Vendredi 11 avril 2014 - aux alentours de 11 PM


Discrètement, Marie tendit sa main vers elle, paume ouverte. Au creux de celle-ci se trouvait deux petits comprimés blancs, l'un à moitié coloré de bleu. Souriant légèrement, du bout des doigts, Heather attrapa un des comprimés puis releva la tête pour rencontrer le regard de son amie, un léger sourire en coin.

— Je suis juste inquiète par rapport à ce que l'on m'a raconté...
— La plupart de ce que l'on t'a raconté, ce sont des conneries. La vérité c'est que cela fait beaucoup moins de dégâts que l'alcool.

Les deux amies étaient à l'entrée du Griffin Night Club pour cette soirée spéciale, et Heather savait parfaitement ce qu'elle prenait. Methylenedioxy-N-Methylamphetamine. MDMA. E. X. D. Ecstasy. C'était sa première expérience avec les drogues. Elle n'avait même jamais aimé fumer et se tenait d'habitude à l'écart de ce genre de choses. On lui avait parlé des dangers de cette drogue bien sûr. Ironiquement elle était très au courant puisqu'elle travaillait pour le service qui luttait et informait contre ces drogues à Seattle. Elle avait déjà tout planifié. Etant sous Prozac, elle n'aurait pas pu pleinement profiter des effets du petit cachet si elle n'avait pas arrêté un temps son traitement en prévision de cette soirée.

Heather se convainquait qu'elle n'avait rien à craindre. Après tout, elle était avec son amie, quelqu'un de confiance. Celle-ci savait ce qu'elle faisait et ne l'aurait jamais mise en danger. Elle pouvait le faire, ici. Alors, peut-être comme Marie lui avait affirmé, cela lui permettrait en effet de s'évader, de se libérer, d’oublier tous les soucis du quotidien. Elles allaient danser tout la nuit et elle allait oublier, oublier de ce qu'elle avait à oublier, l'espace de ces quelques heures, de cette nuit hors du temps. Elle allait oublier pour se sentir vivante quelques instants.

Sans se quitter des yeux, Marie commença à placer le comprimée dans sa bouche, souriante, et Heather souriant à son tour décida de tenter le tout pour le tout et l'imita en avalant également le sien. Pas besoin d'eau pour faire passer le tout heureusement, ces comprimées étaient vraiment minuscules comparées à certains médicaments par voie orale. L'effet n'arriverait de toute façon que plus tard.

—  Yoohoo, laissa échapper Marie.

Et elles partirent toutes les deux d'un fou rire avant d'avancer ensemble vers le centre de la salle où la musique techno-electro battait son plein. Ce n'était même pas le type de musique d'Heather mais elle était déjà sur la piste de danse avec Marie à rire, à danser. Elle l'avait fait. Elle s'était "rebellée". Il était temps sans doute. Elle n'avait pas transgressé tant que cela d'interdits dans sa vie, malgré son passé. Bien sûr, elle avait fait le mur pour rejoindre ses amis à des raves lorsqu'elle était adolescente, mais elle n'avait jamais rien touché : ni drogue, ni alcool... A présent elle était une hors-la-loi, elle prenait enfin des risques. Cette pensée la fit sourire encore plus largement tandis qu'elle continuait à danser.

Mais soudain, peut-être une demie-heure plus tard alors qu'elle était sur la piste de danse, c'était comme si quelque chose en elle s'était connecté. Ses sens étaient transformés. Elle avait cette impression de plénitude, cette chaleur du bout de ses orteils à ses globes oculaires qui montait progressivement comme une fièvre. Et toutes ces lumières... Cette musique qui battait dans ses veines, résonnait dans son corps... Chaque contact, chaque frottement avec les danseurs autour d'elle semblait plus présent, tout était exacerbé. C'était comme si son esprit entier s'était ouvert sur quelque chose... De tellement différent, de tellement génial.

A présent, la jeune femme avait l'impression de marcher sur un petit nuage. Les vicissitudes de la vie ne l’atteignaient plus, tous ces problèmes qui avaient tant pesé ces derniers temps... C'était comme si elle se sentait libérée d’un poids. Elle souriait, d'un sourire qui était réel désormais, naturel, pas feint. Pour la première fois depuis longtemps, Heather se sentait heureuse.

© charney

Vendredi 11 avril 2014 - aux alentours de 11 PM


Ce soir, il n'y avait plus de règles. Plus personne ne pouvait me dire quoi faire. On était Vendredi soir, je ne travaillais pas au bar. A onze heures, je sortais de chez moi pour rejoindre The Griffin Night Club. J'avais envie de vivre, ce soir, de vivre à fond. Du parfum, une tenue confortable mais canon et c'était parti, la soirée promettait d'être excellente. Je ne m'en souviendrais peut-être pas demain matin, je me réveillerais sûrement avec une femme à mes côtés, ou peut-être plusieurs. Cela ne m'importait pas.
J'entrais dans la boîte, les lumières partaient dans tous les sens, la musique résonnait jusque dans mes pieds, je ne connaissais pas de sensation plus forte que celle-là.
Je m'avançais vers le bar, lançant quelques clin d'oeils à quelques filles qui se retournaient sur mon passage. je rejoignais quelques potes avec qui ont avait pour habitude de boire ensemble avant de partir chacun de nos coins, et de s'appeler le lendemain matin pour raconter dans quelle galère on avait pu s'être mis, ou quelle soirée extra on avait passé, sans s'en souvenir... Nous nous regardions avec chacun nos shooters à la main. Nous savions que 5 arriveraient ensuite. C'était tous les soirs comme cela, nous étions 6 dans la bande du soir, 6 shooters chacun. Quelques personnes habituées s'approchaient de nous, sentant le coup d'envoi. Les 6 shooters de chacun d'entre nous étaient déjà disposés en ligne pour chacun d'entre nous. Attention lançais un sourire en coin. .... 1 .... crièrent-ils tous autour de nous, et nous buvions le premier shooter 2! le deuxième... 3... 4.... 5.... 6 !!!! Tout le monde criait autour de nous, j'attrapais une bouteille de champagne que je fis exploser en face du bar en criant. Oh oui, cette soirée commençait très bien. J'arrosais tout le monde et prit à la bouteille, la passant ensuite à un autre gars et je filais sur la piste de danse me lancer dans un corps à corps avec une nana plutôt sexy. C'était ça, vivre.

© charney

RP commun ∞ Let's Get This Party Started ♫

Je ne suis pas une très grande habituée des boites de nuit. Disons que je n'y vais jamais. Mais j'ai entendu parlé d'une soirée par mon grand frère. Ce n'était pas sur invitation et ça pourrait être drôle. Enfin c'est ce qu'il m'a dit. Il y va avec des amis à lui et m'a proposé de m'amener là-bas aussi. Oui, pourquoi pas après tout. Mais je sais bien que je ne serais pas spécialement dans mon élément. Eh oui, le monde de la nuit est assez étranger, pour ne pas dire complètement inconnu. Entre temps, je ne vais pas en boite de nuit comme je venais de le dire. Je suis bien trop timide et introvertie pour ça. Mais je pouvais bien faire une exception pour ce soir, non ? Et puis, ça se trouve je viendrai à aimer ça par la suite, qui sait ?

Je me prépare alors et descends les escaliers pour arriver en bas de l'immeuble. Mon frère était venu me chercher en taxi. Le connaissant, il allait bien en profiter de la soirée. Et puis, je n'aurai pas à l'attendre si je ne voulais pas rester trop longtemps : je n'aurai qu'à en prendre un autre pour le retour. Je pense être habillée pour sortir [ICI]. Ses amis étaient déjà sur place apparemment, et il avait quand même pris le temps de venir me chercher. C'était sympa de sa part. On arrive alors sur le lieu de la soirée tranquillement. Une fois là-bas, il paye le taxi et nous descendons tous les deux du véhicule. On entre dans la boite de nuit. C'était bondé. On va alors vers le bar et il nous commande un verre chacun. Je prends le mien : un simple coca. On ne va pas pousser, je ne vais pas non plus boire comme une dératée. Il me fait alors un bisou sur la joue, me demande d'essayer de profiter un peu de la soirée pour faire de nouvelles connaissances puis il part de son côté. Il a raison. Je dois essayer de me décoincer un peu, ne serait-ce qu'une seule fois au moins.

© Sensatiion

Samedi 12 avril 2014 - aux alentours de 1 AM


Heather se sentait prête à danser ainsi toute la nuit. Elle n'avait pas envie que cela s'arrête. Étonnamment la techno lui paraissait très agréable à l'oreille à présent. Tout lui paraissait agréable en réalité. La vague de chaleur qui lui était montée au cerveau se faisait ressentir comme une décharge électrique, mais toute de douceur et de tendresse. Elle ne pouvait plus s'arrêter de sourire. Toutes ses extrémités accueillaient cette onde de chaleur avec bonheur. Ses pieds et ses mains étaient plus légers que l'air. Elle était parfaitement consciente de ce qui lui arrivait, et contrôlait entièrement cette nouvelle énergie interne. Elle trouvait cela plutôt amusant et tellement différent.

La montée continuait : elle entendait dans ses oreilles un bourdonnement de bien-être. La vie lui paraissait tout d'un coup extrêmement simple : on naissait, on rencontrait des gens passionnants, on les aimait, on discutait avec eux, parfois la relation allait plus loin. La mort n'existait pas. Le temps était comme suspendu. Elle était immortelle. Tout lui était possible à présent. Elle faisait déjà quelque chose qui lui avait paru difficile. Elle dansait au milieu de tous ses gens, sans crainte, sans appréhension. Elle était libre.

La jeune femme continuait de sourire. Elle était si bien. Elle ne s'était jamais senti aussi à l'aise. Elle n'avait plus de problèmes dans l'existence. Plus de peines. La présence des gens autour d'elle semblaient tellement agréable, tellement réconfortante qu'elle avait presque envie de le caresser, de les toucher. D'ailleurs elle sentait Mary se frotter contre elle de manière presque lascive dans son dos. Elle trouva cela plaisant. Elle la laissa faire, les paupières closes, se laissant transporter par ces sensations délicieuses.

Elle faisait corps avec la musique. Elle avait très chaud, des bouffées de transpiration la submergeaient et lui donnaient une envie irrépressible de continuer danser. La musique était de plus en plus incroyable, elle semblait résonner dans sa tête. Chaque basse pulsait dans chaque parcelle de son être. Elle vibrait. Non, elle rayonnait. Et son sourire était là pour l'illustrer. Un pur moment de bonheur. L'ecstasy. Il n'y avait rien de plus simple. Il n'y avait rien de plus évident ou de plus clair.

Les danseurs s'agitaient autour d'elle, elle leur souriait, ils communiaient de manière muette. Leurs gestes étaient parfaits, le rythme dessinait des arabesques avec ses bras traversés de lasers holographiques tridimensionnels. Complètement désinhibée, elle ne se sentait plus timide. Elle se sentait capable de mille et une merveilles. Elle n'avait plus envie de se cacher quelque part. Aussi lorsque la bouscula par inadvertance, elle l'accueillit avec un sourire.

© charney