Jayleen passait la plupart de son temps à l'hopital quand elle ne travaillait pas. Elle y était bénévole. Récemment, elle avait fait la connaissance du jeune Aedan, un petit garçon d'une dizaine d'années qui se trouvait dans le coma et qui avait fini par se réveiller après tout ce temps. Il avait perdu sa maman dans un accident de voiture donc elle avait décidé de le prendre chez elle et ainsi lui éviter l'orphelinat ou encore une famille d'accueil. Elle ne pouvait se soumettre à le laisser seul après ce qu'il avait enduré .. Dans ce même hopital, Jayleen passait dans la chambre d'un jeune homme. Elle ne savait rien de lui mais lui apportait des fleurs chaque jour tout de même et passait des heures à ses côtés. Et c'est ce qu'elle fit également ce jour-là.

Jayleen entra dans la chambre du jeune homme. Elle ne savait pas grand chose de lui. D'après les médecins, il s'appelait Emrys Donovan, c'était un policier et il était marié. Enfin, elle le supposait comme il portait une alliance à son doigt et qu'une jeune femme venait lui rendre visite de temps en temps. Mais là, il n'y avait qu'elle, juste Jayleen et lui qui était toujours dans le coma. Elle mit le bouquet de roses qu'elle avait acheté dans un vase sur sa table de chevet et prit place sur la chaise près du lit. Elle prit le livre qu'elle avait emmené dans ses mains et l'ouvrit. Il s'agissait d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen, un roman qu'elle affectionnait particulièrement. La demoiselle tourna la première page et commença sa lecture. « C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles.
- Savez-vous, mon cher ami, dit un jour Mrs. Bennet à son mari, que Netherfield Park est enfin loué ?
Mr. Bennet répondit qu’il l’ignorait.
- Eh bien, c’est chose faite. Je le tiens de Mrs. Long qui sort d’ici.
Mr. Bennet garda le silence.
- Vous n’avez donc pas envie de savoir qui s’y installe ! s’écria sa femme impatientée.
- Vous brûlez de me le dire et je ne vois aucun inconvénient à l’apprendre.
Mrs. Bennet n’en demandait pas davantage. » Elle marqua une petite pause dans son récit. Elle espérait qu'il se réveille mais personne ne savait combien de temps cela pourrait lui prendre. Elle voulait juste qu'il s'en sorte. C'était idiot de dire que Jayleen s'était attachée à lui .. Elle ne le connaissait pas et n'avait jamais échangé le moindre mot avec lui. Seulement, quelque chose la poussait à rester près de lui. Une sensation étrange, elle ne savait pas comment expliquer ce qu'elle ressentait. Une envie de le voir à chaque passage à l'hôpital. Souvent elle lui faisait la lecture, elle lui racontait également ses journées à l'école ou bien tout et n'importe quoi. Comme s'il pouvait l'écouter, comme si ça pouvait l'intéresser. Mais qui sait, ça se trouve, il l'entendait vraiment. Ou alors c'était une chose stupide que de penser ça ..

3 mois, presque 3 mois jours pour jours que Emrys était là, allongé sur ce lit d'hôpital, sans pouvoir bouger, plongé dans le coma. C'était quand même dure, passer d'une petite vie sans histoire à pouvoir faire ce qu'on aime le plus au monde et profiter de la vie au maximum et se retrouver ainsi, un peu comme si la vie c'était servis de nous et qu'elle nous laissait ainsi, comme un jouet qu'on laisse quand on ne joue plus avec. Il avait l'impression que les jours se répétait, il n'avait plus la notion de temps et d'espace même si il arrivait à percevoir des bruits et des sons, pas souvent très distinct en fonction des personnes et des moments de la journée. Sentir les même personnes chaque fois rentrer dans sa chambre que se soit médecin pour autre spécialiste de la santé qui s'occupaient de son cas, c'était comme une sorte de rituel en quelques sortes, il y avait le droit tout les jours et maintenant c'était devenue une pure habitude même. Et d'ailleurs il commence à se lasser de leur visite, à quoi bon qu'ils soient là vu qu'il n'est toujours pas réveiller hein ? Souvent il a également visite de sa femme, du moins c'est ce qu'il à conclus car souvent elle lui parle en l'appelant "Chéri" et autre surnoms affectueux, enfin bref. Mais bon il ne la reconnaissait pas en tant que telle et quand elle lui parlait pendant son coma, il n'y avait aucun changement sur son état, il l'entendait à peine, comme si il ne s'intéressait pas à ce qu'elle disait mais pourtant il faisait de son mieux mais son cerveau n'en était pas de cet avis.

Cependant il y a une jeune femme qui vient le voir tout les jours, lui déposant des fleurs et restant avec lui pendant des heures. Il aime bien sa visite et l'écoute parler sans pouvoir parler, interrargir avec elle ni même bouger le petit doigt. Il l'écoutait sagement, captiver par ses paroles que se soit quand elle parle de ces journées à l'école ou de tout et de rien. Il ne l'entendait pas clairement comme nous on pourrait l'entendre mais il l'entendait quand même et comprenait chacune de ces paroles. Il aimait beaucoup l'entendre lui faire la lecture. Aujourd'hui il s'agissait d'un extrait d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Emrys aimait beaucoup se livre, il l'avait lut beaucoup de fois et le connaissait quasiment par coeur mais là, il ne pouvait rien faire et d'ailleurs ne se souvenait plus qu'il le connaissait. A chaque phrase de la jeune femme, Emrys essaya le tout pour le tout, au moins pour bouger un doigt ce qui serait une grande victoire pour lui, mais toujours rien, pas de changement. Mais il ne baissa pas les bras et essaya encore, toujours en écoutant la ravissante jeune femme lui raconter cet extrait en y mettant tout son coeur dans la lecture. Il n'arrivait toujours pas à bouger les doigts pour le moment mais peut être qu'avec un peu de patience, cela finira par payer. Une chose est sure, il sentit que c'était pour aujourd'hui et qu'il ne devait rien lâcher pour avoir une chance de se réveillé. Il n'entendit plus la jeune femme parler, il aurait voulu poser sa main sur la sienne pour lui dire de continuer mais toujours rien à faire, il patienta jusqu'au moment ou la jeune femme décida de reprendre la lecture, du moins si elle le ferrait ou non, c'est à elle de décider !

Jayleen avança sa chaise un peu plus près du lit et prit la main du jeune homme. Elle baissa les yeux sur les pages du roman et continua sa lecture. « - Eh bien, mon ami, à ce que dit Mrs. Long, le nouveau locataire de Netherfield serait un jeune homme très riche du nord de l’Angleterre. Il est venu lundi dernier en chaise de poste pour visiter la propriété et l’a trouvée tellement à son goût qu’il s’est immédiatement entendu avec Mr. Morris. Il doit s’y installer avant la Saint-Michel et plusieurs domestiques arrivent dès la fin de la semaine prochaine afin de mettre la maison en état.
- Comment s’appelle-t-il ?
- Bingley.
- Marié ou célibataire ?
- Oh ! mon ami, célibataire ! célibataire et très riche ! Quatre ou cinq mille livres de rente ! Quelle chance pour nos filles !
- Nos filles ? En quoi cela les touche-t-il ? » Cela faisait des mois qu'elle venait le voir, des mois que la situation ne s'arrangeait pas pour lui .. Mais les médecins restaient confiants, tout comme elle. Jayleen arrivait toujours à être optimiste et ce, dans n'importe quelle situation. Cela faisait partie d'un de ses nombreux traits de caractère. « Emrys réveillez-vous je vous en prie .. » Murmura la jeune bénévole. Etre aux côtés d'un homme inconscient était difficile, d'autant plus que personne ne savait s'il allait finir ou non par se réveiller. Elle posa le livre sur la table de chevet puis se leva. Elle s'assit sur le lit près du jeune homme. Elle posa sa main sur son visage et le lui caressa tendrement. Il était tout calme, serein, inerte. Il devait se battre, il devait sortir de son coma. Pour lui, pour sa famille. Son autre main lui tenait la sienne doucement. Elle était avec lui, elle essayerait de l'aider ..

Elle retira sa main du visage de cet inconnu et reprit son livre. Elle tourna la page et continua sa lecture : « - Que vous êtes donc agaçant, mon ami ! Je pense, vous le devinez bien, qu’il pourrait être un parti pour l’une d’elles.
- Est-ce dans cette intention qu’il vient s’installer ici ?
- Dans cette intention ! Quelle plaisanterie ! Comment pouvez-vous parler ainsi ?... Tout de même, il n’y aurait rien d’invraisemblable à ce qu’il s’éprenne de l’une d’elles. C’est pourquoi vous ferez bien d’aller lui rendre visite dès son arrivée.
- Je n’en vois pas l’utilité. Vous pouvez y aller vous-même avec vos filles, ou vous pouvez les envoyer seules, ce qui serait peut-être encore préférable, car vous êtes si bien conservée que Mr. Bingley pourrait se tromper et égarer sur vous sa préférence.
- Vous me flattez, mon cher. J’ai certainement eu ma part de beauté jadis, mais aujourd’hui j’ai abdiqué toute prétention. Lorsqu’une femme a cinq filles en âge de se marier elle doit cesser de songer à ses propres charmes.
- D’autant que, dans ce cas, il est rare qu’il lui en reste beaucoup.
- Enfin, mon ami, il faut absolument que vous alliez voir Mr. Bingley dès qu’il sera notre voisin.
- Je ne m’y engage nullement.  »

Emrys continuait d'entendre la jeune femme lui lire cette histoire qu'il aimerait tant pouvoir se souvenir mais n'y arrivait guère. Il entendait chacune des paroles de la jeune femme, elle avait une voix tellement magnifique, un teimbre de voix tellement sensuelle qui en verrait tomber plus d'un. Puis elle lisait avec tellement de coeur et d'amour qu'on s'y croirait tellement. C'est juste sublime. Il aimerait tellement pouvoir se réveiller et pouvoir vivre ça les yeux ouvert, ça serait tellement plus simple que ne devoir passer la plupart de son temps à tout faire pour justement ouvrir les paupières et regarder autour de lui. Tout cela serait tellement plus simple si il pouvait ouvrir les yeux n'est-ce pas?Même pour lui, peut être qu'il retrouverait la mémoire car pour le moment chaque personne qu'il voit entrée dans sa chambre ne lui dise rien du tout il faut bien se l'avouer mais bon il doute quand même fort que il suffit simplement d'ouvrir les yeux pour pouvoir se rappeler de toute notre histoire, il ne se souvient de rien, à part de cette magnifique femme qui se tiens à côté de lui et qui vient à chaque fois qu'elle à du temps, passer du temps au près de lui à lui parler de tout et de rien et à lui lire une histoire aussi. Il adore ça en plus.

Tout d'un coup il ne l'entendit plus mais il la sentit venir s'installer près de lui et poser sa main sur son visage. Il aurait tellement aimé pouvoir poser sa main sur sa sienne mais il n'arrivait même pas à bouger le petit doigt alors imaginer la main chers amis. Les minutes passaient et elle repris lentement sa lecture. Emrys l'écouta captiver et avec amour tout en essayant de bouger les mains ou du moins les doigts se qui serait déjà un très bon début il faut dire n'est ce pas ? Plus les mots de la jeune femme s'enrichissait, plus Emrys avait qu'une envie, la prendre dans ses bras, il sentait son coeur battre un peu plus vite et réussi enfin à bouger un doigt, mais pas plus mais c'était déjà le début d'un magnifique apprentissage pour lui, il bougea son doigt puis réussi à en bouger un autre jusqu'à pouvoir poser sa main sur celle de la jeune femme qui continuait toujours de lire l'histoire. Il n'arrivait encore pas à ouvrir les yeux mais il avait déjà fait d'énorme progrès.

Jayleen était assise sur le lit du jeune homme en train de continuer sa lecture dans l'espoir qu'il ne finisse par se réveiller. C'est alors qu'elle s'arrêta net en sentant la main d'Emrys se poser délicatement sur la sienne .. Elle releva la tête de son bouquin et vint à lui serrer délicatement. Elle poursuivit ensuite, ayant un sourire rayonnant accroché à ses lèvres. Il était en phase de réveil, elle ne pouvait pas abandonne maintenant ! Il devait tenir bon, s'accrocher à quelque chose, s'accrocher à sa voix .. Ce n'était plus qu'une question de temps désormais .. « Allez Emrys .. Encore un petit effort .. Accrochez-vous .. » La demoiselle reposa alors les yeux sur son livre, tourna la page et reprit sa lecture à l'endroit même où elle venait de l'arrêter .. « - Mais pensez un peu à vos enfants, à ce que serait pour l’une d’elles un tel établissement ! Sir William et lady Lucas ont résolu d’y aller uniquement pour cette raison, car vous savez que, d’ordinaire, ils ne font jamais visite aux nouveaux venus. Je vous le répète. Il est indispensable que vous alliez à Netherfield, sans quoi nous ne pourrions y aller nous-mêmes.
- Vous avez vraiment trop de scrupules, ma chère. Je suis persuadé que Mr. Bingley serait enchanté de vous voir, et je pourrais vous confier quelques lignes pour l’assurer de mon chaleureux consentement à son mariage avec celle de mes filles qu’il voudra bien choisir. » Devait-elle prévenir quelqu'un des efforts qu'il accomplissait ? Aller chercher un médecin pour lui dire de ne pas perdre espoir et qu'il avait bougé ne serait-ce que la main ? Ou alors devait-elle se taire et garder ça pour elle de peur qu'il ne rechute si elle venait à quitter la chambre ? Elle opta pour la seconde solution .. Ne sait-on jamais. Au pire, elle les préviendrait si les médecins se mettraient à passer le voir pour s'assurer que tout se passait pour le mieux.

« Je crois, toutefois, que je mettrai un mot en faveur de ma petite Lizzy.
- Quelle idée ! Lizzy n’a rien de plus que les autres ; elle est beaucoup moins jolie que Jane et n’a pas la vivacité de Lydia.
- Certes, elles n’ont pas grand-chose pour les recommander les unes ni les autres, elles sont sottes et ignorantes comme toutes les jeunes filles. Lizzy, pourtant, a un peu plus d’esprit que ses sœurs.
- Oh ! Mr. Bennet, parler ainsi de ses propres filles !... Mais vous prenez toujours plaisir à me vexer ; vous n’avez aucune pitié pour mes pauvres nerfs !
- Vous vous trompez, ma chère ! J’ai pour vos nerfs le plus grand respect. Ce sont de vieux amis : voilà plus de vingt ans que je vous entends parler d’eux avec considération.
- Ah ! vous ne vous rendez pas compte de ce que je souffre ! » Elle marqua une nouvelle pause puis eut une petite idée .. Elle se pencha sur le visage du jeune inconnu et l'embrassa tendrement sur le front. Après tout, dans Blanche-Neige, le prince la sort bien de son sommeil éternel en l'embrassant. De même dans La Belle au Bois Dormant. Alors pourquoi ne serait-ce pas le cas ici ? Bon évidemment, nous ne sommes pas dans un conte mais bien dans la réalité .. Mais que perdait-elle à essayer ? Et elle ne l'avait pas embrassé sur la bouche certes, mais entre temps, elle le savait marié et cela aurait donc été déplacé de sa part.