J'adore les cours, mais je dois bien avouer que parfois je voudrais tellement travailler en temps plein, je mélange cours et travail, c'est bien, on me dit souvent que je suis courageux, surtout que je prends le travaille généralement l'après-midi lorsque je n'ai pas cours et le week-end, ce qui me laisse parfois peu de temps entre le moment de travailler et aussi de réviser, par chance, parfois c'est assez calme, donc je peux travailler et réviser.
Alors que je suis assis sur le banc avec mon téléphone en main, j'envoie un message à Abi en lui disant que j'étais sur le banc et que ça me fait du bien de prendre un peu d'air. Je ne suis pas un anti-sociale, mais j'aime aussi rester au calme et aussi parfois seul, c'est sans doute aussi parce que je n'accepte pas vraiment mon homosexualité, enfin si, je l'accepte, même si je n'en parle pas beaucoup.
Je lève de temps en temps la tête et je vois Tobi, celui que j'aime en secret, je ne sais pas si j'osais aller vers lui un jour, mais je sais qu'un jour, il sera trop tard parce que je n'ose pas lui avouer et il finira sans doute par se lasser de mon attitude, tout le monde dans l'école pense que je suis réellement en couple avec Abi, mais ce n'est pas le cas, certes j'aime Abi, mais pas de la façon dont les gens voudraient le croire.
Je me remets aussi vite sur mon téléphone, je vois un message de ma mère qui me demande si je rentre ce soir pour manger en famille, je soupire, je sais très bien que mon père espère que j'amène Abi, depuis que je lui fais croire que je suis en couple avec elle, il pense que nous allons nous marier et qu'en plus, je vais reprendre la tête de son entreprise, mais je ne veux pas.
C'est alors qu'une personne s'arrête prêt de moi, je lève la tête et je vois une jeune femme, bon pas assez jeune pour faire partie des élèves et ce n'est pas une prof, je sais, j'ai une bonne mémoire et son visage me rappelle quelqu'un sans pour autant savoir ... Sans doute, je l'ai vu dans la rue et depuis je l'ai en tête.
C'est alors qu'elle me salue et me demande si elle ne me dérange pas ... Hum, j'aurais bien envie de lui dire « vous me dérangez », mais cela ne serait pas bien vu que déjà, ce n'est pas comme-ci il y avait une bande d'amis autour de moi, Abi allait sans doute arriver ... Ou alors elle serait en train de travailler ... Il ne me reste qu'une chose à faire, je ne vais pas attendre à ne rien faire, je me devais de l'aider, je lui adresse donc un petit sourire.

-Bonjour, hum ... Non, vous ne me dérangez pas, je pense que ça se voit, parce que contrairement à beaucoup d'autres élèves, je suis tout seul, vous cherchez le bureau de la direction ou alors vous cherchez peut-être votre classe ?

Oui, le fait qu'elle ait besoin d'aider dans une école, c'est soit qu'elle cherche quelque chose ... Bon, je dois bien avouer que je peux aussi me tromper, mais en tout cas, je vais bien sûr l'aider, je ne vais pas la laisser comme ça, certainement qu'elle aurait besoin de quelqu'un pour l'aider, l'école était quand même assez grande et on pouvait vite s'y perdre si on ne connaissait pas trop.

Cependant, je me mets toujours à regarder la demoiselle, ce qu'elle voulait m'intéresser dans le sens ou, si je pouvais lui rendre un service ça ne serait pas plus mal. J'attends toujours patiemment qu'elle me dise ce qu'elle désire, je suis de nature à être très curieux, alors le fait qu'une personne s'approche de moi en me demandant un coup de main, cela m'intéresse, bon s'il s'agit de quelque chose que je peux répondre ça va ... Par contre il ne faut pas me demander par exemple où est untel parce que je ne suis pas quelqu'un qui a beaucoup d'amis.

Je continue d'observer la demoiselle, je me demandais le « pourquoi » elle aurait bel et bien besoin de quelqu'un, elle me donnait l'impression de ne pas avoir confiance aux gens, enfin peut-être pas confiance, parce que sinon elle ne serait pas venue vers moi, mais elle devait sans doute avoir peur, elle n'avait pas l'air d'être quelqu'un qui serait se défendre ... Enfin en apparence, parce qu'il faut dire qu'elle était toute fine, même si on m'a toujours dit « l'habit ne fait pas le moine » là j'ai vraiment l'impression qu'elle est du genre à être un peu « peureuse ».

C'est alors que je lui dis qu'elle ne me dérange pas et ensuite elle m'avoue qu'elle a une trentaine de livres à apporter au secrétariat, je me mets alors à comprendre qu'elle ne pouvait pas les porter seule, mais aussi que ça devait sans doute la déranger de faire plusieurs fois le trajet. Je me mets à réfléchir, puis cela me dérangerait de la laisser dans l'embarras, elle devait être assez « courageuse » pour oser venir aborder quelqu'un et donc juste pour ça, cela ne me dérange pas de l'aider. Surtout que contrairement à beaucoup d'autres personnes dans l'école, je suis tout seul. Je respire un bon coup en attendant la fin de sa phrase, oui, je ne supporte pas couper la parole aux personnes.

-Je veux bien vous donnez un coup de main, je me doute qu'une trentaine de livres, ça doit être très lourd pour une personne. Allons-y.

[i]Je me surprends à accepter, moi qui en temps normal, j'aurais sans doute dit non, serait-ce surtout par rapport à la culpabilité que j'ai au fond de moi, ce que je fais subir à Abi, ce n'est pas humain, et même si je me fais « racheter » par rapport à cette bonne action, je continue tout de même à jouer à ce jeu. Je me lève alors du banc, je me mets à la hauteur de la demoiselle, en plus d'être fine, je la dépasse un peu taille, bon, je dois bien avouer que je ne suis pas non plus une armoire à glace, je ne suis pas super musclé, mais la chance d'être un homme, c'est que les muscles, nous les avons quand même. J'attends qu'elle passe devant pour me montrer où était sa voiture et aussi porter quelques livres.