Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

2h13. Je suis tranquillement dans mon lit, raisonnable pour une fois. Les parents n'étant pas là, Ezra et Julian sont passés me voir un peu plus tôt dans la soirée pour un petit moment télé, boisson et délires photos, et je crois que j'ai un peu forcé sur la partie boisson. Non, je n'étais pas saoule, mais disons que j'aurais du m'arrêter quelques verres plus tôt. Alors que je profite d'un sommeil réparateur bien mérité, un énorme bruit de verre brisé me sort de ma rêverie. J'ouvre les yeux avec peine, sentant déjà une légère migraine me fendre le crane en deux et cherchant à savoir si le bruit que j'ai entendu faisait encore partie de mon rêve ou s'il est bien réel. Les bruits de pas et les voix qui se font alors entendre me font comprendre qu'il y a bel et bien des personnes autre que moi chez moi. Mon coeur s'accélère alors que je tente désespérément de trouver quoi faire. Encore à demi éveillée, j'attrape mon téléphone et compose le numéro de la seule personne qui me passe à l'esprit : Kennenth. C'est mon frère, ma famille, c'est donc pour moi un réflexe que de l'appeler. Je ne pense même pas à prévenir la police. Depuis que je suis gamine, la première personne que j'ai toujours appelé au secours, c'est mon frère, alors comme il n'est pas là, c'est Kenneth.

Alors que les sonneries d'attente se multiplient, j'entends des bruits de pas dans les escaliers : ils se rapprochent. Ils n'allaient pas tarder à découvrir qu'ils ne sont pas seuls et ça n'allait pas tarder à chauffer pour moi. Messagerie. Mince. Je commence à laisser un message, tentant tant bien que mal d'expliquer la situation, quand tout à coup, la porte de ma chambre s'ouvre sur un gaillard vêtu de noir et cagoulé. - Mais qu'est-ce que ?... Je lâche, surpris et apeurée Merde, y'a quelqu'un ! Se met-il alors à hurler, alors qu'il s'approche de moi et, remarquant que je donnais l'alerte, il me décoche une giffle phénoménale. Je hurle et mon téléphone m'échappe. Il le saisit et l'envoi s'écraser contre le mur. Fou de rage, il me gifle de nouveau et je tombe de mon lit, heurtant ma tête au passage contre ma table de nuit. Quelques coups plus tard, je suis sonnée et je ne réagis plus, tendis que les hommes s'échappent, les bras chargés de nos biens les plus précieux.

Après un temps qui me semble durer une éternité, j'entends de nouveau des bruits de pas dans les escaliers. Etaient-ils de retour ? Ils ont oublié quelque chose ? Je panique. Couchée au pied de mon lit, je me recroqueville sur moi même et me met à pleurer, priant le ciel pour que ça aille vite et que je ne souffre plus. J'ai mal aux côtés, à la tête et j'ai un peu de sang sur le visage, mais je ne veux plus rien sentir...

Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

J'ai peur, j'ai mal et je veux sortir de là ! Bon sang, pourquoi je n'ai pas simplement dis oui quand les garçons ont proposé de rester dormir ? Pourquoi a-t-il fallut que je joue les fières "Mais ça va les gars, je peux m'occuper de moi quand même" avais-je dis ! C'était vrai, certes, mais si j'avais accepté, les choses se seraient sans doute passées bien différemment. D'un autre côté, s'ils étaient restés dormir, ils se seraient fait tapé dessus eux aussi et je ne sais pas si j'aurais pu être totalement à l'aise avec ça pesant sur ma conscience...mes deux meilleurs amis blessés parce qu'ils voulaient veiller sur moi, moyen moyen. Roulée en boule et terrorisée, je sers les poings et ferme mes yeux le plus fort possible, secouée par mes larmes et m'attendant au second round. La lumière de la pièce s'allume : ils me cherchaient...génial !

Les pas se rapprochent et une main se pose sur moi. Paniquée et encore dans un monde loin, très loin de ce qui pouvait se passer là, je m'agite et donne des coups un peu partout, cherchant désespérément à me protéger. Dans mon agitation, j'entends à peine une voix que je crois reconnaitre. J'ouvre mes grands yeux bleus pleins de larmes, cherchant à savoir ce qui pouvait bien se passer et reconnait immédiatement Kenneth. Il avait eut mon message. Quelle joie ! Je pousse un profond soupire de soulagement, alors que je me laisse attirer contre lui et que j'enfouis ma petite tête dans le creux de son cou en pleurant de plus belle. J'ai mal et je grimace un peu, mais je me sens enfin en sécurité. Entre deux sanglots, j'arrive à balbutier quelque chose ressemblant vaguement a
- Ils...ils sont partis ?

Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

Je ne risque plus rien. Enfin. Quel soulagement ! Alors pourquoi est-ce que mon palpitant refuse de se calmer ? Sans doute parce que mon corps tout entier me fait affreusement souffrir. J'ai heurté la tête contre un meuble en tombant de mon lit, et ces hommes ne se sont pas gêné pour me taper dessus. Est-ce que vous avez vu mon gabarit ? C'est un miracle que je m'en sorte juste avec une vive douleur aux côtés et quelques hématomes ici et là. Ma joue est encore engourdie par les deux gifles qu'ils m'ont collés et je crois sentir quelque chose qui tiraille un peu sur mon front, là où je me suis cognée. Je suppose que j'aurais bien le temps de m'en inquiéter plus tard. Pour le moment, je profite simplement de cette étreinte si rassurante, me laissant bercer de bonne grâce, et laissant couler le flot de mes larmes d'angoisse et d'inquiétude.

Doucement, je sens les bras de Kenneth se glisser sous mes jambes et le long de mon dos. Par réflexe, je m'accroche à son cou comme à une bouée de sauvetage, craignant encore un peu de tomber et de me faire encore plus mal, crainte bien sûr totalement infondée, surtout quand on voit le physique de Kenneth. Il m'allonge sur mon lit et je grimace de plus belle. Je suis sûre d'avoir une côte cassée, c'est obligatoire, j'ai bien trop mal ! Quand j'ouvre les yeux, je perçois son regard posé sur moi et il semble remarqué quelque chose. La seconde d'après, il s'en va, rejoignant ma salle de bain. Que se passait-il au juste ? Préoccupée, je porte le bout de mes doigts à mon visage, que j'explore doucement, cherchant à savoir si oui ou non, je saignais. Je remarque un peu de sang à la commissure droite de mes lèvres et sur mon front. Alors que mon coeur s'emballe à nouveau à la vue de ce sang qui est sans doute le mien, Kenneth revient, s'installe à mes côtés et tamponne délicatement mes blessures d'un gant imbibé d'eau. J'échappe un petit soupire de douleur au contact de l'eau avec ma peau, avant de l'entendre s'excuser. Rien de cela n'était de sa faute et quand bien même il eut décroché, il n'aurait jamais eut le temps d'arriver jusqu'ici dans les temps.
Malgré ma douleur, je porte ma main sur l'avant bras qui me soigne et lui dit d'une voix minuscule
- Au moins tu es là...merci beaucoup... Je tente d'esquisser un sourire reconnaissant, sourire qui termine en grimace de douleur. Inquiète, je lui demande
- Tu veux bien vérifier ce que j'ai sur le ventre ?En sachant pertinemment qu'il doit déjà être violet à l'heure qu'il est.

Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

Alors qu'il soulève mon t-shirt, je scrute son visage à la recherche d'une information intéressante. En le voyant se figer, je comprend que l'aspect de mon ventre doit être égale à la vive douleur que je ressens. Il se lève, toujours en silence et j'essaie faiblement de le retenir, mais il est déjà loin. J'ai peur et je ne veux pas rester seule. Je scrute les murs de ma chambre encore baignée de lumière, alors que je me mords nerveusement l'intérieur des joues. Un morceau de verre encore accroché à un de mes cadres photo brisé par mon agresseur, se décroche et tombe bruyamment sur les éclats qui jonchent déjà mon sol et je sursaute, augmentant encore un peu ma douleur. Le bruit que fait Kenneth en bas ne me rassure guère plus. Je retiens mon souffle en entendant les pas dans les escaliers, pas qui ressemblent beaucoup à ceux de l'homme qui me tapait dessus encore quelques minutes plus tôt. Quand il refait son apparition, je suis en alerte, sur mes gardes et encore un peu paniquée. Il s'installe de nouveau à côté de moi et j'attrape sa main, histoire de trouver un peu de réconfort, tandis qu'il appose une poche de glace sur mon ventre. Je grimace de nouveau à ce contact pour le moins désagréable et ressert un peu mon emprise sur sa main libre, toujours prisonnière de la mienne. Il me faut quelques secondes pour me résigner à le lâcher pour maintenir la poche en place, ce que je fais à contrecoeur.

L'instant d'après, il se lève de nouveau et retourne dans la salle de bain...il faut vraiment qu'il arrête de me laisser comme ça. Je n'ai toujours pas ouvert la bouche et je tremble encore un peu quand il revient un tube de crème à la main, reprend sa place, ôte la poche et entreprend de m'appliquer le médicament. Je gémis de douleur en sentant ses doigts sur ma peau, tandis qu'une larme coule silencieusement sur ma joue. Je le laisse faire malgré tout, pensant que ça pourrait peut être m'aider. Une fois qu'il a terminé, je saisis de nouveau sa main et lui murmure

- Me laisse pas s'il te plait... craignant de le voir disparaitre de nouveau. Je crois bien que je ne supporterais pas encore une seule seconde d'être seule. J'ai mal, j'ai peur et j'ai froid...j'ai besoin de lui.

Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

C'est encore sous le choc, tremblotante et endolorie que je me blottit de bonne grâce dans les bras de Kenneth, posant ma tête contre son torse et tentant en vain de me calmer. Je crois bien ne pas pouvoir lui être plus reconnaissante qu'à cet instant, après l'avoir entendu me promettre qu'il ne bougerait plus de là. Alors que mon rythme cardiaque s'apaise doucement mais surement, mes pensées se tranquillisent à leur tour, tandis que de nouvelles douleurs font leur apparitions un peu partout où les poings et les pieds de ces hommes se sont abattus. Je gémis doucement en fermant les yeux, tentant désespérément de trouver une position dans laquelle les choses seraient moins inconfortables.

Quelques minutes plus tard, je me décide à briser le silence pesant entrecoupé de bruit de bris de verre tombant au sol un peu partout dans la maison, qui s'installait entre nous.  

- Merci encore d'être venu...Je savais pas qui appeler d'autre... Depuis toute petite, c'était mon frère que j'appelais à la rescousse et ce, dans toutes les situations, du monstre caché sous mon lit, à la soirée qui tourne au vinaigre. Il était un peu mon héro et comme je n'avais pas mon héro sous la main ici, à Savannah, je tentais de placer Kenneth, mon nouveau frère, à sa place.
Réalisant pour la première fois que je l'avais peut-être réveillé ou dérangé, je lève ma petite tête vers lui, posant mes yeux gris dans les siens, avant de m'enquérir du niveau de dérangement que j'avais été en l'appelant à cette heure
- Je suppose que tu dormais déjà ?...Désolée de t'avoir dérangé...J'espère que ta fiancée ne m'en voudra pas... Oui, j'étais au courant. J'avais entendu nos parents en parler. Ca n'avait pas été une grande surprise pour moi...ben oui, vous l'avez bien regardé ? Un homme comme ça ne pouvait pas être célibataire, c'était impossible !

Panic ! × ft. Kenneth & Abigaïl

Là, malgré ma douleur et ma confusion, le sentiment d'avoir de nouveau un frère me fait un bien fou. J'ai le sentiment que le manque de mon frère est un peu comblé. Moi qui était si effrayée et si vulnérable quelques instants plus tôt, je me sens plus en sécurité que jamais, là, blottie dans les bras de Kenneth. Les débuts difficiles semblent être loin derrière nous à présent. Il m'a accepté comme sa soeur, je le sens. Je me détend encore un peu plus en entendant que je ne l'avais pas tant dérangé que ça et surtout, qu'il n'avait pas dû abandonner sa fiancée pour venir à mon secours...je ne la connaissait pas encore et je ne voulais pas partir sur de mauvaises bases avec elle.

Enfin dans une position le moins inconfortable possible, je repose ma tête sur son torse et ferme les yeux, cherchant à faire un peu le ménage dans mes émotions si durement sollicitées. Kenneth me suggère que je devrais me reposer, ce à quoi je réponds d'une petite voix
- Je suis pas fatiguée... Peu, très peu convaincant. Alors que je subit le contrecoup de la poussée d'adrénaline que j'ai vécu, je sombre petit à petit dans un sommeil légèrement agité. Mais avant de sombrer, je marmonne un
- Merci Kenneth...t'es génial... Reconnaissante de sa présence à mes côtés.