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 Au carrefour (feat. Paul Swisher)

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MessageSujet: Au carrefour (feat. Paul Swisher) Au carrefour (feat. Paul Swisher) EmptyVen 6 Juin - 19:51

:.. Les lumières de la ville clignotaient par la fenêtre, défilant au même rythme que la voiture, disparaissant comme des nuages d'étoiles filantes... La nuit avait en général quelque chose d'apaisant pour Heather, surtout lorsqu'elle était seule. Mais à cet instant, recroquevillée sur le siège passager, c'était surtout de l'angoisse qu'elle ressentait. La présence de Thomas, son mari, au volant, n'y était pas étrangère.

La conversation actuelle, ou plutôt le long monologue qu'il lui faisait la mettait assez mal à l'aise. En général, il n'était pas très bavard, ce qui n'était pas plus mal car il avait tendance à s'emporter tout seul. Mais ce soir, Thomas était invité à une soirée à laquelle il ne pouvait visiblement pas se rendre sans être accompagné de sa femme. Il allait y rencontrer des personnes importantes et il ne pouvait pas se permettre que celle-ci fasse un seul faux pas.

Il fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment le profil de la femme idéale. En effet, Thomas ne s'était pas marié à une jeune fille de bonne famille, à une riche héritière, elle n'avait pas non plus fait de grandes études et n'exerçait pas de métier prestigieux ou qui apportait un revenu substantiel... Rien en soi donc qui lui permettait de se vanter, si ce n"était l'apparence, la tenue et le charme naturelle de celle-ci.

Il lui faisait donc tout un tas de remarques et de recommandations pour être sûr qu'elle ne commette aucun impair et le fasse passer pour un idiot. Mais ce qui mettait mal à l'aise la jeune femme était plus la façon dont il lui parlait, même si elle aurait du y être habituée après huit ans de mariage... Il n'y avait plus aucune trace de cette amour qu'elle avait cru qu'il avait pour elle dans sa voix, seulement du mépris et de la froideur.

:.. Heather ne savait pas pourquoi il n'avait pas demandé le divorce, depuis le temps où il semblait avoir perdu de l'intérêt dans leur relation... Et pourtant, malgré tout cela, il semblait étrangement toujours aussi jaloux à son égard et se soucier encore un minimum de ses fréquentations, des sorties qu'elle faisait. L'habitude ? La volonté de vouloir garder les apparences ? Un reflet de sa propre insécurité ?

Pourtant, la jeune femme n'avait rien à lui envier... Elle n'était qu'une pauvre orpheline sans fortune qu'il avait rencontré dans un restaurant d'autoroute, dont le père avait fait de la prison, la mère était en institut psychiatrique et la petite sœur avait sombré dans la délinquance. Elle n'avait aucun grand niveau d'études et se contentait d'un emploi qu'elle n'aimait pas dans une ambiance qui était loin d'être agréable.

Ce passé et ces références étaient d'ailleurs aussi loin de plaire à sa belle famille. Celle-ci ne lui cachait aucunement sa désapprobation vis-à-vis de leur mariage et son déplaisir vis-à-vis de sa simple existence. Sa belle-mère surtout n'avait pas du tout apprécié son mariage avec leur fils unique et prodigue avec une "souillon" comme Heather. Un vraie Cinderella qui était plus une épine sous son pied et une menace à éliminer qu'autre chose.

:.. Il y avait tous les éléments : la marâtre, la jeune fille qui s'élève au-dessus de sa condition, le bel époux... Seulement, cette histoire n'avait rien d'un conte de fées, loin de là. Comment appelait-on ça lorsque le prince au début charmant se révélait beaucoup moins charmant au final ? Quand le "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" semble aussi éloigné que possible de la vérité ? Un cauchemar ?

Car la canadienne était en effet loin d'être heureuse de toute situation. Il n'y avait qu'une sensation de vide et elle se demandait qui elle était elle-même. Parfois, elle se prenait à penser qu'elle pourrait le quitter, elle, prendre cette initiative. Mais le quitter pour quoi ? Elle n'avait rien qui l'attendait. Pas de famille, pas de rêve ni d'objectif particulier. Même si son quotidien actuel n'était pas facile, au moins c'était quelque chose...

:.. Heather écoutait d'une oreille le laius de son mari tout en lissant du bout de doigts les plis sur sa robe de cocktail. Elle se sentait parfois stupide. Non pas qu'elle n'était pas intelligente, mais elle se demandait pourquoi elle n'arrivait pas à saisir ces opportunités qui pourraient l'amener à plus de bonheur. Comme lorsqu'elle rencontrait un charmant inconnu et s'enfuyait plutôt que d'échanger les contacts et de se donner la possibilité de se revoir.

Parfois elle se disait qu'elle s'était tellement habituée à tout ça qu'elle finissait par se sentir presque coupable lorsqu'elle ressentait ces doux moments de joie et de bonheur. Comme lorsqu'elle se retrouvait avec ses meilleures amies. Elle n'avait alors plus à prétendre qu'elle allait bien car celle-ci lui faisaient en général passer de très bons moments. Mais elles lui reprochaient aussi de ne pas plus s'ouvrir et se confier...

Seulement l'eurasienne avait toujours été ainsi, d'aussi loin qu'elle se souvienne. Introvertie, réservée... Elle ne laissait pas les gens s'approcher si facilement d'elle, passant ainsi pour extrêmement mystérieuse et secrète, ce qui ne décourageait cependant pas certains de vouloir plus la connaître. Cette réserve était sans doute sa manière à elle de se protéger comme elle le pouvait, de préserver cette partie si vulnérable de son être...

Et actuellement, dans cette partie sentimental et sensible de son être, il y avait le doux souvenir d'un large sourire, d'un accent aux tonalités chantantes, de cheveux en bataille ébouriffés d'un geste de la main... Cet homme, cette rencontre... Il était son secret, comme un précieux trésor mais également teinté de l'amertume du regret, ce qui ne faisait que renforcer la fantaisie.

:.. Sans même s'en rendre compte, à cette pensée, elle avait sourit, et son mari s'en était rendu compte, lui demandant la raison, pensant peut-être qu'elle se moquait de lui, ce qu'elle n'aurait jamais osé, bien entendu. Elle allait s'empresser de lui répondre, trouvant quelque chose pour se justifier et qu'il ne la soupçonne pas de quelque chose qui pourrait lui être répréhensible quand soudain elle se figea.

Leur voiture était arrêtée à un feu rouge et lorsqu'elle avait relevé la tête, elle le vit, traversant la chaussée. Oui, Lui. Cet homme qui ne cessait 'hanter ses pensées. Était-ce un rêve ? Une hallucination ? Comment se faisait-il qu'il ne cessait de lui apparaître ainsi ? Bouche bée, les yeux écarquillés, elle le regarda passer devant eux dans un étrange ralenti. Mais bientôt, il lui fallut revenir à la réalité et ce qui s'était passé au carrefour ne fut rien de plus qu'un rêve...
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MessageSujet: Re: Au carrefour (feat. Paul Swisher) Au carrefour (feat. Paul Swisher) EmptyVen 6 Juin - 23:33

:.. Le soir, une bien douce ambiance. Les lumières de la villes scintillaient pour Paul. Il ne connaissait pas encore bien l’atmosphère de Savannah et avait l'impression d'être le centre du monde lorsqu'il marchait ainsi sur les boulevard. Il avait envie de décompresser... A cette pensée, il voulut fumer. Il sortit ses cigarettes, mais re-rangea le paquet nerveusement et prit une pastille de menthe. Paul ne fumait pas, plutôt ne fumait plus. Mais il avait racheté un paquet dans la semaine, l'avait ouvert, sans le commencer. Il restait là, dans sa sacoche au chaud. Peut-être allait-il vapoter un jour. Ca lui disait bien mais il n'aimait pas trop la sensation du tube dans la bouche. Bref... Trop de choses dans ses pensées avaient obstrué son esprit ces derniers temps. Hayden et futur son bébé, Niko, Skye, qui lui avait percé un couteau dans le coeur sans même le savoir, sa soeur qu'il n'arrivait pas à joindre, son commerce qu'il tenait à bout de bras. D'ailleurs son commerce était l'un des seuls point sur lequel il se sentait maître d'agir. Il avait commencé à mettre en place ses gâteaux sous cloche ça marchait plutôt bien. Il avait astiqué chaque recoin du local, des poubelles au bar en passant par la cave. Paul passait actuellement sa vie dans ce bar, dans le petit bureau qu'il avait installé là-bas pour être à l'aise. Il allait recevoir des devis pour un coin bibliothèque qu'il voulait mettre en place...

:.. Ce soir là, il profitait juste de la soirée. Il avait été au bureau depuis 9h. Il en avait assez pour le moment. Ses pensées dérivaient sans s'arrêter... Il était dans un monde qui n'existait pas. Il se sentait juste porté par les lumières, par le paysage urbain de Savannah. Il était en tee-shirt, il avait abandonné son manteau chez lui. A Savannah même à 22h il faisait encore 25°C, à Londres il y avait facilement 10 degrés de moins. La chaleur était arrivée d'un coup, quand on ne l'attendait pas, les orages étaient fréquents mais Paul n'avait peur ni d'être trempé, ni d'être foudroyé. Ses mains dans les poches de son jean délavé, il semblait un peu perdu, grand, dégingandé, les cheveux en bataille, comme d'habitude... Il allait d'ailleurs falloir passer chez le coiffeur. Ce genre de petites choses inquiétaient Paul. Premièrement parce qu'elles se rajoutaient sur la longue liste de son emploi du temps, deuxièmement parce qu'il se rendait compte que ses habitudes ne seraient plus jamais les mêmes. Ca ne le rendait pas de mauvaise humeur, au contraire, mais ça lui rajoutait une dose de stress supplémentaire.

:.. Il s'arrêta pour passer sur un passage piéton, attendant que le feu passe au vert. Lorsqu'il fut possible de passer Paul s'avança. Encore dans ses pensées vagabondes, il remercia distraitement la voiture, s'était stoppée pour le laisser passer, d'un geste de la main. Même si celle-ci avait bien été obligée de s'arrêter au rouge. Il tourna la tête en même temps, vit un couple dans la voiture, sourit vaguement, puis termina son chemin. Ce fut lorsqu'il se retrouva de l'autre côté qu'il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Etait-ce... Elle ? Elle de nouveau ? Maquillée, coiffée, en robe de soirée ? Il se retourna brusquement, mais la voiture avait déjà redémarré et il n'eut le temps de confirmer sa vision que d'un profil. Oui... C'était elle... Mais elle avait l'air si différente... Il ne sut pas ce qui lui provoqua le plus dur pincement au cœur : la savoir avec un homme dans cette voiture, la voir si belle de manière si éphémère (elle qui l'avait brutalement abandonné la dernière fois) ou bien d'avoir cette impression malsaine que le destin se jouait de lui encore une fois. Son souvenir hanta de nouveau son esprit comme sorti d'un brouillard profond. Le jour du bus, elle lui avait à peine adressé la parole. Il s'était senti rapidement de nouveau seul. Seul comme ce soir avec ses sentiments.

:.. Il aurait voulu noter la plaque, faire des recherches, mais se senti une nouvelle fois démuni devant son image envolée. Une idée germa, une idée qui bizarrement ne lui était pas venue avant et qui serra d'autant plus son cœur à la dérive. Il l'imaginait tout à coup, qu'elle était mariée, heureuse, peut-être même avec des enfants... Il soupira. "Mais oui, Paul, regarde la vérité en face, les femmes de 30 ans qui sont célibataires, il n'y en a pas...". Il baissa les yeux, se rendant compte qu'il était toujours devant se fameux passage piéton. Comme sortant d'un rêve Paul scruta les environs, essayant de découvrir un indice, une trace, mais quelques longues secondes s'étaient écoulées et de la mystérieuse voiture il ne restait plus rien. La vision avait été fugace. Une nouvelle fois... Avec la fatigue il se surprit à penser qu'il l'avait rêvée de nouveau. Son esprit était incapable de la caractériser, incapable de lui donner un semblant d'information. Elle était partout et nul part à fois. Elle était pour lui un tourbillon d'émotions qui apparaissait et s'évanouissait de manière anarchique. Il avait du mal à canaliser ces émotions de tristesse, de joie et de curiosité qui se teintaient en lui. Se croyant presque fou, il se retourna vers le sens originel de sa marche et recommença sa déambulation dans les rues de Savannah, non sans jeter régulièrement des coups d’œil derrière lui et sur les passagers des voitures environnantes.
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