*Te souviens-tu de moi ?*

Cela fait maintenant quelques jours que tu es arrivée à Savannah mais il n'empêche que la situation est toujours aussi difficile à gérer pour le moment. Tu essaies d’économiser les maigres économies qu’il te reste mais il faut bien dire qu’en dormant à l’hôtel, ça n’est pas forcément facile. Bien sûr, tu as déjà commencé à chercher un logement, ceci dit, sans réellement pouvoir laisser ta fille longtemps - ne serais-ce que quelques heures de baby sitter te coûte déjà beaucoup trop cher - le tout est délicat. Et puis il faut bien le dire, la laisser t’angoisse terriblement. Lucy est particulièrement fragile, d’autant plus depuis votre arrivé respective à Savannah. Elle est perdue ici et tu te retrouves à la garder quasiment tout le temps auprès de toi, dans tes bras ou à tes pieds, essentiellement parce que dès que tu la laisses, même juste quelques minutes pour aller prendre ta douche ou t’habiller, elle pleure instantanément jusqu’à ce que tu reviennes. Tu arrives à le comprendre bien sûr, et tu vis avec ça, mais tu manques complètement de sommeil et tu n’arrives pas à la calmer en lui faisant comprendre que vous serez bien ici comme tu l’aimerais. Alors tu attends désespérément que ça passe, en la rassurant au mieux. Ceci dit, aujourd’hui, tu as l’impression qu’elle est un peu apaisé. Elle a réussi à faire une nuit complète (dans ton lit, puisque la serrer contre toi est la seule manière que tu as trouvé pour l’endormir et l’apaiser lorsqu’elle se réveille sans raison évidente) et ce matin, tu as pu prendre ta douche en la laissant un peu jouer seule sans qu’elle ne fasse une vrai crise comme elle en faisait jusque là. Elle a un peu pleuré en te voyant partir mais c’est tout. Tu te retrouves donc à lui parler, ou plutôt à lui chantonner une petite chanson, tandis que tu te changes, décidant de retourner pour la énième fois dans le bar où tu espères pouvoir retrouver Zachary. C’est la seule manière que tu as trouvé de le chercher plus ou moins. Tu ne connais que son prénom après tout, que pourrais-tu faire d’autre ? Tu joues sur ta bonne étoile, en te disant qu’il finira bien par finir ici, que ce soit pour boire un café ou boire un coup avec des amis, qu’importe. Tu enfiles une robe violette ainsi qu’une petite veste en jean, vu qu’ici il fait chaud la plupart du temps, et tu annonces à Lucy que tu vas l’habiller en la prenant dans tes bras. Elle ne t’oppose pas de résistance tandis que tu lui enfile un pantalon et un t-shirt en manche courte rouge et que tu la dépose dans sa poussette. Habituellement tu la laisses un peu marcher, mais il est déjà plutôt tard, du moins pour elle, et tu aimerais qu’elle s’endorme rapidement. Tu prends donc tout le nécessaire pour t’en occuper ainsi qu’une petite couverture - très  légère ceci dit - que tu lui dépose sur les jambes. Heureusement, tu as un peu de marche pour arriver jusqu’au fameux bar, tu en profites donc pour chanter un peu tout en la berçant, ce qui fait visiblement effet, vu qu’elle somnole déjà lorsque tu pousses la porte de l’établissement.

Tu aimes bien l’ambiance qui se dégage du lieu, parce qu’il y a toujours du monde mais que c’est toujours plus ou moins calme. Même si tu aimes bien sortir, depuis que tu as ta fille, l’ambiance boîte de nuit et bar branché ne t’attire pas plus que ça. Tu préfères largement quelque chose de plus tranquille où, comme là, tu peux t’installer dans un coin avec un livre et ne plus en bouger durant un moment. Tu as commandé un chocolat chaud et calé la poussette de Lucy dans un coin afin qu’elle se repose et puisse dormir tranquillement. Elle râle encore un petit peu pour le moment mais ne pleure pas, aussi la laisse tu dans l’espoir qu’elle finisse par s’endormir d’elle-même, sans que tu n’ai à la bercer à nouveau. Ta musique dans les oreilles, tu sors un livre de ton sac que tu te remets à feuilleter tranquillement. Tu n’as pas tellement l’espoir de trouver quiconque ici mais tu te dis que si tu n’essaies pas, tu ne trouveras jamais celui que tu cherches. Tu bois donc ton chocolat tranquillement, observant d’un oeil discret les gens qui rentre. Tu sais que tu le reconnaîtra, même si beaucoup de temps s’est écoulé depuis votre dernière rencontre. Tu as eu tellement honte en te réveillant ce matin là que tu n’oublieras jamais son visage, même si concrètement tu ne gardes pas grand souvenir de lui. Et pourtant, lorsque la porte se pousse une énième fois  et que tu vois une bande y entrer, tu le reconnais immédiatement au milieu. Tu te mors la lèvre, en te disant que tu n’as même pas réfléchi une seule seconde à la manière dont tu allais t’y prendre. Ton but jusque là était de le retrouver et tu y as tellement songé que tu n’as pas pensé un instant à la suite. Maintenant qu’il se trouve en face de toi et qu’il s’installe à une table avec ses amis, que vas-tu faire ? Tu ne peux décemment pas allé l’aborder comme ça en lui demandant de te suivre afin que tu lui parle, ça ne se fait pas. Si ça se trouve, il ne te reconnaîtra même pas en plus. Tu sais tellement peu de chose sur lui… Peut-être que ce genre de situation lui est arrivé un nombre incalculable de fois, aussi ne reconnaitrait-il jamais toutes les inconnues auprès de qui il a pu se réveiller un jour. Ou pas, tu n’en sais absolument rien. Tu te retrouves là, à l’observer comme une grande débile sans savoir du tout quoi faire ni quoi dire. Tu l’observes de manière continu, ne sachant absolument pas s’il l’a déjà vu ou pas d’ailleurs. Tu t’en moques un peu il faut dire. Trop timide pour aller le voir directement, tu choisis une stratégie complètement détourné: tu te lèves et tu te diriges jusqu’au bar, juste devant la table où lui et ses amis se trouvent. Tu t’y accoudes tranquillement, en gardant tout de même Lucy en vue bien sûr, tu es juste dans son champ de vision. C’est maintenant le moment de vérité: te reconnaîtra-t-il ? Viendras-t-il te voir ?

*Te souviens-tu de moi ?*

Maintenant que la situation que tu as tant espéré en revenant à Savannah est en train de se dérouler en direct sous tes yeux tandis que Zachary entre dans le bar dans lequel tu l’attends désespérément depuis quelques jours avec ses amis, tu te rends compte à quel point tu n’y as pas réfléchi et surtout à quel point tu es gênée de te retrouver ainsi à nouveau face à lui. Il faut bien le dire, il y a de cela plus de deux ans, quand tu t’étais réveillée auprès de lui dans le lit de cette chambre d’hôtel, tu étais tellement choquée d’avoir fait ça, tu avais tellement honte de toi que tu étais partie immédiatement, sans rien dire et sans demander ton reste. Un évènement sans incidence, t’étais-tu dis à l’époque… Mais maintenant il est là, et tu réalises que tu n’étais pas préparée du tout à cette situation. Certes, il est vital que tu lui parles. Tu dois le faire, pour Lucy. Tu as besoin de son aide. Mais tu as tellement réfléchi à comment le retrouver, tu as tellement priée ta bonne étoile que ça arrive que tu n’as pas pensé au reste. Comment lui dire cela ? Te croiras-t-il ? Et surtout, car dans un premier temps c’est bien cela le plus important, se souviendras-t-il de toi ?

Ta timidité t’empêche complètement de faire quoi que ce soit et tu ne peux que rester là à l’observer, les joues roses de honte. Tu serais totalement incapable d’aller le voir directement, surtout alors qu’il est entouré de pleins de gens. Et même s’il était seul, tu n’y serais probablement pas arrivé d’ailleurs. Tu n’as pas pour habitude de faire le premier pas. De loin, tu entends l’un de ses amis lui dire qu’une jeune femme l’observe et cherche probablement à le draguer mais tu t’en moque un peu. Tu sais que si par bonheur il te reconnaît, ça n’est probablement pas comme cela qu’il l’interprétera. Il a bien vu ta gêne ce matin là, il a dû comprendre que tu n’étais absolument pas une dragueuse dans l’âme. Tu en as pourtant tout l’air, quand tu te lèves pour aller t’accouder juste devant lui et son groupe en le quittant des yeux au dernier moment. Mais tu as tellement espéré ce moment que ce qu’on peut penser de toi n’a aucune importance. Nerveusement, tu te place de manière à avoir Lucy dans ton champ de vision. Pour l’heure, elle est calme, elle somnole dans sa poussette. Mais tu sais qu’un seul bruit, un seul mouvement tout près d’elle suffirait à l’éveiller et à lui faire prendre peur. Et de toute façon, dans ton instinct de maman beaucoup trop protectrice, tu ne peux pas t’empêcher d’imaginer qu’il lui arrivera le pire si tu la quittes des yeux ne serais-ce qu’une seconde.

Ton chocolat chaud à la main, tu t’empêches de te retourner brutalement tandis que tu entends du bruit derrière toi. C’est ridicule, mais ce moment te stresse tellement, et tu as tellement peur de lui annoncer la nouvelle que ton coeur bat complètement la chamade. Et tu es tellement gênée de le revoir aussi que ça n’arrange absolument pas la situation. Tu aimerais tellement remettre les choses au clair, savoir exactement ce qu’il s’est passé ce soir là, mais tu sais que c’est complètement impossible. Vous aviez bien trop bu, et toi et lui pour vous souvenir de quoique ce soit. Tu sursautes bêtement tandis que sa voix raisonne dans ton oreille. Il est venu juste dernière toi, et il t’appelle par ton prénom. Ton coeur se desserre complètement: il se souviens de toi ! Il ne t’a pas oublié, malgré le temps écoulé depuis. Tu es tellement soulagée ! Tu avais tellement peur de devoir te rappeler à lui, de devoir lui expliquer, le visage rouge de honte, qui tu étais et pourquoi tu le connaissais, ou du moins juste son prénom. Ce sera déjà ça de moins à faire, le reste est tellement compliqué que c’est déjà un poids en moins il faut bien le dire.

« B… bonjour Zachary tu lui réponds, lui signifiant par la même occasion que, bien évidemment, tu sais aussi très bien qui il est et que tu ne l’aborde pas comme ça sans le connaître. Avec plaisir, une menthe à l’eau sera très bien je suppose »

Oui, c’est complètement enfantin comme boisson mais tu n’as plus tellement retouché d’alcool depuis la fameuse soirée. Un verre de champagne peut-être mais c’est tout. Tu as dû prendre soin de toi durant ta grossesse, et vu l’état dans lequel ça t’as mise, il est hors de question que cela se reproduise un jour. Plutôt mourir que de revivre la honte que tu avais éprouvée ce matin là. Une fois et c’est tout, plus jamais. Tu te mordilles doucement la lèvre en replaçant une mèche de cheveux derrière ton oreille, signe de gêne chez toi. Tu n’oses même pas le regarder dans les yeux tellement tu trouves cette situation étrange et tellement tu te sens complètement mal de le revoir après tout ce temps. Mais il le faut, c’est ce que tu te répètes. Tu vas devoir totalement improviser maintenant et Dieu sait que tu es mauvaise pour cela.

« ça va depuis….? »

La fin de ta phrase se perd complètement, tant tu n’as aucune idée de comment tu aurais pu dire ça de manière correcte. Depuis quoi ? Depuis ce temps ? Depuis la dernière fois ? Depuis que…? Tu te poses beaucoup trop de question et tu le sais mais tu ne peux pas t’en empêcher. C’est complètement le bazar dans ta tête à bien y réfléchir. Tu es beaucoup trop nerveuse, beaucoup trop mal à l’aise d’être là et tu ne sais absolument pas comment gérer cette situation. Tout ce que tu peux faire c’est fuir son regard et rosir, te donnant d’ailleurs une allure de pauvre adolescente que tu détestes avoir.

*Te souviens-tu de moi ?*

Tandis que Zachary se lève pour venir t’aborder comme tu l’avais espéré si fortement en venant t’accouder à ce comptoir, tu te rends compte à quel point ne pas te souvenir est si horrible pour toi. Jusque là, ça ne t’avais pas tellement pesé. En fait, à bien y réfléchir, tu n’as pas réellement souffert de cette soirée. Tu as eue honte en te réveillant auprès de lui ce matin-là, certes. Tu as fortement regretté de n’avoir pas été lucide au point d’oublier une quelconque protection lorsque tu t’es rendue compte que tu étais enceinte, mais jamais tu ne t’es vraiment maudit pour cela et jamais tu ne lui en as voulu bien sûr. Vous étiez aussi responsable l’un que l’autre après tout, alors inutile de s’en vouloir réciproquement. Ce qui était fait était fait, tu t’étais basée sur cela. Il ne servait à rien de s’attarder, mieux valait avancer. Et, une fois ton choix fait de garder le bébé, tu as très bien vécue ta grossesse. Même la réaction de tes parents ne t’a rien fait regretter. Ton bébé était là, il grandissait en toi et c’était le plus important. Ta sœur te soutenait comme elle l’avait toujours fait, c’est tout ce qui comptait. Mais ce qui te mine aujourd’hui, ce qui te fait certainement le plus mal lorsque tu y penses, c’est que si Lucy te demande un jour qui est son père, quelle belle histoire tu as vécue avec lui, ce qui arrivera forcément à un moment ou à un autre, tu ne pourras rien lui répondre, absolument rien du tout. Oh, tu ne rêverais pas de lui raconter une grande histoire d’amour, tu n’y as jamais réellement cru, ou du moins tu n’as jamais cru que ça puisse t’arriver à toi, mais tu aurais voulu pouvoir lui raconter quelque chose. Même juste lui parler de son père, charmeur, souriant, gentil, amoureux. Rien que ça. Amoureux, ouais. Parce que pour toi, bébé rime forcément avec amour, et c’est bien cela qui manque à tout ça. Tout ce que tu pourras répondre à ta fille le jour où elle te questionnera, c’est que tu te souviens vaguement d’un rire, d’une danse peut-être et c’est tout. Que tu avais bu au point de ne rien te rappeler de la nuit que tu as pourtant passé auprès de cet homme. Rien du tout. Pas une image, pas une sensation de cette nuit-là ne te reste en mémoire. Tu te souviens simplement de la honte ressentie en te réveillant auprès de lui, c’est tout.

Lorsqu’il se rend compte à travers tes paroles que toi non plus tu n’as pas oublié son prénom, il te sourit, visiblement très gêné. Vous l’êtes tous les deux il faut dire. Les gens autour de vous doivent très certainement se demander ce qu’il se passe, pour que vous soyez ainsi, lui manifestement très mal à l’aise et toi, rouge de honte et le regard fuyant. Tu le fixe du coin de l’oeil, mais tu es incapable de le regarder en face, malgré tes efforts pour cela. Tu sais que c’est malpoli de ne pas regarder la personne qui te parle, mais pour le coup ça t’es juste complètement impossible. Tu ris avec lui tandis qu’il te répond que le choix de la menthe est très bien. Vu comment ça c’est fini la dernière fois que vous avez bu ensemble, il est hors de question de renouveler l’expérience. Tu te doutes bien qu’il a dû en venir à cette conclusion un peu plus tôt lui aussi. Il se commande d’ailleurs un thé glacé, ce qui te fait sourire à ton tour: deux ados de treize ans auraient pu prendre la même chose que ça n’en aurait pas été étonnant. Mais ça ne te gêne absolument pas: tu n’as jamais été comme ces gens qui commandent des cocktails ou des boissons alcoolisés dès qu’elles sortent, avec comme raison le fait que ça soit la mode, et que « c’est de notre âge ». Tu peux comprendre ce raisonnement bien sûr, mais il ne t’atteint pas réellement. Tu as toujours eu tendance à faire quelque chose parce que tu en avais envie et non pour te plier à une quelconque convention sociale.

Zachary te répond qu’il va bien en te retournant la question. Là, maintenant, tout de suite, tu lui répondrais bien que non, ça ne va pas tellement bien, que tu es terriblement stressée et que tu as quelque chose de très, très important à lui annoncer mais tu sais bien que le tact qu’il est nécessaire d’avoir dans ce genre de situation ne te le permet pas. Tu es d’ailleurs toujours en train de réfléchir à comment tu vas pouvoir lui dire ça. Tu ne peux t’empêcher de te dire que tu vas terriblement basculer sa vie avec cette nouvelle et que tu n’as pas envie du tout de vous imposer, toi et Lucy, de la sorte dans sa vie. Mais d’un autre côté, tu sais que tu n’as pas le choix. D’une part parce qu’il serait débile d’avoir fait tout ce chemin pour rien, mais d’autre part parce que tu as terriblement besoin de son aide. Pour le bien de Lucy, cela est nécessaire. Et Dieu sait à quoi tu es prête, pour le bien de ta fille.

« Eh bien ça va très bien aussi, je suis contente d’être de retour en ville ! tu te contentes donc de répondre »

Tu as littéralement l’impression que ta voix tremble, mais tu ne saurais pas dire si c’est vrai ou non, alors tu fais mine de rien. Tu te sens ridicule, réellement. Mais c’est le genre de chose que tu n’as encore jamais appris à gérer, et pour toi, angoissée de nature, c’est terriblement difficile. Sans compter le fait que tu ne peux t’empêcher de te dire que tu es en train de le déranger, vu qu’il est entré ici avec des amis. Il préfèrerait certainement de très loin se détendre avec eux plutôt que de converser avec une quasi-inconnu. Malgré cela, il te propose tout de même d’aller vous assoir à une table, plutôt que de rester devant ce bar.

« C’est sûr qu’on serait beaucoup mieux assis pour discuter un peu; ma table est là-bas tu réponds en désignant l’endroit que tu guettais depuis tout à l’heure et où se trouvent toujours Lucy et sa poussette. Mais si tu veux rejoindre tes amis ne t’embête pas pour moi hein, on pourra toujours se revoir quand je te dérangerais mois »

Tu détestes l’idée de t’imposer de la sorte, donc tu préfères lui dire tout de suite que s’il préfère te revoir plus tard - ou ne pas te revoir du tout d’ailleurs - il n’a pas à se gêner pour toi. Vous ne vous connaissez pas après tout, donc ça se comprendrez parfaitement que, dans l’immédiat, ça l’embête plus qu’autre chose d’être avec toi. Le serveur vous rapporte vos verres et tu prends le tien avec un petit sourire en direction de Zachary, comme pour le remercier de te l’avoir offert. Puis sans réellement attendre qu’il te réponde, surtout parce que tu vois Lucy s’agiter un peu au loin et que tu aimerais éviter qu’elle pleure, tu t’en retournes jusqu’à ta table. Au moins s’il veut rejoindre ses amis tu ne le gênera pas pour ça.

« Chut… Princesse… Je suis là… tu lui murmures en plaçant une de tes mains dans la sienne. »

Elle ne pleure pas encore réellement, mais elle a dû sentir que tu n’étais plus tout près d’elle, d’où le fait qu’elle se soit réveillée. Du coup, tu replaces doucement sa couverture le long de ses jambes. Elle est fatiguée, elle ne devrait pas trop tarder à s’endormir si tu restes auprès d’elle.