Emily & Aaron
Just remember ♥
La vie aux Etats-Unis était moins facile que ce que je l'avais imaginé. J'avais en effet, vaguement imaginé que j'arriverais et qu'à la seconde où je poserais le pied sur le sol américain, je trouverais la jeune femme que j'étais venu cherché et que j'arriverais à percer dans la musique. Mais tout ceci n'était qu'un rêve et un rêve n'est pas la réalité de la vie, c'est juste un songe qui peut se révéler prémonitoire ou destructeur avec le temps. J'étais bien vite redescendu sur terre, la vie n'était pas plus simple en Amérique, au contraire, en cherchant la route de mon nouvel appartement, j'avais pu entrevoir des militaires redescendu au statut de sans domicile fixe, j'avais pu aussi constater que les nouveaux arrivants croyant au rêve américain étaient vite dégoutés par les habitants qui se faisaient un plaisir de détruire vos minces espoirs.

Après toutes ces découvertes et mon incapacité à retrouver celle que j'étais venue cherché, j'avais un grand besoin de me ressourcer. Mais où pouvais-je bien le faire ? En Irlande, la question ne se serait même pas poser, les pubs étaient présents à chaque coin de rue à Galway et c'était également dans ma ville natale que se trouvait mes repères, ici, j'étais comme complétement perdu et je n'aimais pas cette sensation. Je ne savais même pas si les américains avait des bars autres que ces discothèques bruyantes et ces bars pour vieux. Chaque soir, je passais dans les rues, cherchant désespérément mon bonheur dans les petites rues de a nouvelle ville. Je ne trouverais peut être pas dès le début mon bonheur mais je refusais d'abandonner, je voulais réussir, réussir tant que je pouvais encore, réussir tant que j'étais en vie et que la maladie ne m'avait pas pris tout ce qu'il me restait.

Ce soir, j'avais poussé ma recherche jusqu'au petit quartier de River Front qui était jalonner d'anciennes usines désaffectées. Le genre de quartier vivant que j'aimais, le genre de quartier qui avait réussi sa reconversion et qui pouvait accueillir des bars de tous les genres, peut être un bar comme je le recherchais. Marchant longuement, je finis par voir un petit bar qui m'attirait inexorablement. Sans hésiter, je passais la porte et me dirigeais vers le bar. L'impression que ce lieu dégageait me plaisait énormément et commandant un verre de whisky, je pris un peu de temps pour observer la décoration apaisante du lieu et les personnes présentes. Mon regard se reporta sur la charmante serveuse qui me servit mon verre, je lui fis un petit sourire charmeur et commença à la draguer. J'avoue que je comptais un peu sur mon accent irlandais pour faire chavirer le cœur de la jolie blonde. Ce que je n'avais pas prévue en revanche, c'est que mes yeux s'arrêterait sur une chevelure brune bien connue alors que la jeune serveuse semblait réceptive à mes avances. La chevelure bougea et un visage bien connu se tourna vers moi, des yeux marrons à couper le souffle rencontrèrent mes prunelles bleus, mon cœur s'emballa même si mon visage restait impartial. Je venais de la retrouver, elle, Emily ...  

BY .TITANIUMWAY

Emily & Aaron
Just remember ♥
Ses yeux bruns noisette que je connaissais par cœur. Des yeux qui ne faisaient que raviver les souvenirs enfouis du passé. Des souvenirs heureux comme des fous rires, des nuits magiques, des soirées démentes et des moment de totale insouciance mais aussi des souvenirs beaucoup moins joyeux dont le pire restait son départ pour l’Amérique sans moi et sans pouvoir me dire au revoir car je n'étais pas venu à l'aéroport. Elle devait m'en vouloir et elle avait parfaitement raison... Je ne lui avais jamais donné d'explication alors qu'elle aurait mérité d'en avoir mais je n'avais jamais osé l’appelé et lui dire ce que j'avais vécu.

Jour du départ d'Emily... Je me levais doucement de mon lit. Cette journée s'annonçait déjà comme une des pires de mon existence sans avoir commencé. Aujourd'hui, j'allais devoir dire adieu à la seule fille à laquelle j'étais réellement attaché. En effet, Emily, ma meilleure amie et bien plus que ça, s'envolait dans trois heures pour l'Amérique et me laissait seul en Irlande. Seulement, ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'à peine mon bol de céréales sorti que ma mère me sauterait dessus, m'agitant une lettre cachetée de l’hôpital sous le nez. Un soupir franchit mes lèvres. C'est quoi ? Elle me répondit sur un ton légèrement inquiet, enfin si elle était encore capable de ressentir ce genre de sentiments ce qui impliquerait qu'elle est un cœur et laisser sa fille mourir alors qu'on aurait pu l'éviter était une preuve évidente qu'elle n'en n'avait pas. Tes résultats pour les analyses de la semaine dernière... Sans attendre, je déchirais la lettre qui serait sans doute semblable aux autres qui arrivait chaque mois à mon nom. Des lettres qui me rappelait l'absence douloureuse de ma sœur, des lettres qui m'accordait un mois de vie en plus, des lettres que ma mère angoissait de me voir ouvrir tandis que moi je ne voulais tout simplement plus entendre parler de ma maladie. Seulement cette lettre était différente. Mon cœur se mit à battre la chamade, la maladie avait évolué, passant du stade bénin au stade malin qui conduisait dans un avenir plus ou moins proche à la mort. Je laissais tomber la lettre sur la table. Ma mère s'en empara et paniqua. Je m'en fichais de ce qu'elle pouvait penser, je voulais juste que tout ça ne soit qu'une immense blague, j'étais bien trop jeune pour mourir et je n'avais aucune envie de finir mes jours dans une chambre aseptisée. Seulement, alors que je m'apprêtais à rejoindre l'aéroport, ma mère m'en empêcha et m'obligea à me rendre à l’hôpital. A peine arrivé, mon téléphone me dit confisqué en raison des risques d'interférence avec les machines d'examen que j'allais passer. Je passais la journée à changer de machine et alors que je ne pensais passer que quelques minutes à l’hôpital, j'y reste une semaine. Cette journée avait vraiment été la pire de toute mon existence, en plus d'avoir perdu ma meilleure amie, j'avais loupé notre au revoir et j'avais été déclaré mourant... Fin du flash-back...

Tous mes souvenirs remontaient à la surface, je ne pouvais pas m'empêcher de la fixer, ignorant ainsi totalement la serveuse que j'avais commencé à draguer. Rien n'avait pas d'importance, la seule chose qui comptait en cet instant précieux et magique, c'était ce regard noisette qui me fixait et se rapprochait doucement de moi. Les sentiments enfouis qui affluaient vers la surface, les émotions qui se succédaient dans mon cerveau sans que ce dernier ne parvienne à trouver laquelle était celle qu'il devait envoyer au reste du système nerveux et les regrets de ne l'avoir jamais contacté, la laissant partir sans la recontacter pour lui raconter mon histoire. Mais je ne pouvais pas le faire, elle ignorait ma maladie, elle ne s'en était jamais douté même lorsque j'avais catégoriquement refusé une nuit de folie parce que je n'avais plus de préservatifs, non, elle ne se doutait de rien et je ne voulais pas de sa pitié à l'égard de ma maladie, je voulais juste qu'elle soit ma meilleure amie comme elle l'avait toujours été.

La jeune femme était désormais à quelques centimètres de moi, mon nom sortit de ses douces lèvres que j'avais tant embrassées par le passé. Un sourire doux sortit de mes lèvres mais je dus ravaler ce sourire quand un son sortit à nouveau de ses lèvres. Elle me demandait pourquoi, pourquoi je n'étais pas venu la voir à l'aéroport, pourquoi je n'avais été qu'un lâche et pourquoi tant de choses. Je ne pouvais pas lui dire ou tout du moins pas ici, pas avec tout ce monde autour de nous. Je me levais, je lui pris la main et l'entraina dans un coin où personne ne nous entendrais car désormais, il était temps qu'elle le sache. Il ne me restait que quelques semaines, quelques mois à vivre et elle se devait de le savoir.

Emily ... Je sais que tu m'en veux mais si je ne suis pas venu ce jour-là c'est parce que ... j'ai passé ma journée ... à l'hôpital ... Et si je ne t'ai pas contacté après... c'est parce que je suis... baisse les yeux sur son verre malade ...

BY .TITANIUMWAY

Emily & Aaron
Just remember ♥
Je n’avais plus le choix, il fallait qu’Emily sache pourquoi je l’avais abandonné sur l’aéroport, pourquoi j’avais été un lâche qui la laissait partir sans un mot et pourquoi je ne l’avais jamais recontacté après ce triste évènement. Je ne pouvais cependant pas lui dire avec les serveurs à deux centimètres de nous qui pouvaient tout entendre et surtout le répéter, j’avais brillamment réussi à garder le secret de ma maladie en Irlande alors que là-bas tout le monde me connaissait et pouvait m’apercevoir me rendant à l’hôpital chaque première semaine du mois mais non personne ne s’était douté de rien et je n’étais pas prêt à ce que cela change même si j’avais déménagé en  Amérique.  Ici, je pouvais me réinventer, devenir quelqu’un de nouveau, devenir celui que je voulais et en aucun cas, je ne voulais être un homme atteint d’une maladie mortelle. Mais je ne pouvais pas me réinventer sans celle qui avait toujours compté pour moi, Emily. J’avais donc emmené la jeune femme dans un coin plus discret, plus loin du bar et des autres clients qui parlaient très peu. On s’entait d’ailleurs que ce n’était pas le genre d’homme qui avait une vie parfaite avec une femme parfaite, des enfants sages et merveilleux et un emploi qui leur permettait de subvenir au besoin de tout ce petit monde. Non, on s’entait qu’au contraire, leur vie était bien pire que la mienne et pourtant, je doutais que seulement l’un d’entre eux est la même chose que moi.  
Une sensation de chaleur se propageait du bout de mes doigts et de ma paume au reste de mes cellules, sa main dans la mienne me rappelait tant de choses comme le simple fait de la revoir. Emily était l’une des femmes les plus importantes de ma vie et les places dans cette catégorie étaient rares et prisées. En réalité, il n’y en avait que deux, une pour elle et une pour ma sœur décédée. Mais entre les deux, c’était avec Emily que je partageais le plus de souvenir, surement parce que ma sœur était décédée depuis maintenant 5 ans tandis qu’Emily avait partagé ma vie des mois après que ma sœur nous ai quittés. Emily avait été là dans les moments de bonheur mais elle avait été là aussi dans les moments de doute et les moments difficiles comme la mort tragique de ma sœur. J’avais fait en sorte qu’elle n’apprenne jamais que ma sœur était morte du SIDA sinon elle aurait vite fait le rapprochement entre moi et elle vu que ma sœur était morte pure et innocente. Je refusais qu’elle sache jusqu’à ce que je me rende compte que mes jours étaient comptés et que ces derniers, je voulais les passer avec  la femme qui comptait le plus pour moi et contrairement à beaucoup de monde, cette femme n’était pas ma mère.
Je lui avouais tout d’une voix qui ne laissait pas de place à la plaisanterie, un ton que  je n’employais que dans les situations vraiment critiques et vraiment irréversible comme c’était le cas maintenant.  Emily ne semblait pas s’attendre à ce genre de nouvelle, sa réaction fût de lâcher son verre au sol. Les morceaux de verre se repartirent sur le sol et ma première réaction fût de me pencher pour les ramasser mais Emily m’inquiétait, elle semblait sous le choc. Bon d’accord, ce n’était pas la meilleure nouvelle qui soit mais sa réaction était quand même disproportionné.  Nos yeux se rencontrèrent à nouveau tandis qu’elle se répétait le dernier mot qu’il avait prononcé.  Puis la jeune femme recula, s’appuyant au mur. Je laissais mon verre sur une table proche. Emily m’inquiétait, elle était blanche et semblait perdue dans ses pensées. Ou ses souvenirs, je n’en n’avais aucune idée mais mes mains sur ses bras pour l’empêcher de tomber la ramenèrent à la réalité. Et son retour à la réalité fût marqué par l’explosion de sa colère. Je la regardais, prenant l’accusation de plein fouet affrontant son regard plein de reproches. J’étais à l’opposé d’elle, plein de remords de ne lui avoir jamais rien dit. La colère de la jeune femme était violente, non pas dans le sens physique mais dans le sens verbale du terme. Enfin, c’était avant qu’elle se mette à me taper dessus avec ces poing. Elle ne me faisait pas mal mais je sentais qu’au contraire, elle avait mal, mal de mes mensonges par omission, mal de mon absence.
Elle continuait à parler mais je n’arrivais pas à déchiffrer ses mots. Ces derniers étaient trop emplis de colère, de rage et de sentiments reflués vers l’intérieur pour les cacher au plus profond d’elle. Je ne savais que faire. J’étais bien trop fier pour la réconforter et la prendre dans mes bras pourtant c’est que j’aurais dû faire mais je n’en eu pas la force, je l’a laissais se déchainer sur mes abdos et prononcer des mots dénués de sens.  Jusqu’à ce que ces phrases deviennent audibles à mes oreilles et compréhensibles surtout. Elle m’accusait encore mais je méritais toutes ces accusations et je les encaissais en baissant les yeux un instant. Quand elle eut finit, je relevais les yeux vers la jeune femme.
Je sais que tu m’as envoyé des lettres Emily… Tu l’aurais vraiment bien pris si je t’avais dit par lettre ou par SMS que j’étais dans la dernière partie de ma vie ? Vraiment ? J’ai fait tout ce voyage en parti pour te le dire en face Em’…
Moi aussi je commençais à m’énerver, certes, je méritais toutes ces accusations mais si j’avais fait la traversée de l’Atlantique, ce n’était pour personne d’autre que pour elle, pour pouvoir passer les derniers mois de mon existence en paix, pour ne plus ressentir ses remords de ne lui avoir rien dit. Et puis, en lui avouant que j’étais malade, je m’attendais à une autre réaction que de la colère. Ce sentiment-là, je l’attendais pour plus tard, quand je lui avouerais de quelle maladie j’étais atteint ce qui surement serait le plus dur à accepter pour elle…
Les yeux dans les yeux, elle m’avoua ce qu’elle avait pensé comme excuse à mon absence. Je soupirais, elle avait une image assez négative de moi, mais c’était la vérité, les raisons qu’elle énonçait auraient largement pu être réelles mais pour une fois ce n’était pas le cas. Soutenant son regard, je lui répondis sur un ton assez brut mais qui cachait beaucoup de tendresse.
Tu t’es trompée … Aucune femme ne m’aurait empêché de te dire au revoir Em’ … Aucune gueule de bois non plus … Mais j’imagine que je méritais ces accusations …

BY .TITANIUMWAY

Emily & Aaron
Just remember ♥
Emily comme moi possédions tous les deux un caractère plutôt bien marqué et  trempé qui lorsqu’ils s’opposaient provoquait des étincelles menant parfois au feu de la passion ou le feu de la colère selon les disputes qui éclataient entre nous. Elle s’était énervée et au lieu de tenter de l’apaiser, j’étais moi aussi monté sur mes grands chevaux et la colère avait pris le dessus des sentiments heureux de l’avoir enfin retrouvé. Mais j’avais raison, elle pouvait dire ce qu’elle voulait, j’avais raison, si je lui avais annoncé par SMS ou encore par lettre que j’étais malade et en phase terminale, elle n’aurait jamais supporté et l’aurait encore plus mal pris. Bon, j’avoue que venir m’installer à Savannah pour lui dire ça, c’était peut-être un peu trop mais je voulais lui annoncer la nouvelle et me faire pardonner par celle qui fût longtemps ma meilleure amie et la seule femme de ma vie. Je soutenais son regard tandis que le silence répondait à mes paroles. Puis soudain, alors que nous étions l’un comme l’autre en train de nous regarder dans le blanc des yeux, la jeune Callaghan me gifla. Tournant la tête sous la violence du geste mais surtout face à la surprise que ce geste avait provoquée en moi. D’accord, j’avais mérité des baffes plus d’une fois dans ma vie mais me frapper parce que je lui faisais remarquer qu’elle n’aurait pas supporté la nouvelle en l’apprenant sur son smartphone me rendait septique. Jusqu’au moment où elle reprit la parole et l’incendia. Je ne pus m’empêcher de sourire, ça expliquais mieux la baffe…
Je perdis rapidement mon sourire en revenant sur le sens de ses paroles. Je ne pouvais pas me permettre de parler comme si j’avais encore des années à vivre, il ne me restait plus toutes ces années, non, la maladie s’était déclarée et il n’y avait aucun doute là-dessus, le traitement que je n’avais presque jamais pris avait doublé en contrariétés et en dosage et si cela continuait à cette allure, ma santé déclinerait rapidement jusqu’à une fin inexorable et inéluctable. Je soupirais et regardais de nouveau mon ancienne meilleure amie.
Je parle en connaissance de cause Emily …. Je n’ai plus que quelques mois pour tenter de me faire pardonner et de réaliser mes rêves …
Après cette nouvelle révélation, Emily parlait et débitait un nombre incalculable de mots mais je n’arrivais pas à en saisir le sens, peut-être qu’elle-même ne comprenait pas ce qu’elle racontait  tellement elle me semblait perturbée et déboussolée par la nouvelle que je lui annonçais et par ma seule présence qui semblait la troublée au plus haut point. Le calme revint au bout de quelques minutes de paroles incompréhensibles et elle m’accusa de l’avoir abandonné le jour de son départ, je méritais ces accusations mais je tenais à clarifier les choses, à faire disparaître les doutes et les manques de confiance de Emily, je tenais à ce qu’elle sache la vérité, la vraie vérité, celle qui m’avait empêché de lui dire au revoir et de la revoir ensuite. Maintenant qu’elle savait, son regard et son attitude semblait changer, c’est ce que je craignais, désormais, la jeune femme qui m’avait vu fier, fort et froid me regardait avec une sorte de pitié malsaine, je lui faisais pitié à être malade, à être mourant, je soupirais et détournais le regard, je ne supportais pas cette pitié, ni dans son regard ni dans celui des autres même si je me préoccupais guère des regards des autres. Mais les paroles de la jeune brune me firent de nouveau tourner la tête vers elle. Je ne pouvais m’empêcher de la regarder de toute façon et elle le savait parfaitement. Elle baissait toujours les yeux tandis que moi, je la regardais, ne manquant aucune de ses réactions, elle reprit la parole, avouant enfin que j’avais raison. Un sourire naquit sur mes lèvres.
C’est pour ça que je me suis installé ici … à Savannah … Pour te le dire en face et que tu me pardonnes ce silence …
Elle s’excusa de sa réaction et mon regard suivi le sien vers les morceaux de verres éparpillés au sol, je ne pus m’empêcher de rire doucement.
Tu n’as pas changé Mily… Je suis content que ce verre est par terre et pas sur mon visage !
L’envie de la prendre dans mes bras me repris mais je ne pouvais pas, s’était trop tôt. Cependant, ses nouvelles paroles me dirent douter de cette résolution. Moi aussi, je l’avais imaginé des millions de fois cette rencontre mais dans tous mes rêves, on finissait dans les bras l’un de l’autre tandis que dans mes cauchemars, elle refusait pour toujours de me revoir et m’expulsait de sa vie. Tandis que je me terrais dans mon silence, elle redit quelques mots, je souris d’un grand sourire limite enfantin que j’affichais lorsque j’étais heureux depuis toujours. Je ne pus plus me retenir et la pris dans mes bras un instant court mais intense, elle était ma meilleure amie et la seule en qui j’avais réellement confiance, elle était mon double et mon alter-égo, elle l'était et le serai toujours…

BY .TITANIUMWAY

Emily & Aaron
Just remember ♥
Le sourire arrogant d’Emily me réconforta, non elle ne faisait pas preuve de pitié, non elle n’en ferait jamais preuve car elle me connaissait par cœur. Elle connaissait le jeune homme que j’étais et que je serais jusqu’à la fin bien plus proche que ce que j’avais espéré. Et c’est grâce à cette connaissance de mon être tout entier qu’elle savait que la pitié et moi étions des ennemis farouches et que si elle me pardonnait facilement, comme si je n’avais rien fait, comme si je ne l’avais pas laissé des mois entiers sans nouvelles, comme si j’étais venu à l’aéroport lors de son départ de notre île irlandaise pour Savannah, comme si j’étais un ange, un ange qui ne l’avais jamais blessé, qui ne la blesserai jamais alors que nous savions tout deux que ce n’était et que ce ne serait pas le cas. Si elle me pardonnait facilement, je le prendrais mal, bien plus que si elle m’avait envoyé ce verre de whisky dans la figure. Ses mots me firent sourire et je lui rendis son sourire légèrement arrogant, rempli de fierté et d’une touche de prétention, un sourire qui avait longtemps fait craquer la jeune brune il y a encore quelques mois. Nous aurions été en Irlande, je me serais rapproché d’elle, je l’aurais poussé contre le mur et j’aurais laissé mes hormones et quelque part aussi mes sentiments agir en l’embrassant fougueusement. Oui avec Emily, notre relation avait toujours été plus qu’ambiguë, je lui avais volé sa virginité et nous avions continué à vivre entre deux eaux, celle de l’amitié et celle de l’amour. Ce genre de situation ce serait certainement fini dans un lit si nous avions été en Irlande il y a quelques mois. Pourquoi ? Tout simplement parce que je trouvais Emily terriblement sexy lorsqu’elle parlait en énigme, qu’elle ne disait pas le fond de sa pensée, qu’elle laissait sa phrase en suspens et qu’elle me laissait imaginer ce que je voulais. Mais nous n’étions pas en Irlande donc je me retins du mieux que je pus et me contenta de lui rendre son sourire et de lever un sourcil dragueur sans rien dire de plus, attendant la suite.
Quelques minutes plus tard, je lui avouais qu’elle n’avait pas changé. J’ajoutais même le petit surnom qui avait été le sien durant des années et dont j’étais l’unique possesseur et l’unique à avoir le droit de le dire, enfin c’est comme ça que je voyais ce surnom, peut-être qu’il avait une autre signification pour la jeune femme et que maintenant, tous ses amis et peut être même son amoureux si elle en avait un l’appelait ainsi. Je souris à mon ancienne meilleure amie lorsqu’elle me dit à son tour que je n’avais pas changé. Ce n’était pas faux même si après son départ j’avais sombré dans quelque chose de plus sombre et de plus néfastes comme si son départ m’avait privé de l’oxygène qui permettait à mes poumons de respirer. J’avais sombré dans les drogues plus dures, plus tenaces et plus dévastatrices mais aussi dans les relations à gogo, sans attache, sans sentiment, je n’en étais sorti qu’en recevant cette lettre de l’hôpital. Elle avait provoqué comme un électrochoc chez moi et maintenant que je me retrouvais devant celle qui était mon oxygène et mon eau, je sentais que tout était possible et que je pouvais remonter la pente sans souci. Je connaissais l’impulsivité de la jeune fille et ce verre brisé à nos pieds en était le parfait exemple. Je la regardais et sourit d’un nouveau sourire arrogant à souhait avant de répondre : Bah oui, si t’abîme ma gueule d’ange, tu ne pourras plus jamais l’embrasser … Sous-entendu voulu et que j’avais placé au moment idéal selon moi.
Emily m’attira ensuite vers une table à l’abri des regards et à l’écart des bouts de verres brisés qu’un serveur aille sans doute nettoyer plus tard. M’asseyant sans protester en face d’elle-même si j’aurais préféré être à ses côtés, je lui souris et répondis à ces questions posées en rafale. Je suis arrivé il y a une semaine et je me suis trouvé un appartement ridiculement petit où je peux cuisiner depuis mon lit. Et toi, tu fais quoi de ta vie ? T’a un amoureux ? Je voulais surtout la réponse à cette dernière question car malgré tout ce qui s’était passé entre nous, je n’avais jamais vraiment été d’accord qu’Emily ai un amoureux, une sorte de jalousie enfouie que je tentais par tous les moyens de masquer aux yeux de la jeune femme.

BY .TITANIUMWAY