Si en ce moment Nicolaà portait bien plus d'attention à sa carrière sportive qu'à ses études, elle n'en restait pas moins une étudiante appliquée et impliquée. Plus les années avancées, plus la jeune femme devait faire ses preuves en faisant un nombre important d'heures à l'hôpital de la ville. Depuis le temps qu'elle faisait ça, elle en avait vu des choses particulières et savaient évidemment utilisé les codes bleus, jaune ou toutes autres couleurs. La journée avait commencé tôt et elle n'avait eu qu'une heure de pause le midi. Nicky avait mangé à la cafétéria du bâtiment avant de retourner aux soins des patients. Si elle avait vécu des journées chargées, il en était de même pour aujourd'hui. Les médecins couraient partout et la salle d'attente débordée bientôt sur le trottoir. Tandis qu'elle allait remettre le carnet de feuille du dernier patient à l'accueil, elle discuta une minute avec deux de ses amies et collègue étudiantes. Hillingbrook entendit crier une voix d'homme et vit que la secrétaire derrière son bureau était prête à appuyer sur le signal d'alarme. Les autres étudiantes présentes n'avaient pas fait un geste encore que Nicky s'était avancée prudemment. "Allez vous installez la-bas madame, quelqu'un va venir pour vous." En fait, Nicky n'en savait rien, elle ne savait même pas s'ils n'étaient pas en train de sortir du bâtiment, mais elle souhaitait juste qu'ils s'éloignent. La sportive avait déjà vu plusieurs jeunes comme le brun qui venait de faire son entrée. En sueur, les mains tremblantes, agressif... les études de médecine ne servaient pas à grand-chose car n'importe qui aurait pu reconnaître le manque. En tant qu'étudiante infirmière, elle ne pouvait pas prendre de décision. "Ca va aller, suis-moi, on va voir ce qu'on peut faire pour t'aider." Nicolaà avait des tâches à accomplir, des marches à suivre et il lui fallait l'aval de ses supérieurs pour faire le moindre gestes en plus.

Si je suivais l'ordre des choses à faire, j'avais besoin de questionner le patient avant tout. Mais... je n'étais pas certaine qu'il puisse répondre vraiment correctement à mes questions. Je n'avais absolument aucune idée si je faisais la bonne chose et c'était peut-être la première fois depuis que j'avais commencé mes études que je devais aider un drogué. Il fallait être prudente et le moindre geste que je faisais, pouvait le faire réagir violemment. Si j'avais déjà vu des addicts entrer à l'hôpital, je n'avais jamais eu à gérer une situation du genre. Je m'étais approchée prudemment, lui montrant que je ne voulais que l'aider. Il montrait tous les signes du manque et son agressivité n'arrangeait rien autour de lui. Finalement, je l'entraînais vers une salle d'examen libre en laissant la porte ouverte sur le couloir. Au cas où. A l'instant où il avait posé un pied dans le bureau, il commença à marcher à travers la pièce exiguë, à la recherche de je ne savais quoi. Enfin, si je le savais, d'ailleurs, il confirma ma pensée en me demandant sa drogue. En l'observant, j'avais pu constater du sang coulé de son pied, enserré dans une chaussure en mauvais état. Je m'affairais à la recherche d'instruments médicales. Je pouvais certainement l'aider en le soignant. Je n'eus pas le temps de répondre qu'il se plaignait. "Laissez-moi voir votre blessure" un ordre sans en être un. Je ne comptais pas lui dire tout de suite que moi, étudiante-infirmière, j'étais incapable de lui fournir ce qu'il voulait. Un médecin devait passer le voir pour décider de la solution à adopter. Moi, je n'étais là que pour les soins, que pour apprendre. Toujours prudemment, je m'approchais de lui alors qu'il venait de se laisser tomber sur une chaise. Je voulais qu'il s'installe sur la table d'osculation afin de pouvoir l'aider au mieux. Je posais ma main sur son bras calmement en parlant doucement. "C'est quoi votre nom ? Il me le faut pour pouvoir vous aider" Peut-être qu'il était déjà venu et qu'il avait un dossier sur l'ordinateur. Si j'arrivais à trouver ce dossier, je pourrais peut-être voir ce que les médecins ont écrit lors de ses précédents passages dans l'établissement. Mais d'abord, je voulais vraiment soigner cette blessure qui saignait toujours sur le sol du bureau.

Il tremble, il tremble comme jamais alors que j'essaye tant bien que mal de faire mon futur travail. Alors qu'il retire finalement sa chaussure, je m'assure qu'il ne tombe pas de la table d'osculation alors qu'il s'installe dessus. Son corps bascule en arrière et tandis que je sors les instruments nécessaires, je lui demande son nom. Il n'avait peut-être pas encore conscience du fait que je ne pouvais rien lui donner sans l'aval d'un docteur. J'essaye de maintenir son pied pour mieux observer la blessure. Ce n'est que quand il se décide à ouvrir la bouche que je m'arrête dans mes gestes et lève les yeux vers lui. Je ne l'avais encore jamais rencontré, mais ce nom, j'étais sûre de le connaître. Declan Harper, le même Declan dont Krystal me parle régulièrement. Celui-là même qui veut s'en sortir. Il doit se passer quelques secondes puisque je reviens à moi dans un sursaut alors qu'il se redresse rapidement en me suppliant d'aller chercher un médecin. Je laisse tomber le bout de coton imbibé de sang dans la poubelle en métal avant de prendre la parole d'une voix calme. "Tu ne connais pas Krystal par hasard ?" demandais-je en ayant fini de nettoyer la plaie. Des morceaux de verre s'étaient plantés dans son pied et il fallait que je les retire avant de pouvoir désinfecter et faire un pansement correct sur la blessure. Je connaissais la réponse, je savais que c'était lui et je savais donc un peu mieux à qui j'avais à faire. "Ca risque de piquer légèrement, mais ça va aller" dis-je avant de prendre la pince et attraper un bout de verre.