<center><table><tr><td>
<img src="http://i.imgur.com/t1lMCt6.gif"; width=240, height=140, padding: 2px;"class="op"><img src="http://i.imgur.com/7pRoS50.gif"; width=240, height=140, padding: 2px;"class="op"></div><div style="text-align: center;font-family: arial, font-size: 8px; letter-spacing: 7px; color: black; background-color: white; opacity: 0.5;position: relative; top: -14px;text-transform: uppercase;line-height:10px;padding-top:3px; padding-bottom:2px;width:480px">❝Spleen de Paris❞
<font style="font-size:6px;word-spacing:1px;">Toi & Moi </font></div><div style="border-bottom: 5px solid; border-color: white;margin-top:-10px;width:480px;overflow:auto"><div style="text-align:justify">Dans un beau jardin où les rayons d'un soleil automnal semblaient s'attarder à plaisir, sous un ciel déjà verdâtre où des nuages d'or flottaient comme des continents en voyage, quatre beaux enfants, quatre garçons, las de jouer sans doute, causaient entre eux. L'un disait: "Hier on m'a mené au théâtre. Dans des palais grands et tristes, au fond desquels on voit la mer et le ciel, des hommes et des femmes, sérieux et tristes aussi, mais bien plus beaux et bien mieux habillés que ceux que nous voyons partout, parlent avec une voix chantante. Ils se menacent, ils supplient, ils se désolent, et ils appuient souvent leur main sur un poignard enfoncé dans leur ceinture. Ah! c'est bien beau! Les femmes sont bien plus belles et bien plus grandes que celles qui viennent nous voir à la maison, et, quoique avec leurs grands yeux creux et leurs joues enflammées elles aient l'air terrible, on ne peut pas s'empêcher de les aimer. On a peur, on a envie de pleurer, et cependant l'on est content... Et puis, ce qui est plus singulier, cela donne envie d'être habillé de même, de dire et de faire les mêmes choses, et de parler avec la même voix..." L'un des quatre enfants, qui depuis quelques secondes n'écoutait plus le discours de son camarade et observait avec une fixité étonnante je ne sais quel point du ciel, dit tout à coup: - "Regardez, regardez là-bas...! Le voyez-vous? Il est assis sur ce petit nuage isolé, ce petit nuage couleur de feu, qui marche doucement. Lui aussi, on dirait qu'il nous regarde." "Mais qui donc?" demandèrent les autres. "Dieu!" répondit-il avec un accent parfait de conviction. "Ah! il est déjà bien loin; tout à l'heure vous ne pourrez plus le voir. Sans doute il voyage, pour visiter tous les pays. Tenez, il va passer derrière cette rangée d'arbres qui est presque à l'horizon... et maintenant il descend derrière le clocher... Ah! on ne le voit plus!" Et l'enfant resta longtemps tourné du même côté, fixant sur la ligne qui sépare la terre du ciel des yeux où brillait une inexprimable expression d'extase et de regret.

<br></div></td><tr><td><div style="font-family: arial; font-size:7px; color#d8b7ae; text-align:center;text-transform: uppercase; letter-spacing:2px; line-height:8px">© Pando</div></td></tr>
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