Ce soir c'est vendredi soir, autrement dit, le début du week-end. Le générique de fin de Gatsby le magnifique défile sur l'écran de la télé de Julian. La tête tranquillement posée sur les genoux de mon fiancé, je somnole légèrement, bercée par ses doigts qui effleurent mon visage et mes cheveux blonds. Ce film, je le connaissais par cœur. C'était de loin l'un de mes préférés. L'original, comme la version avec ce cher Leo. Voilà pourquoi je me permettais de fermer les yeux à l'occasion. Et puis après une semaine comme celle que je venais de vivre, j'avais bien le droit de baisser un peu ma garde devant mon film préféré. Ses caresses se font de plus en plus légères et rapidement, je sens son souffle près de mon oreille On va au lit ? mes yeux s'entrouvrent, alors que je me tourne légèrement afin de lui faire face. Mes yeux croisent alors ses billes d'un marron si profond : comment pouvais-je résister à ce regard, à ce sourire, à cet homme tout entier. Il m'était compliqué de lui refuser quoi que ce soit. J'esquisse alors un petit sourire, légèrement engourdie par le sommeil, porte ma main à son visage, que je caresse délicatement de mon pouce, avant d'accepter sa proposition. Un lit king size était quand même bien plus confortable qu'un canapé, aussi grand et luxueux soit-il !

Quelques heures plus tard, me voilà dans mon lit. Encore endormie, je sens une douce sensation de chaleur sur ma joue. Je n'étais donc pas à la maison, à New York. À la maison, j'ai d'immenses volets qui prennent toute la largeur de mes baies vitrées et rendent impossibles les visites surprises du soleil le matin. Il était plus facile de dormir tard le matin, mais également plus compliqué d'évaluer l'heure qu'il pouvait être. Bref ! Je m'égare. Alors que j'émerge un peu plus, je sens un bras qui enserre ma taille. Contrairement à un certain nombre de jeunes femmes de mon âge (et même des plus jeunes), je ne m'inquiète pas de savoir qui est la personne présente à mes côtés. Si je n'étais pas chez moi, j'étais avec Julian. Voilà qui coulait de source. La vie était quand même bien plus facile ainsi.
C'est fou ce que cette sensation pouvait être agréable et rassurante : sentir ses bras forts autour de moi était toujours un plaisir et ce, peu importait la situation. Ça m'avait manqué. Il m'avait manqué. Toutes ces semaines passées loin de lui étaient compliquées à vivre, et j'étais bien contente de le retrouver. Je porte ma petite main sur son avant-bras que je caresse lentement, le temps que mes idées s'éclaircissent un peu. Après quelques secondes, je tourne sur moi-même pour faire face à mon fiancé, que j'observe, un sourire attendrit aux lèvres. Il était incroyablement mignon quand il dormait. Noam a toujours cet air serein au visage, comme s'il contrôlait chaque domaine de sa vie, mais quand il dormait, le masque tombait et j'avais le plaisir de voir se dessiner sous ses traits, un petit garçon incroyablement tranquille. C'était bon à voir. Je m'avance ensuite doucement vers lui, posant mes lèvres dans le creux de son cou, où je dépose un petit baiser, puis deux, puis trois, espérant le réveiller en douceur. Aujourd'hui, pas de boulot pour moi, et j'avais bien l'intention de profiter de lui au maximum.