lorsqu’elle releva la tête était tellement… déstabilisant. Je l’avais rarement vue dans cet état. Et la voir aussi mal ne me plaisait pas. Je détestais la savoir ou la voir malheureuse, mal, paniquée ou n’importe quoi de négatif en fait. J’aimais la voir souriante, pleine de vie et de joie de vivre, débordant de vitalité et d’énergie. Là… Je pouvais lire toute la détresse dans son regard et je dus faire preuve d’un effort surhumain pour ne pas me montrer trop familier. Je devais me comporter comme avec n’importe quelle victime. On n’est plus ensemble, je ne dois donc plus être trop proche, physiquement, même si la situation actuelle ne s’y prête pas trop. J’avais déjà ma main sur son épaule, je ne devais pas me rapprocher plus. On ne doit plus se montrer si proche, pour mon bien. Mais aussi parce que ça ne se fait plus. Je dois lutter chaque seconde pour m’empêcher des gestes jugés à présent déplacés, mais je dois m’y tenir. Je suis sur le terrain, pendant une intervention professionnelle. Je dois donc me montrer professionnel moi aussi.

Elle se mit à baragouiner un non désespéré et sans que je ne comprenne ce qu’il se passe, dans la surprise la plus totale, elle se retrouva pendue à mon cou. Sous le choc de l’impact, parce qu’elle m’avait littéralement sauté dessus, j’avais dû me retenir en posant mes mains derrière moi pour éviter de tomber. Je restais quelques secondes ainsi, sans bouger, avant de me redresser pour éviter de me détruire le dos. A présent assis, les bras ballants, je la sentais s’accrocher à mon cou tellement fort… Comme si sa vie en dépendait. Elle s’agrippait à moi avec une telle force… une main dans mes cheveux et l’autre fortement accrochée à mon épaule. Je ne savais pas quoi faire. Est-ce que je devais la prendre dans mes bras également ? Et pourquoi s’est-elle jetée sur moi après la conversation qu’on a eu la semaine dernière ? Je la sentais même trembler. Mon cœur avait fait un bond dans mon torse et à présent il battait extrêmement vite. J’étais tellement déstabilisé par son geste si spontané que j’en perdais la notion du temps. Depuis combien de temps étions-nous là, comme ça ? Depuis combien de temps étais-je descendu par cette trappe ? J’étais un peu – complètement – perdu à vrai dire. Si elle ne m’aime plus, si elle ne me supporte plus à présent, alors pourquoi faire ça ? Ce n’était pas de la comédie pour jouer avec moi. D’une part parce que ce n’est pas son genre, mais surtout qu’elle ne pouvait pas simuler ce genre de tremblement. Elle avait peur et avait besoin d’être rassurée ? C’est tout n’est-ce pas ? Ça ne pouvait pas être autre chose de toute façon ? Elle a été assez claire la dernière fois.

Assez de réfléchir. Les pulsions sont plus fortes que tout n’est-ce pas ? Surtout en ce qui me concerne. Et quand ça la concerne, elle. Je ne pouvais plus lutter. J’avais tenté de rester professionnel. Jusqu’à ce qu’elle rompe cette distance entre nous, jusqu’à ce qu’elle entre dans mon espace personnel, intime. Elle était restée trop longtemps dans mes bras pour que la raison l’emporte sur les sentiments. Alors, à mon tour, je passais mes bras autour d’elle, pour la serrer fort contre moi. J’avais rêvé de ce moment depuis qu’elle était partie. Je ne compte même pas le nombre de fois où je rêvais que je la retrouvais ou même que tout ceci, cette séparation n’était en fait qu’un cauchemar et qu’on ne s’était jamais quittés. Cependant je ne rêve pas, la réalité est bien là. Il m’était inconcevable, improbable, impossible, depuis une semaine, que je puisse de nouveau la serrer dans mes bras. Et pourtant.

« Je … je suis là … Tout va bien. »

Je remontais l’une de mes mains derrière sa tête, glissant mes doigts dans ses longs cheveux blonds. J’aimais tellement faire ça. Passer ma main dans ses cheveux… Je calais ma tête contre la sienne. A présent, je n’avais plus envie de la lâcher. Les sensations et la situation sont complètement différentes par rapport à la semaine dernière. La dernière fois, je l’avais prise dans mes bras, mais sans aucune réponse en retour. C’était assez déconcertant, mais c’était son choix. Là… C’est carrément différent. Je me sens vraiment… déboussolé, déstabilisé, perplexe mais tellement bien. Je sais que c’est éphémère, pourtant, je m’accroche à ce sentiment comme si ma vie en dépendait. Cela fait maintenant un an que je ne m’étais pas senti comme ça. Alors, à moins qu’elle ne me lâche, je ne romprais pas cette étreinte. J’ai l’impression que si je quitte ses bras, si je desserre mon emprise, je perds quelque chose pour toujours.

« Ça va aller, je te le promets. »

Il fallait que je continue quand même à la rassurer. Le fait de parler me permettait également de rester dans la réalité, dans le sens ou je ne rêvais pas et qu’elle était bien là. C’est assez bizarre à dire. En même temps, je n’ai plus les idées claires à présent. Je me sens chamboulé. J’ai pourtant deux vies entre les mains… Voire trois. Mais je suis incapable de bouger. Vive le professionnalisme.


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Pepper S. O'Connor

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptyJeu 29 Jan - 23:12


   
Emrys & me
   
   
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Figé dans mes bras, Emrys ne pouvait que ne pas comprendre ce revirement soudain de situation. Il y a une semaine, je parlais de nous au passé, pour le repousser assez afin d'avoir le courage de le laisser partir. Et maintenant, une semaine plus tard, je me retrouvais dans ses bras, accroché à son torse, une main dans ses cheveux, le nez plongé dans son cou,... Je m'accrochais à lui comme si notre « c'est fini » n'avait jamais existé. Comme si lui seul, dans le monde entier, pouvait me sauver... Parce que c'était le cas, après tout. Lui seul, dans le monde entier, pouvait me sauver. J'avais juste trop d'appréhension, j'avais juste trop d'orgueil et trop de honte pour oser le lui avouer. Je n'avais aucune envie de le lâcher, cependant. Il était même vital que je ne le lâche pas, parce que dès que je rouvrais les yeux, j'avais l'impression de suffoquer, de nouveau.

Serrant fort les paupières, je m'accrochais à son cou comme à ma vie, à moitié affalé sur lui, tant il avait manqué de tomber sous l'impact de mon poids. Après une éternité, il me serra enfin contre lui et mon coeur se mit à battre plus vite, alors que le son de sa voix raisonnait à mon oreille, me prouvant par la même et par ses bras autour de moi qu'il était bel et bien là. Il m'assura qu'il était là, que tout allait bien et pour toute réponse, je ne fus que capable de trembler plus, en m'accrochant désespérément à lui, comme à une bouée.

Lentement, je sentis sa main glisser vers ma tête, ses doigts venir s'emmêler dans mes cheveux, comme il l'avait si souvent fait par le passé. Comme il le faisait toujours, avant. Il avait toujours adoré sentir mes mèches blondes entre ses doigts. Dès que j'avais eu les cheveux assez long pour qu'il joue avec, dès l'enfance et nos premiers câlins. Il avait commencé à plonger sa main dans ma chevelure pour noter combien ils avaient poussé rapidement durant l'été et n'avait plus jamais cessé. Quand nous faisions l'amour, je posais ma joue sur son torse, écoutant avec délice la douce musique de son palpitant, alors qu'il glissait ses doigts dans mes mèches blondes, caressant mon cuir chevelu, les entortillant jusqu'à nous emmêler l'un à l'autre pour que je ne puisse pas m'enfuir durant la nuit, m'apaisant tellement... Comme ce geste m'avait toujours apaisé, m'avait toujours sauvé de tous les maux. Comme ce simple geste avait calmé mes colères les plus virulentes et combattu mes peurs les plus violentes. Comme il avait guéri mes peines les plus profondes et avait adouci mes moments les plus durs... J'avais tant besoin de ce geste-là, maintenant, ici, en ce lieu infernal qui me confrontait à mes plus grandes peurs. A ma propre mort, mais surtout à la sienne...

Cette simple pensée fit remonter en flèche la peur que son geste avait réussi à calmer et alors que je commençais à me détendre dans ses bras. En un souffle, je resserrais ma prise contre lui, essayant de vaincre mes tremblements en ne laissant si peu d'espace entre nous qu'il m'aurait été impossible de vibrer de la sorte. Il me promit à nouveau que ça allait aller et je fermais encore plus les yeux, rêvant désespérément qu'il ait raison et qu'on sorte de ce foutu ascenseur en vie et sans blessures. « Je veux sortir... », soufflais-je, réalisant au son de ma voix brisée et chevrotante, que je pleurais toutes les larmes de mon corps. « Je veux sortir... s'il te plait, Rhys... J't'en supplie... Je veux sortir... »

J'étais totalement focalisée sur cela, totalement et entièrement dépendante de cette idée qui serait la seule à me sauver. Il fallait que je sorte et il devait me promettre que nous sortirions bientôt, parce que dès que je quittais son cou et ouvrait les yeux, je réalisais que j'étais toujours dans ce cauchemar infâme et je n'avais même plus assez conscience de rien pour me moquer de moi-même. Dans un autre temps, j'aurais ri d'une fille ayant une telle crise de panique pour un simple blocage d'ascenseur. Dans un autre temps, si j'avais été coincé ici, je me serais assise au sol, claquant la langue de frustration pour le temps perdu. En un autre temps, voir Emrys passé par cette trappe aurait amené une remarque pleine de sous-entendu et m'aurait fait sourire et trouver un soudain intérêt bien particulier à rester coincé encore un peu plus longtemps... Mais plus maintenant. Non, maintenant, tout ce que je voyais, c'était une voiture accidentée, le manque d'oxygène et la probabilité, sans doute infime que les liens de la cage lâche et ne nous emmène nous écraser au sol...

Dieu, je détestais l'idée qu'Emrys me voit comme ça, lui qui ne m'avait jamais connu claustrophobe au point d'avoir une crise de panique totalement ingérable.

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Emrys A. Snow

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptySam 31 Jan - 23:07



❝I can't breathe...❞
Pepper & Emrys
La sentir si proche de moi, sentir la chaleur de son corps à travers mon uniforme de pompier, sentir sa respiration contre mon cou, ses larmes contre ma peau, la pression qu’elle exerçait en me serrant dans ses bras, tout cela faisait battre mon cœur un peu plus vite – carrément plus vite – que la normale. J’étais complètement désemparé, ne comprenant pas réellement ce revirement de situation, elle qui avait clairement mis un terme définitif à notre relation… J’imagine que dans un état de panique, de peur, on se raccroche à ce qu’on connait ? Comme on se côtoie depuis l’enfance, ça expliquerait son geste. Je suis surtout pitoyable à chercher une explication à ce qu’elle est en train de faire. Pourquoi est-ce que je ne la laisse pas faire ce qu’il lui plait sans me poser de questions ? Pourquoi est-ce que je n’agis pas comme un professionnel et attendre que ça se passe ? Tout simplement parce que son geste me perturbe. Je ne peux pas réfléchir correctement. Je ne peux pas mettre mes idées au clair. Je ne peux pas penser clairement, agir de façon professionnelle tant je suis désemparé, déboussolé, perdu, incompréhensif, perplexe, et à la fois content. Content parce que je rêvais depuis longtemps du moment où elle me sauterait de nouveau dans les bras. Même si je n’imaginais pas du tout ce contexte.

Malgré tout ce que je ressentais à ce moment-là, je tentais de la rassurer au maximum. Elle semblait tellement perturbée elle aussi, mais pas pour les mêmes raisons que moi. Elle se mit même à trembler davantage. Je ne comprenais pas trop pourquoi le fait de se retrouver bloquée dans un ascenseur, chose plutôt banale en somme, la mettait dans un état pareil. Est-ce qu’elle a paniqué à partir du moment où la femme enceinte a fait un malaise ? Est-ce la raison de sa peur panique ? Ou alors y a-t-il autre chose ? Oui, mais quoi ? Je trouvais sa réaction assez étrange quand même et plutôt démesurée. Ça ne lui ressemblait pas de paniquer comme ça. Les fois où je la voyais dans cet état, c’était lorsqu’elle faisait des cauchemars de l’accident de Daniel. Je la rassurais toujours en la prenant contre moi et en lui glissant mes doigts dans ses cheveux, comme maintenant. Je savais que ce simple geste l’apaisait à chaque fois. Ses cheveux étaient si doux, j’adorais y passer mes doigts. Pourtant il n’y avait aucun rapport entre ses cauchemars et le fait d’être coincée dans un ascenseur. Donc je ne voyais pas trop le rapport. Je supposais donc que c’était le fait d’avoir vu une personne perdre connaissance qui l’avait mise dans cet état. Même si elle a bien agi en la mettant en position de sécurité.

Soudainement, elle se mit à me serrer davantage – si si c’était possible – et je pouvais sentir ses tremblements. Mais bon sang, qu’est-ce qu’il lui arrive ? Je ne comprenais absolument pas ce qui la mettait dans cet état et c’est alors qu’elle prononça quelques mots d’une voix tremblante. Elle voulait sortir. Oui, j’imagine bien. Moi aussi je veux sortir d’ici. Elle répéta ces mots, plusieurs fois, finissant même par me supplier. Il y a un problème. Elle a un problème. Mais quoi ? Pourquoi un simple blocage d’ascenseur la met dans un état pareil ? Dans tous les cas, je devais la calmer pour éviter qu’il ne lui arrive quelque chose. Le stress c’est plutôt mauvais…

« Tu vas sortir Pepper, on va tous sortir. Ils vont bientôt débloquer l’ascenseur et on pourra tous sortir, je te le promets. Mais en attendant, calme-toi et respire tranquillement. »

Bientôt. Je ne savais pas combien de temps il leur faudrait, mais ils n’allaient quand même pas mettre plusieurs heures. Il fallait que je la rassure.

« Tu ne crains rien ici, je suis là. Il n’y a aucun danger, tu ne risques absolument rien, crois-moi. Il ne peut rien t’arriver, je suis avec toi. Je t’ai toujours dit qu’il ne t’arriverait rien de mal tant que je serais là, tu te souviens ? »

J’avais envie de lui demander ce qui lui faisait réellement peur, parce qu’elle avait peur de quelque chose, ça devenait de plus en plus évident, mais de quoi ? Cette question me brûlait les lèvres, pourtant j’avais peur qu’en lui posant, cela n’aggrave la situation. Alors tant pis. Je lui demanderai plus tard, lorsqu’elle sera calmée et "hors de danger". Même si la raison de sa panique m’interpelle. Qu’est-ce qui pouvait bien la mettre dans un état pareil ? Elle n’avait jamais subi de traumatisme dans un ascenseur, pas à ma connaissance, donc je ne voyais pas vraiment. Elle n’était pas non plus du genre claustrophobe. On s’était retrouvés tous les deux dans un espace encore plus réduit puisqu’on avait déjà fait l’amour dans une cabine d’essayage une fois. Ah la folie de la jeunesse. L’insouciance. Ce temps-là est bien loin. Ce genre de vie spontanée me manque parfois. On vivait notre vie au jour le jour, profitant de chaque instant… Bref, ce n’est pas le moment d’être nostalgique. Tout ça pour dire, que je ne comprends pas sa réaction.

Mais, malgré tout ça, je ne devais pas oublier la raison de ma présence ici. Après un long moment d’égarement, j’essayais de reprendre mes esprits. Et ma mission, du moins, mon travail me revenait en tête. Elle n’est pas seule dans cet ascenseur. Même si j’aimerais ne me préoccuper que d’elle chaque minute de ma vie, je ne peux pas laisser la femme enceinte sans assistance. Il fallait que je vérifie de nouveau sa respiration et son rythme cardiaque. Mais pour cela, je devais avoir un minimum de mobilité. Ce n’était pas vraiment le cas pour le moment. Ça me faisait mal de penser à quitter ses bras, mais il le fallait, j’avais deux autres vies entre les mains. Je lâchais les mèches de ses cheveux que j’avais entre les doigts et posais mes deux mains sur ses hanches.

« Pepper… »

Si un jour, j’avais imaginé lui demander ça…

« Est-ce que tu pourrais… me lâcher juste quelques petites secondes ? Le temps que je vérifie si la jeune femme va bien ? »

Et voilà que je lui demandais l’autorisation. En fait, je ne voulais pas la faire lâcher de force, je ne voulais surtout pas la brusquer. Je ne voulais pas que sa crise de panique s’accentue au point de me faire un malaise elle aussi.

« Tu n’as qu’à fermer les yeux et compter doucement jusqu’à dix. D’accord ? Je reviens immédiatement après, ne t’inquiète pas. »

Malheureusement, j’étais trop loin de la jeune femme pour simplement tendre le bras pour prendre son pouls ou sentir sa respiration. Au pire, si elle ne veut vraiment pas me lâcher, j’aviserai…


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Pepper S. O'Connor

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MessageSujet: Re: ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... ft 'Rhys ⊰ I can't breathe... EmptySam 7 Fév - 19:17


   
Emrys & me
   
   
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Il était là. Mon Emrys, mon amour de toujours était là, dans cet ascenseur avec moi et tout ce que je pouvais penser, c'est qu'il pouvait mourir aussi. Mourir par ma faute. Parce que j'étais un aimant à accident. Un aimant à mort... Pourtant, je ne pouvais supporter l'idée de le perdre des yeux, l'idée de perdre sa chaleur et son odeur... Pas tant qu'on n'était pas sorti d'ici. Pas tant qu'on ne serait pas tous les deux en sécurité. Bon dieu, je détestais son travail. Fut un temps, j'avais aimé savoir qu'il accomplissait des miracles chaque jour. J'avais adoré savoir que mon homme, mon amour, sauvait des vies, soulageait des mères et des petites amies. Ramenait leurs proches à des gens aussi effrayés que moi à l'idée de perdre quelqu'un. Fut un temps, j'étais heureuse et fière de dire que mon petit-ami était un héros. Et puis j'avais perdu tout le monde et rapidement, ne m'étais plus resté dans ma vie que Jayleen et lui. Et c'était devenu une horreur. Les « Mon amoureux sauve des vies » était devenus « Mon amoureux risque sa vie pour éteindre des incendies ou des stopper des fuites de gazs. ». Les « Reviens-moi ce soir, mon héros », rieurs et moqueurs étaient devenus des « Soit prudent, s'il te plait... », inquiets et torturés. J'avais perdu le goût de sa passion à mesure que la peur s'était insinuée en moi au point de me dévorer toute entière.

Sa voix continuait cependant d'apaiser mes craintes, même avec les cauchemars de plus en plus violent, même dans cette situation et je m'accrochais à elle comme à ma seule chance de survie. Il me promit que nous allions nous en sortir, qu'ils débloqueraient l'ascenseur et que nous en sortirions tous les deux... trois en n'oubliant pas la femme, me promettant qu'il n'y avait pas de danger, que je ne risquais rien parce qu'il était là et qu'il tiendrait sa promesse faite lorsque nous étions enfants. Il l'avait toujours tenue, depuis la première fois où il l'avait émise, me protégeant de tout avec ferveurs. Des vilaines bêtes qui grouillaient autour de nous l'été, des vilains enquiquineurs de la nuit noire, des cauchemars... Rhys n'avait jamais été un héros juste parce qu'il était pompier. Non, il avait été mon héros depuis toujours parce qu'il me protégeait de tout. Du rude froid de l'hiver aux plus grands malades qui avaient croisé ma route pour me défaire de mes biens ou me briser le cœur.

Après un moment, il cessa de cajoler ma tête, posant ses deux mains sur mes hanches tentant de très légèrement me repousser vers l'arrière. Je le connaissais trop bien. Je savais que quelque-chose se tramait dans ma tête. Il n'avait aucune envie de me repousser, mais quelque-chose se tramait dans sa tête et il essayait de se concentrer dessus, sans me brusquer, sans me repousser franchement. Doucement, presque tendrement... à moins que ça ne soit tendrement et que la peur brouille mes oreilles... il m'interpella, me demandant doucement si je pouvais le lâcher, juste quelques secondes. Juste le temps qu'il vérifie que la femme aille bien. Je voulais répondre. Je voulais dire que oui et le lâcher, le laisser faire son travail et me montrer digne pendant qu'il ferait ce qu'il avait... Ce qu'il devait faire... Dieu il fallait vraiment que je le fasse... Je me tendis, incapable de faire le moindre mouvement, mais il ne me laissa pas le temps de trouver le courage par moi-même, me proposant de fermer les yeux et de compter jusqu'à dix. Juste dix et il serait de retour. Juste dix et je serais à nouveau dans ses bras. C'était une promesse dans une bulle de douceur, alors je hochais enfin la tête, plongeant mon nez dans le creux de son cou, inspirant à fond, avant de dénouer mes mains de son vêtement et de ses cheveux, pour reculer, jusqu'à me recroqueviller contre le mur dans mon dos, fermant mes yeux, desquels s'échappèrent quelques larmes.

Un..., commençais-je à compter silencieusement, mes lèvres se mouvant sans produire aucun son. J'étais stupide. Je n'avais aucune raison de paniquer de la sorte et il devait clairement se demander ce qu'il m'arrivait pour être aussi bête. Et je m'en voulais d'être aussi faible et effrayée pour un rien. Parce que ça n'était rien. Absolument rien et j'en avais conscience. Ce n'était pas mon premier ascenseur bloqué, merde. C'était juste le premier depuis que j'avais perdu Dan et maman. Le premier depuis que j'avais quitté Emrys, le premier depuis que j'étais devenue claustrophobe. Deux... Il fallait que je le laisse travailler. Malgré la peur, malgré le froid glaçant qui me prenait maintenant que j'étais privée de sa chaleur. Il fallait que je lui donne la chance de faire ce qu'il devait faire, de continuer d'être celui qu'il voulait être... C'était pour cela que je l'avais quitté, après tout. Pour qu'il ne soit pas contraint d'arrêter à cause de moi. Pour que je ne sois pas un poids, un risque, une source d'inquiétude. Pour qu'il ne meurt pas à cause de moi, mais continue de briller dans son héroïsme... Trois...

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