"- J'aurais préféré qu'on se retrouve dans d'autres circonstances."

Pas de cette manière, c'était vraiment trop bizarre comme situation. Ils avaient déjà vécu ensemble oui, mais ils étaient en couple et donc très proches. Là, c'était bien différent, ils se parlaient mais on ne savait jamais si la situation allait rester calme ou si les piques allaient prendre la place de la discussion. Et s'énerver l'un contre l'autre, se prendre la tête, c'était cette raison là qui l'avait poussé à partir alors rester dans ces conditions c'était pas bon, pour aucun des deux.

" - De toute façon je sais pas si j'aurais réussit à dormir, à cause de l'excitation de ce nouveau job. Peu être quelques heures mais pas plus, et puis la nuit n'est pas terminée encore."

Il était tard mais c'était loin d'être la fin de la nuit, ils avaient encore de nombreuses heures avant d'en arriver là et Zeck irait se coucher quand il sentirait la fatigue arriver. Oui, il avait mal aux jambes à cause du jogging qu'il avait fait mais c'était pas suffisant pour bien dormir et il le savait. Il avait haussé les épaules tout en parlant.

"- Je sais pas, je vais voir..."

Rien que l'idée de vivre avec elle lui faisait mal au couer, parce qu'il savait qu'un jour ou l'autre elle finirait par passer à autre chose si ça devait se faire. Et la savoir avec un autre, en voir un autre entrer dans sa chambre le boufferait de l'intérieur et rien que cette idée allait le tuer. Il l'avait bien fait lui, me direz vous, mais c'était pas en face d'elle. Ca c'était passé à des kilomètres de là sur un autre continent et elle n'avait rien vu, elle devait s'en douter mais c'était différent. Vivre avec elle sous entendait voir passer des gens, des gens avec qui elle serait proche, bien plus proche qu'avec lui et ça il pouvait pas. C'était pourtant pas le moment de penser à ça mais cette idée ne cessait de lui traverser l'esprit, tout comme le fait qu'il avait vu d'autres femmes alors qu'elle non, elle n'avait rien.

"- Non c'est pas des vieux dessins, c'est mes carnets de Londres, c'est ce que je dessinais quand j'étais là-bas.. quand je m'ennuyais... quand je pensais à toi.."

C'était la seule personne vivante qu'il avait dessiner sur ses carnets. Elle se trouvait au milieu des croquis architecturaux et n'avait jamais dessiner personne d'autre qu'elle. Quand il commençait à dessiner de mémoire c'était toujours ses traits à elle qui ressortaient sur le dessin et jamais aucune autre fille. Pourtant les anglaises sont vraiment à part, et il aurait pu en dessiner pour en garder une trace, mais rien, jamais rien. Même les quelques filles qui avaient finit dans son lit n'étaient pas terminé sur le papier de son carnet. Il n'avait jamais pris le temps de la dessiner en couleur, mais il savait que s'il l'avait fait, le bleu de ses yeux serait ressortit sans oublier le rouge de ses lèvres, si douces et si sensuelles, y'a des détails comme ça qu'on oublie jamais.

Le destin nous avait peut-être remis sur le même chemin mais les circonstances n'étaient pas les meilleures. Oui ça me faisait plus que plaisir de le revoir, de lui reparler, j'aurais préféré dans un lieu différent. L'ambiance n'aurait pas été la même mais on aurait pu partir chacun de son côté. Là je le verrais le matin au réveil, je déjeunerais le midi, lorsque je regarderais la télévision. Ce qui m'effrayait le plus dans cette histoire c'était de voir les filles défiler à l'appartement. Je me doutais bien qu'il y en avait eu d'autres après moi. Rien que d'y penser j'avais mon coeur qui se brisait à nouveau. Elles devaient être bien plus jolies et beaucoup moins ennuyeuse. Un jour, il rencontrera celle qui lui aurait permis de m'oublier définitivement. Moi qui l'avait patiemment attendu je resterais seule parce que personne ne pourrait supporter mon sale caractère. Et de le voir avec une autre me tuerait. Il m'avouait que je n'étais pas seule raison qui l'empêchait de dormir.

"De toute façon tu as intérêt de dormir au moins une petite heure sinon tu vas plus les effrayer que les impressionner."

Je regardais alors mon ex, c'est vrai que j'avais toujours cru en son talent, qu'il était fait pour ce métier. Il avait un tel don quand il avait un crayon dans sa main. Tout le contraire de moi. Lorsque j'avais vu le portrait qu'il avait fait de moi, il y avait tellement de détails que je pensais qu'il datait d'il y a quelques années. Ce portrait avait été fait avec une précision telle qu'on aurait pu croire que c'était une photo. Je fus étonnée quand il avoua que ce dessin datait de Londres. J'en étais même bouche bée de l'apprendre.

"Ce portrait est vraiment magnifique, il y a tellement de détails. Dire que tu as fait cela de mémoire. Il n'y a vraiment pas de mot."

Quand je pensais à lui, j'écoutais une ou deux chansons tout en écrivant les lettres que je lui avais déposées. Je n'avais pas de talent artistique contrairement à lui alors je tentais de garder en mémoire tout ce que je pouvais. J'adorais voir chaque détail de son visage que se soit ses yeux ou ses lèvres, son sourire qui était capable de me faire craquer, un charisme tel que je sentais sa présence dès son entrée dans la pièce. Son regard, à la fois tendre et chaleureux. Quant à ses cheveux j'adorais ses boucles que je cessais de caresser avant de dormir. Je ne voulais absolument rien oublier même si tout était terminé entre nous.

"Tu n'as donc trouvé personne d'autre... je veux dire quelque chose de sérieux...enfin laisse tomber ce ne sont pas mes affaires."

Je me dirigeais vers le frigo pour me prendre une bière tout en posant une seconde sur la table. Je commençais à boire la mienne pour me calmer un peu les nerfs et empêcher de dire une nouvelle bêtise.

Il fut surpris par ce qu'elle dit sur le fait qu'il faudrait qu'il dorme sinon il allait les effrayer. Et ne pu s'empêcher de se frotter le visage avant de s'ébouriffer les cheveux, qu'il avait un peu trop longs d'ailleurs.

"- Pourquoi ? j'ai une sale tête tu trouves ?"

Bon, il avait les traits tirés mais ça c'était vieux déjà, il avait accumulé un peu de sommeil en retard, la faute au décalage horaire, il avait eu beaucoup de mal à se remettre de son retour de Londres. Les heures d'avions, reprendre sa vie là-bas chez lui avant de se débrouiller pour revenir ici. Il n'avait pas eu une minute à lui et juste le temps de faire quelques paquets des choses importantes et il était arrivé à Savannah. Il fallait juste lui laisser encore quelques jours, voir une semaine ou deux et son visage redeviendrait angélique comme auparavant. Peu être aussi, qu'il se rase un peu, parce qu'en se moment il se laissait un peu aller par son manque de temps. Il était loin d'être un ours encore.

"- Je pourrais te dessiner les yeux fermés, j'te connais par coeur, les détails de son visage tout ça, c'est ce qui arrive quand on reste pendant six ans avec la même personne."

Il ne pu s'empêcher de sourire à cette pensée. Oui, il pourrait la dessiner les yeux fermés, son visage ou même son corps était encré dans sa tête et il faudrait des années pour les faire disparaître. Sa relation avec Fleur était la meilleure chose qu'il lui soit jamais arrivé, à aucun moment, mise à part sur la fin, il n'avait imaginer vivre sans elle. Il avait envisagé pendant un temps se marier et fonder une famille quand tous les deux auraient un vrai travail et une situation qui le permettrait. Seulement, la vie en avait décidé autrement et maintenant il fallait revoir tous ces plans d'avenir.

"- Ca ne me gêne pas, et puis tu t'en doutes..."

Il prit la bière qu'elle lui tendit et en pris une gorgée avant de répondre vraiment à sa question. Peu être qu'elle n'avait pas vraiment envie d'en parler mais si elle avait lancé le sujet ce n'était pas pour rien.

"- Je n'ai trouvé personne qui valait la peine si c'est ça que tu veux savoir..aucunes n'étaient à ta hauteur."

Toutes les filles qu'il avait pu croiser étaient fades, sans intérêt et celles avec qui il avait eu une petite aventure n'avaient jamais réussit à le séduire au point qu'il ait envie de les revoir. Deux jours, c'est le plus longtemps qu'il ait tenu avec une fille quand il était là-bas. Il n'avait pas fait que ça non plus, disons qu'il avait profité, flirté pas mal et coucher nettement moins, elles devaient être au nombre de trois tout au plus. En agissant ainsi il avait juste à peine réussit à faire disparaître ses frustrations rien de plus, aucun n'avait réussit à toucher son coeur.
Il faut dire qu'avec Fleur comme référence il y avait du boulot pour réussir à être à sa hauteur, car elle était très haut dans l'estime de Zeck malgré tous les différents qu'ils avaient pu avoir. Elle restait sa référence, la seule femme qui lui avait donné envie de rester auprès d'elle et de lui être fidèle durant toutes les années qu'avait duré leur relation.

"- Et toi ? personne personne, même pas un petit bisou de rien du tout ?"

Il n'avait pas envie de connaitre la réponse mais posa malgré tout la question.

Une sale tête? Non il était très loin d'avoir une sale tête. Il avait l'air un peu fatigué sûrement le décalage horaire. Même comme ça je trouvais qu'il ressemblait à un ange. D'ailleurs je l'appelais toujours comme ça lorsque nous étions ensemble. Il était mon ange mais je l'avais laissé partir à mon plus grand regret.

"Toi une sale tête? Jamais même si tu le voulais tu n'y arriverais pas. "

Il allait sûrement mal le prendre mais peu importe je lui donnais mon avis. Puis j'avais bien mon portrait dans ses croquis et je n'en avais pas fait toute un plat. Il faut dire qu'il me connaissait par coeur alors c'était beaucoup plus simple pour lui. J'avais grandi auprès de lui, mon corps s'était transformé durant notre relation tout comme le sien. Je pouvais savoir où se trouvait tous ses tatouages et je pouvais situer les yeux fermés chacun de ses grains de beauté. Pourtant il y a une époque ou je me lassais pas de lui ou j'en avais jamais assez. Je souriais à sa remarque, heureuse de savoir qu'il ne m'avait pas oublié.

"C'est vrai que c'est difficile d'oublier ce genre de chose. Puis tu n'es pas le seul dans ce cas, je te connais aussi sur le bout des doigts."

Je savais qu'il ne fallait pas que j'insiste, que je me donne de faux espoir. Rien n'était comme avant et pourtant je n'arrivais pas à trouver quelqu'un d'autre. Pourtant je voulais savoir si j'étais la seule, s'il avait trouvé quelqu'un d'autre. Je fus gênée d'entendre ce genre de chose quoi que je l'avais bien cherché. Je bus une nouvelle gorgée en l'écoutant. Je ressentais de la douleur mais aussi de la joie de savoir que selon lui elle ne m'égalait pas.

" Je suis sûre que tu me surestimes, tu l'as toujours fait."

Je posais ma bière à côté de la sienne la fixant, évitant son regard, de me trahir à nouveau. Comme il l'avait dit il me connaissait par coeur. Il me retourna la question et je ne savais pas quoi lui répondre. Sur le coup, je pensais à certaines soirées, où j'avais trop bu et où j'avais peut-être légèrement craqué avec un ou deux jeunes hommes mais sans plus.

" Peut-être à une soirée trop arrosée avec un ou deux garçons, le troisième ne compte pas il a profité de la situation et je l'ai jeté dans la piscine. Mais je ne ressentais pas la même chose qu'avec toi, ce petit truc que je ne peux pas expliquer."

C'est vrai qu'en y pensant même un simple baiser de sa part me rendais heureuse. Il y avait une sorte de je ne sais quoi qui avait pour effet de me faire planer dans le pays des merveilles.

"Tu dois vraiment me prendre pour une sainte ou alors pour une folle même les deux. Je ne t'en voudrais pas tu sais si tu me le dis."

Il ne pu s'empêcher de pouffer de rire légèrement à ce qu'elle venait de dire.

"- C'est parce que tu ne m'as pas vu lors de ma dernière soirée à Londres, sinon tu dirais pas ça. Ils m'ont bien eut, j'étais complètement déchiré j'ai mis trois jours à m'en remettre, heureusement que je bossais déjà plus parce que je crois que j'aurai pas pu assurer une minute de boulot...j'ai été malade.. quelle bande de chiens..."

Il souriait en y repensant mais sur le coup ça l'avait fait moins rire, d'être malade comme ça deux jours de suite, le troisième c'était déjà mieux pas loin d'être encourageant. Surement qu'ils avaient du lui mettre quelque chose d'illégal dans une de ses boissons parce que jamais il n'avait été malade après avoir bu, même s'il avait abusé de l'alcool. C'est clair que cette dernière soirée avec ses "potes" il s'en souviendrait, surtout d'avoir été malade.

"- Non ! tu ne connais pas mon nouveau tatouage, je l'ai fait à Londres celui-là, donc c'est impossible."

Il voulait lui montrer qu'elle ne le connaissait pas autant qu'elle pouvait le penser et qu'il avait changé aussi un peu. Mais il ne lui montrerait pas ce tatouage, puisqu'elle l'avait vu en petite tenue un peu plus tôt et ne l'avait pas remarqué c'est donc qu'il se trouvait dans un endroit qu'elle ne pouvait pas voir s'il portait son boxer. D'ailleurs il comptait s'en faire un autre, mais attendant d'avoir un peu plus d'argent pour ça.

"- Pourquoi ? nous deux c'était génial avant que tu ne deviennes invivable, les seuls filles que j'ai rencontré elles étaient déjà invivables avant même qu'on se rapproche, tu parles ça donne pas envie..."

Il savait très bien qu'il aurait du mal à retrouver une fille aussi bien qu'elle avait pu l'être. Mais il savait aussi qu'il ne devait pas comparer les autres à Fleur, mais il n'y arrivait pas, à chaque fois il avait pensé à elle, aux moments qu'ils avaient passés etc.. et se rendait compte que personne ne lui arrivait à la cheville, c'est là qu'il avait compris qu'il l'avait dans la peau et qu'il lui faudrait beaucoup de temps pour l'oublier.
Zeck avait déjà bu une bonne partie de sa bière et écouta Fleur répondre à sa question. Bien qu'il n'avait pas tellement envie d'entendre la réponse, il ne pu s'empêcher de sourire lorsqu'elle parla du mec qu'elle avait poussé dans la piscine. Il n'avait aucun mal à voir l'image de la scène dans la tête et cela le fit sourire.
Ils tenaient tous les deux leur bière qui était posé sur la table, leurs mains n'étaient donc pas loin l'une de l'autre et Zeck ne pu s'empêcher de la regarder pendant quelques secondes. Donc elle aussi avait essayé de l'oublier, même si elle lui avait dit le contraire un peu plus tôt. Il ne lui en voulait pas pour ça.

"- Une fofolle oui, mais ça ne m'a jamais dérangé moi, tu le sais bien. Tes moments de folie étaient toujours mieux que nos prises de tête."

Zeck du retirer sa main pour la mettre devant sa bouche parce qu'il commençait à bailler, mine de rien le temps passait et discuter aidait à trouver le sommeil, du moins il n'aurait pas pensé que parler calmement avec elle le ferait bailler.

"- Excuse."

C'est ce qu'il lui dit après deux ou trois baillements et après avoir repris sa bière en main.

J'aurais payé bien cher pour voir sa tête à la fin de ces soirées. Il était plutôt drôle lorsqu'il abusait de la boisson. Sur ce point là je ne pouvais pas lui faire la morale car je n'étais pas mieux que lui. Sauf que le lendemain c'est moi qui devait s'occuper de lui. Ca ne me dérangeait pas c'était dans ma nature, un côté maman dont personne ne se plaignait.

"Ca devait être drôle à voir... si tu avais vu ma soirée de remise de diplôme ils m'avaient fait croire que je m'appelais plante verte. Oui j'avais un peu trop bu sachant que j'ai crié cette phrase pendant tout le trajet du retour."

C'est vrai qu'à un certain niveau d'alcool je devenais tout ce qu'il y a de plus pitoyable. Oui j'avais une très bonne descente mais cela faisait des dégâts à un moment ou un autre. Lui c'était la même chose. En parlant de lui, il avait donc un nouveau tatouage. Il en avait déjà plusieurs alors que moi je ne faisais qu'y penser.

"Encore un tatouage? Alors je vois bien un truc du genre un coeur avec écrit maman où j'en ai aucune idée."

Il avait toujours osé alors que moi je regardais calmement ce qui se passait autour de moi. Mais c'est ce qui faisait qu'on était si bien tous les deux. Je regardais toujours cette bouteille qui se vidait rapidement. C'est vrai qu'en repensant à la situation si ma mère ne serait pas tombée malade je n'aurais pas été aussi invivable. La cohabitation se passait plutôt bien avant cela. Puis je m'énervais pour un rien. Il semblait qu'il n'avait pas eu autant de patience avec les autres filles ce qui était dommage pour elles. Je rougissais quand même légèrement à sa remarque en espérant juste qu'il ne l'avait pas vu.

"Elles sont mauvaises cuisinières? Sérieusement, j'avoue qu'avant de me transformer en un monstre hystérique on était plus que bien tous les deux mais crois moi je suis lui d'être aussi parfaite que tu l'as toujours pensé."

C'est vrai que si je l'écoutais j'étais ce qu'il y avait de mieux. C'est peut-être pour cela qu'il n'arrivait pas à trouver quelqu'un d'autre alors qu'il le méritait amplement. Mon regard se dirigea alors vers lui furtivement. On avait eu ce genre de moment lorsqu'on vivait encore ensemble, sauf que l'on était moins distant, moins effrayé de souffrir à nouveau. Cette époque était bien révolue à mon grand désespoir. J'avais toujours le don de faire des choses folles dès que j'en avais l'envie. C'était plus drôle que nos disputes puis avec mon côté maladroit ça finissait souvent en chute et en fou rire. J'entendis le jeune homme bailler, il commençait à fatiguer et bien sûr il n'allait pas se coucher sans que je l'y oblige.

"Ce n'est pas grave mais si tu es fatigué tu peux aller dormir je ne t'en voudrais pas. Mieux que ça si tu arrêtes de faire ta tête de mule pour aller te coucher je te promets que demain tu auras un super petit déjeuner pour ton premier jour. Marché conclu?"

Je lui tendis la main comme gage de bonne foi comme je faisais toujours pour les paris en espérant qu'il allait se reposer un peu.

"- M'étonne pas de toi."

Et il ne pu s'empêcher de sourire, imaginant très bien la scène, comme toujours avec elle. Et en plus il avait manqué ça. Il avait manqué beaucoup d'événements importants dans la vie de Fleur et n'avait pas été là pour elle dans les pires moments. Il savait à quoi s'attendre quand il avait pris la décision de partir, mais en parler maintenant lui faisait de la peine. Lui, qui avait pensé que tout était terminé entre eux se rendait compte qu'il en était loin. Il avait tellement de regrets maintenant qu'il la revoyait. Mais il savait aussi que s'il ne l'avait pas revu, tout ça aurait été moins douloureux. Seulement, le destin avait décidé de les réunir à nouveau. C'était quand même sacrément bizarre qu'ils se retrouvent comme ça, ici, en colocation. Y'a quand même des coïncidences pour le moins étranges.

"- T'en a plutôt aucune idée, c'est pas mon genre ce genre de tatouage tu le sais bien."

Et encore une fois il sourit et la regarda. Pourquoi est-ce qu'elle était toujours aussi belle, toujours aussi intéressante, toujours aussi elle.

"- J'en sais rien, j'ai pas été aussi loin. Et j'ai jamais dit que tu étais parfaite, loin de là, t'as aussi tes petits défauts, j'en ai conscience tu sais. C'est juste que... toi et moi on se connaissait tellement bien et on s'entendait bien à une époque..."

C'est là qu'il soupira et qu'il la lâcha du regard, s'occupant de regarder sa main ou sa bière ou la table. Il y avait tellement de souvenirs qui lui revenaient en mémoire. Baillant, s'excusant il termina ensuite sa bière et c'est là qu'elle lui parla à nouveau, insistant pour qu'il aille se coucher.

Zeck se leva, attrapa sa main et se contact lui fit perdre pieds quelques secondes, ce qui fit un léger décalage sur la réponse qu'il lui donna.

"- Laisse tomber le petit déjeuner, j'sais même pas si j'aurai faim tu me connais, le matin un café me suffit en général. Par contre tu vas te coucher toi aussi, tes gosses on besoin d'une instit qui a bien dormit, sinon tu serais encore capable de trébucher sur un crayon.."

Il la regarda et son regard était insistant, comme s'il attendait une réponse positive de sa part. En gros, il n'irait pas se coucher si elle ne faisait pas de même. Une partie de lui avait même envie de dormir dans le même lit en tout bien tout honneur, qu'elle juste parce qu'elle lui avait manqué, mais ça il ne lui avouerait jamais. Il finit par lâcher sa main à regret mais c'était mieux ainsi, inutile de lui donner de faux espoirs.

Je savais qu'on avait raté des moments importants durant cette année mais on ne pouvait plus revenir en arrière. Oui j'aurais préféré qu'il soit là quand j'en avais besoin mais pas en sacrifiant cette opportunité. Puis il y aurait peut-être d'autres fêtes, d'autres occasions d'avoir des bons moments enfin je l'espérais. On était bien dans la même pièce sans pour autant se battre pour savoir qui était le coupable de notre rupture. C'est vrai que j'avais des regrets, que je culpabilisais mais hors de question de l'avouer en tout cas pas aujourd'hui.
On revint à cette histoire de tatouage à laquelle je n'avais aucune idée encore une fois. Il ne me disait jamais rien sur ce qu'il comptait faire jusqu'à ce que le résultat soit là. Ca ne me dérangeait pas au contraire j'adorais les surprises.

"C'est ça bien vrai mais je vais mener l'enquête."

Je n'étais pas du genre à lâcher l'affaire bien au contraire. Puis tout était naturel avec lui, chacun pouvait être lui même sans que ça nous dérange. Oui on avait nos petites disputes, mais ce n'était pas un problème pour moi bien au contraire. Au moins, c'était un soulagement que ces filles ne soient pas restées aussi longtemps pour cela.

"C'est vrai que tout paraissait si... nature entre nous. "

Je le regardais toujours furtivement, de crainte de me trahir. Enfin jusqu'à ce que je l'entende bailler. C'est vrai qu'il était vraiment tard et qui si ça continuait il risquait de s'endormir dans cette cuisine. Il fallait bien que je le force à aller dormir sinon il n'allait pas bouger d'un centimètre. Je lui avais donc proposé un accord tout en tendant ma main en guise de bonne foi. Il savait que je tenais toujours mes paris mais bon je n'avais pas le choix. Le contact de nos mains me fit frissonner à nouveau mais je tentais de le cacher. Il modifia les termes du pari insistant aussi pour que j'aille dormir. Je riais légèrement à sa remarque.

"De toute façon je n'ai pas le choix. Et je ne suis tombée qu'une fois devant eux. Bon ben bonne nuit."

Il lâcha ma main et je me dirigeais alors vers ma chambre à regret pour aller dormir. Étrangement, je trouvais le sommeil plutôt rapidement. Je ne dormis peut-être pas très longtemps mais ça m'avait fait du bien. Il était encore en train de dormir puisque je n'entendis aucun bruit. Je me dirigeais alors vers la salle de bain pour aller prendre une bonne douche, me maquiller et attacher mes cheveux en un chignon. Je pris ensuite le temps d'enfiler une robe avant d'aller faire du café comme je l'avais promis. Je pris une tasse et je bus mon café en regardant la plage à travers ma fenêtre. J'avais eu le temps de terminer ma tasse et faire un peu de ménage lorsqu'il se réveilla. Il lui fallut un moment pour qu'il me rejoigne dans la cuisine lui tendant une tasse.

"Bonjour, comme promis j'ai fait du café. Si tu as besoin de quelque chose, n'importe quoi n'hésites pas j'ai encore quelques heures devant mo avant d'aller bosseri."

"- Bonne nuit."

Il fit son petit tour dans la salle de bain avant d'aller se coucher. Mais il eut beaucoup de mal à s'endormir, regardant le plafond de sa chambre dans la pénombre, tournant un peu avant de réussir à s'endormir. En fait, il était tellement fatigué, tellement courbaturé qu'il avait eu du mal à se détendre pour dormir sereinement et puis sa prise de tête avec Fleur avait un peu hanté son esprit. Il avait donc fallu qu'il réussisse à se vider la tête, chose pas évidente pour lui, car il avait pensé que s'épuiser physiquement aurait été suffisant. Il avait même pensé plusieurs fois à se lever et aller frapper à la porte de la jeune femme pour savoir si elle était encore éveillé. Elle ne cessait de le hanter et l'envie de la prendre dans ses bras lui revenait bien trop souvent.

Quand il ouvrit les yeux il était déjà tard, mais n'était pas en retard. Au final il avait quand même bien dormit mais fut surpris par les courbatures qu'il ressentit aussitôt qu'il bougea. Il avait trop abusé la veille avec cette course, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi loin dans ses limites.

Il sortit de la chambre et prit une nouvelle douche, histoire de se réveiller un peu, puis il fit un petit brin de toilette afin de ressembler à quelque chose, et puis un petit coup de rasoir aussi. Puis il retourna dans sa chambre pour s'habiller.
Jean et chemise devrait suffire à le rendre présentable et correct vis à vis de ses nouveaux employeurs et collègues de travail.

Il était nerveux ce matin et il n'y avait pas que le fait qu'il commence son nouveau travail. Quand il arriva dans la cuisine, Fleur était déjà là et ça sentait bon le café chaud.

"- Salut !"

C'est ce qu'il lui dit alors qu'il semblait réveiller mais ne l'était pas encore totalement. Il n'y avait que le café pour le réveiller complètement. Mais bizarrement il s'approcha de Fleur et déposa un léger bisou sur sa joue. C'était un peu instinctif diront nous, chose qu'il faisait avec ses amis lorsqu'il était en angleterre et qu'il restait dormir chez un pote par exemple. Il ignorait comment elle le prendrait mais sur le coup c'était le cadet de ses soucis.
Il attrapa ensuite une tasse et la remplis de café encore fumant, puis il en pris une gorgée, se doutant bien qu'il était devait être chaud. Mais cette première gorgée lui fit le plus grand bien. Descendant rapidement dans son estomac, il sentait déjà les effets de la caféine sur son corps.

"- Y'a un truc à manger ?"

Sans attendre sa réponse il ouvrit le frigo puis le placard où il avait du voir de la nourriture la veille et retourna au frigo avant de sortir la pizza qu'elle avait ranger la veille. Zeck n'avait pas fait les courses, ses courses, en général en colocation c'était comme ça que sa fonctionnait. Mais lui avait attendu l'arrivée de sa coloc pour en parler, mais la surprise de voir Fleur lui avait fait oublier l'essentiel. Donc pour le moment il se nourrissait sur le compte de la jeune femme. Bref, tout ça pour dire qu'il en pris une part, il avait super faim ce matin. Probablement à cause du sport qu'il avait fait le soir même. Le café et la part de pizza ça lui fit un bien fou. Il rangea ensuite ce qui restait là où il l'avait pris.

"- J'f'rais des courses ce soir t'inquiètes, j'remplacerai ce que je t'ai pris promis."

Terminant son café puis s'étirant un peu, beaucoup même il la regarda et lui demanda.

"- Sa va toi, t'as dormit un peu ?"

Je fus surprise d'avoir réussi à dormir, bien qu'il avait hanté mes rêves. J'avais revu notre rencontre, notre premier rendez-vous, mais aussi nos disputes jusqu'à la rupture. En gros, un bref résumé de notre histoire C'est peut-être pour cela que je m'étais réveillée aussi tôt pour aller bosser. Il devait être cinq heures lorsque j'ouvris les yeux pour ne plus réussir à les refermer. Il fallait donc que je me lève, je n'avais pas le choix. La douche me fit un bien fou, au moins j'évitais de penser à lui. Je pris quand même le temps de me maquiller pour cacher la fatigue due aux émotions de la veille. C'est vrai que je préférais être naturelle mais quand on avait pas le choix il fallait utiliser des artifices. Au moins je ressemblais à quelque chose. Au moins, tout était prêt puisque j'avais passé la veille à préparer mes affaires histoire de me calmer les nerfs.
Il ne mit pas trop de temps avant de se réveiller mais j'avais quand même eu le temps de me préparer. Il y avait un avantage à être matinale, on ne risquait pas de se battre pour la salle de bain. Lorsque Zeck arriva dans la cuisine il semblait nerveux sûrement à cause de son boulot. A ma grande surprise, il déposa un baiser sur ma joue. Je ne savais pas trop comment réagir au début puis je compris rapidement que c'était de la politesse rien de plus. Il prit alors son petit déjeuner allant chercher la pizza de la veille pour la manger. Je le regardais pas tant surprise que cela qu'il termine la pizza. C'est vrai qu'il n'avait pas eu le temps de faire ses courses donc je ne lui en voulais pas. Il voulait remplacer les choses qu'il avait prises la veille. Je lui fis un léger sourire.

"Ne t'inquiètes pas ça ne presse pas. Puis je devais y aller après le boulot pour acheter des pansements pour ma main."

Je regardais alors mon ex en lui montrant ma bande même si je pense qu'il s'en souvenait encore. J'attendis qu'il soit enfin réveillé pour parler mais il commença à engager la conversation.

"Pour tout dire, je n'ai pas dormi longtemps je repensais à certaines choses un peu comme toi je présume. Trop d'émotions pour nos petites têtes blondes. Le point positif c'est que tu es quand même prêt pour première journée. En tout cas, tu as la classe."

Elle sembla surprise lorsqu'il lui dit bonjour en l'embrassant, lui même avait pas fait attention. D'une certaine façon c'était sans doute aussi bien parce qu'il aurait pu se sentir mal à l'aise de son comportement. En même temps on reprend vite ses habitudes dans ce genre de circonstances et même s'ils n'étaient plus ensemble il avait le droit d'être affectueux avec elle. Après tout, ils étaient tous les deux responsables de leur rupture et quelque part Zeck n'avait pas encore fait le deuil de leur relation, même s'il avait essayé mais en vain de l'oublier. Et les sentiments qu'il ressentait encore plus elle étaient forts, bien plus fort qu'il n'aurait pu l'imaginer. Alors, l'embrasser sur la joue ou même la prendre la prendre dans ses bras ne devait pas le déranger plus que ça.
Quand elle lui montra sa main il ne pu s'empêcher de la regarder. Elle c'était fait un sacré bandage, il y avait sans doute moyen de minimiser un peu tout ça.

"-S'tu veux on peu refaire ton bandage, je peux regarder."

Il ne pu retenir un sourire lorsqu'elle lui dit qu'il avait la classe. C'était un compliment venant d'elle et il avait toujours apprécié ses compliments.

"- C'est gentil, j'espère que je serais à la hauteur et que je ferais pas trop touriste là-bas..."

C'est vrai qu'il était nerveux et l'envie de prendre une cloque commençait à devenir pressante, mais il se retenait parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas fumer à l'intérieur. Il avait toujours respecter ça que ce soit avec elle ou n'importe qui d'autre. Et il était encore un peu tôt pour ouvrir la fenêtre ou sortir. Donc s'il voulait fumer, il devrait attendre d'être dehors. C'est sans doute pour cette raison qu'il se servit un autre café.

"- Tu sais ces gamins ils ont quand même de la chance d'avoir une instit comme toi, moi à leur âge j'aurai eu le béguin pour la mienne si elle avait été comme toi."

Malheureusement, la sienne s'était une dame âgée qui faisait ses dernières années d'enseignement avant de prendre sa retraite. Zeck termina sa tasse avant de la déposer dans l'évier de la cuisine. Puis il la regarda quelques secondes avant de recommencer à parler puis de se raviser.

"- Fleur ..... non rien..."

Il se sentait vraiment con là d'un coup, pourquoi il avait eu cet besoin de lui demander ça ? il était parfois assez impulsif et cette envie de la prendre dans ses bras avait été plus forte que sa rancune. C'était con, et elle n'allait rien comprendre et puis surtout elle allait se dire qu'il n'était vraiment pas bien dans sa tête s'il lui demandait pour la serrer dans ses bras. Il avait soudain ressentit l'envie, le besoin, sans doute parce que son job le rendait nerveux et qu'il avait la trouille de ne pas être à la hauteur, d'être en dessous de ce qu'on attendait de lui, de s'être carrément planté de direction.

Ses gestes m'avaient manqué. Il y a des habitudes qui restaient tenaces simplement parce que c'étaient des choses naturelles pour nous. Oui j'étais surprise mais en aucun cas je ne pouvais lui en vouloir pour cela. J'avais enterré la hache de guerre hier soir et je ne voulais pas la ressortir parce que je me faisais des films. C'est vrai que c'était plaisant de recevoir un baiser de sa part mais je n'allais pas trop lui montrer. Mes yeux se tournèrent vers mon bandage qui avait une sale tête, faut dire que pleurer en faisant ce genre de chose n'aidait pas. Je me demandais comment j'allais faire pour écrire aujourd'hui. Je me débrouillerais comme toujours. En lui montrant j'avais quand même l'air fière de mon bandage malgré sa drôle de tête. Sa proposition était quand même plaisante puisque sinon ils allaient se moquer de moi au boulot.

"Je veux bien si tu as le temps. Au moins je n'ai plus mal c'est bon signe."

C'est vrai qu'il avait la classe comme ça, de toute façon pour moi il pouvait mettre ce qu'il voulait ça lui aller. Je sais que je devrais pas penser à ça mais quand les sentiments viennent ils préviennent pas à l'avance. En tout cas il avait vraiment l'air nerveux, un peu trop même.

"Depuis quand tu es un touriste, tu vas les éblouir et s'ils n'apprécient pas ton talent alors tu vas bosser avec des crétins."

Je disais cela alors que j'avais ressenti le même stress lors de ma première journée. J'avais de la chance d'être douée avec les enfants. On avait tous les deux notre talent particulier lui le dessin, moi les enfants. Son compliment me fit rougir peut-être parce que je ne m'y attendais pas.

" Merci mais je crois qu'ils ont une préférence pour mes collègues. Je suis peut-être la plus jeune mais je ne suis pas la plus jolie."

Je pensais vraiment ce que je disais, il y en avait des beaucoup plus jolies au boulot mais je ne m'en plaignait pas. Je fixais le fond de ma tasse qui n'était pas encore vide lorsque sa voix me troubla. Je relevait alors les yeux me demandant bien ce qu'il avait. Je me risquais à m'approcher de lui posant ma main sur son épaule pour le rassurer un peu.

"Je sais très bien qu'il n'y a pas rien alors dis moi ce que tu voulais me demander. Et j'ai bien dit si tu avais besoin de quelque chose n'hésites pas."

"- D'accord on s'en occupe après."

Après, c'était après le café qu'il avait prévu de reprendre, parce que un ce n'était pas suffisant pour le calmer, maintenant qu'il était bien réveiller.

"- Parce que j'suis pas certain d'être à la hauteur, ce job est décisif pour mon avenir. Si je me plante, ça va tout changer pour moi, je vais devoir tout reprendre à zéro et j'aurai perdu mon temps pour rien au final."

Il avait beau être ambitieux, il n'était pas à l'abris d'une erreur de parcours, de plus, il ignorait s'il serait à la hauteur sur le terrain. En théorie il était bon, mais peu être que l'ambiance, ou la charge de travail ferait qu'il ne pourrait pas tenir le rythme ou réussir ce qu'on attendait de lui et il n'en menait pas large.

"- Arrête de te sous estimer ma puce, t'es une femme géniale et une instit hors paire j'en suis sur."

Il n'avait pas fait attention à ce qu'il venait de dire, du moins la manière dont il avait parlé. Les vieilles habitudes reviennent sans même qu'on s'en rende compte et là c'était exactement ce qu'il venait d'arriver. A aucun moment il ne c'était rendu compte qu'il était trop familier avec elle.

Le fait qu'elle se rapproche comme ça de lui, pour poser sa main sur son épaule le mit un peu mal à l'aise et pourtant, maintenant qu'elle était proche il n'avait qu'une envie la serrer contre lui et la prendre dans ses bras. C'est sur que ça lui donnerait un peu de force pour affronter sa journée mais ce n'était pas une bonne idée vis à vis de la situation. Il était encore un peu tôt pour se genre de familiarité. Alors il se ravisa une fois encore.

"- Non, rien. Fait voir ta main sinon après j'aurai plus le temps."

Pour ma main, je pouvais attendre un peu, qu'il termine de prendre son petit déjeuné. Au moins je pouvais me préparer à ce nouveau contact qui je savais allait me faire quelque chose. Sa présence dans la pièce était suffisante pour me déstabiliser. Lui aussi l'était mais pour autre chose. Je sentais qu'il allait paniquer et même s'il m'en voulait je n'allais pas le laisser partir comme ça.

"Ecoute moi tu ne vas pas te planter, cette journée va super bien se passer. Après tous tes sacrifices que tu as fait, aujourd'hui ne sera qu'un tremplin pour ta carrière et tu sais que dans ce domaine j'ai toujours raison."

Je tentais de lui redonner confiance autant qu'il l'avait fait pour moi durant notre relation. Notre façon de parler n'avait pas changé. Je pense que c'est parce qu'on avait pas encore remarqué mais d'ici quelques temps ça changera. De toute façon tout change. Je ne fis que sourire à sa remarque ne sachant pas trop répondre à ses paroles. Avant, je me serais sûrement blottie contre lui après l'avoir embrassé mais à cet instant précis je ne pouvais pas me le permettre. Il fallait que je me calme et que je me sorte toutes ces idées de ma tête.
Je partis donc dans la salle de bain chercher le nécessaire pour mon bandage après m'être inquiétée pour son comportement. Il ne voulait pas m'avouer ce dont il avait besoin comme si sa fierté prenait encore le dessus. J'avais au moins essayé de savoir pour lui remonter le moral. Je lui tendis alors ma main bandée un sourire aux lèvres.

"Je crois que ça pourrait fonctionner... enfin la colocation. Et ce soir si ta journée se passe bien on fêtera ça. Sauf si tu trouves que c'est trop tôt..."

J'étais peut-être allée trop loin mais j'étais sincère avec lui. J'insistais peut-être un peu trop mais je voulais qu'il reste parce que je n'allais pas le laisser partir une seconde fois.

"- J'espère... j'espère vraiment...."

Oui, dans le fond il espérait vraiment qu'elle avait raison et que pour une fois ce qu'elle disait était vrai. Pas qu'elle était du genre à dire n'importe quoi, mais disons que rien n'était joué et qu'elle pouvait se tromper. Une erreur de sa part, un mot de travers, ou une simple mal compréhension et il allait s'en prendre plein la tête, montrant à son employeur qu'il avait fait une erreur en le choisissant lui plutôt qu'un autre. Parce que n'oublions pas qu'il c'était battu pour avoir cette place et que d'autres la désirait aussi.

Lorsqu'elle revint avec le nécessaire pour refaire un bandage, après qu'il ait fait en sorte de détourner la conversation, il lui prit la main et commença doucement à retirer le bandage. Il devait faire attention pour éviter de lui faire mal puisqu'elle venait de dire qu'elle ne sentait plus rien. Il valait donc mieux éviter ce genre d'accident et lorsqu'il retira la compresse qu'elle avait mis il fit tout doucement aussi afin de ne pas faire saigner la plaie. Il met un certain temps à décoller celle-ci de la paume de la jeune femme, mais il le fallait, il n'avait aucune envie de devoir l'emmener en urgence à l'hopital car il finirait par arriver en retard à son boulot. Et pour un premier jour ça ne le ferait pas, déjà qu'il avait la trouille, et que cette trouille ne semblait pas vouloir partir.

"- Je sais pas Fleur, j'te l'ai dit c'est super bizarre comme situation et je...."

Il termina de retirer la compresse, ne retirant quasiment pas la petite croûte qui s'était formée entre la plaie et la compresse, juste un peu rougit par le fait de l'avoir retirée. Il l'examina quelques secondes, ce n'était pas si grave que ça finalement et elle n'avait vraiment pas besoin de points. Par contre, il est vrai qu'elle était profonde la veille, mais le fait qu'il ait retiré le petit morceau de verre qui s'y trouvait avait du arranger un peu les choses.

"- j'suis pas certain de pouvoir tout partager avec toi, c'est encore trop tôt...."

Ce qu'il entendait par là, c'était le fait de la voir avec d'autres personnes, dans cet appartement et tout ça. Il n'était pas prêt à accepter ça, ils n'étaient pas encore assez à l'aise avec cette idée et il l'aimait trop encore pour accepter qu'elle soit proche d'un autre. Il fallait qu'il se détache d'elle, qu'il tire un trait sur le passé et pour le moment il en était bien loin.
Il prit ensuite une autre compresse, propre cette fois-ci la déplia puis la coupa, ce qui faisait qu'elle était déjà bien moins volumineuse et la posa sur la plaie, toujours avec délicatesse puis lui refit le bandage, en essayant de le faire le moins volumineux et épais possible, afin que ça reste discret aux yeux des autres et qu'elle soit plus à l'aise à son travail.

"- Voilà, ça te va comme ça ?

Sa main était toujours sur la sienne, prêt à tout défaire si elle n'était pas satisfaite de son travail.

Je ne ressentais pas vraiment la colère que j'avais contre lui hier. C'était étrange mais plus je le voyais et plus je me sentais apaisée. Je n'avais pas encore encaissée entièrement le choc mais j'étais encore perdue. Je fixais alors Zeck qui commençait à un peu se détendre à force de lui parler. Je savais m'y prendre pour le calmer un peu, ce n'était pas la première fois que je le voyais paniquer. Les seules fois où il ne paniquait pas c'était quand il s'agissait de notre relation de couple. Si seulement tout pouvait être comme avant. On avait toujours une réponse à un problème, il y a même des fois où un seul regard suffisait pour nous rassurer.
Il pris alors le temps de s'occuper de ma main avec une telle douceur, il voulait éviter de me faire du mal à nouveau. Il y allait étape par étape, tout en m'avouant qu'il pensait que c'était trop tôt. Tout était étrange et c'est déjà bien si nous parlions calmement. Il avait peut-être raison sur le coup. Je le regardais en train de s'occuper de ma plaie qui semblait avoir commencé à cicatriser. Ce qu'il disait me faisait quand même du mal alors que ce n'était qu'une simple constatation.

"Ce n'est pas grave et j'avais oublié que j'allais à un cours de danse ce soir donc le problème est réglé."

Bon j'avais menti mais au moins j'avais une excuse pour fuir un peu l'appartement ce soir. Une fois le bandage terminé, j'examinais attentivement ma main. Il me demanda si le bandage était bien. Je retirais alors ma main de la sienne pour la poser le long de mon corps.

"C'est parfait, merci encore. Tu devrais y aller sinon tu vas être en retard et moi aussi d'ailleurs."

Je mis alors mes escarpins à talons compensés avant de partir chercher les affaires que j'avais posé dans ma chambre. Il était toujours là, peut-être qu'il ne commençait pas encore maintenant.

"Bon ben j'y vais, je risque de rentrer tard donc ne m'attends pas. S'il y a un problème appelle moi."

Zeck avait un peu moins la pression, sans doute à cause du fait qu'il se concentrait sur la plaie et le bandage de Fleur. C'était du boulot mine de rien. Et autant il était capable de monter haut dans les tons quand il était en colère, d'être méchant aussi parfois avec ses mots et il rancunier dans son attitude, autant il pouvait se montrer doux et tendre quand il le fallait.
Visiblement Fleur n'avait pas vraiment compris ce qu'il sous entendait mais il n'avait pas non plus très envie de lui expliquer en détail ce qu'il avait voulu dire, alors il ne dit, déçu malgré tout qu'elle n'ait pas saisi. Et fut surpris de l'entendre lui dire qu'elle prenait encore des cours de danse. Il pensait que maintenant qu'elle bossait, elle avait tourné la page à ce niveau là. Visiblement il se trompait bien et pensait la connaitre mais ce n'était plus le cas. Bon, il c'était quand même écoulé un an, donc forcément certaines choses avaient changés pour elle.

"- Ouais, t'as raison je vais y aller."

Il fit comme elle, retourna dans la chambre, attrapa son sac pour aller bosser, sa veste, ses clefs et son casque. Puis il retourna dans le salon.

"- Faudra penser à me donner ton numéro, sinon je vais avoir du mal. Moi je t'ai mis le mien dans le frigo au cas où tu n'avais pas remarqué. Bonne journée et à plus alors."

Il la laissa passer devant et sortit le dernier, en passant la porte il sortit une cigarette de sa poche et l'alluma. Ce que ça faisait du bien, il allait pouvoir se détendre un peu avant de prendre sa moto pour aller bosser.
Il l'avait laissé partir devant pour pouvoir fumer tranquillement, sans la déranger.

Je savais que la situation pouvait être délicate pour lui, il se retrouvait avec celle qui lui avait brisé le coeur. Au moins ma main était enfin prête pour assurer ma journée de boulot. Il était temps de partir pour tous les deux quand je me rendis compte qu'il n'avait pas mon numéro de téléphone. Je me sentis idiote sur le coup. Moi qui avait cru que je l'avais posé sur le frigo à croire que depuis son arrivé je n'avais eu le temps de m'organiser. Je pris donc le temps d'enregistrer son numéro sur le frigo avant de lui envoyer un message où se trouvait simplement mon prénom. Je n'allais pas écrire quelque chose d'autre alors qu'il l'avait si bien dit c'était trop tôt. Je ne voulais pas passer pour la fille qui voulait récupérer son ex, simplement pour une simple colocataire même si ce n'était pas simple. Puis au moins c'était discret.

"Et voilà au moins une bonne chose de faite."

Je récupérais alors toutes mes affaires avant de partir en direction de ma voiture que j'avais garé près de l'entrée. Je rangeais mes sacs à main avant de monter à l'intérieur. Je soufflais un bon coup avant de démarrer et partir en trombe pour aller travailler, au moins je pouvais m'amuser et l'oublier un peu.